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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Homme-nature..." Ou, les temps de la symbiose... (1/3)

"Homme-nature..." Ou,  les temps de la symbiose... (1/3)"Homme-nature..." Ou,  les temps de la symbiose... (1/3)

Un équilibre durable

Si l’on voulait donner  une définition à la fois simple et exhaustive du mot « symbiose », cela pourrait être  celle d’un équilibre  intime et durable. Instauré  entre  plusieurs espèces  qui  ont su faire de leurs  différences biologiques de formidables opportunités pour mieux vivre ensemble. Dans  un milieu d’existence commun qui leur était  avant cela  mutuellement hostile. La symbiose  entre deux catégories d’êtres vivants invente le pacte de bien-vivre  collectif,  là où la lutte  individuelle pour la survie   aurait instauré  entre elles  la rivalité. Cette collaboration  aura   sûrement  évité l’extinction respective de ces deux espèces  si elles avaient choisie la  concurrence.

La symbiose, de ce fait, me parait une  des plus sages  et élémentaires leçons d’économie environnementale. Personne ne perd à donner de soi, dans ce genre d’échange,  dont toutes les modalités découlent d’une logique où la complémentarité joue un rôle de premier plan et relègue la compétition au rang de stratégie désuète. Les forces de l’un au service des faiblesses de l’autre et vice versa.

Ex Natura

Quand on sait à quel point « notre » vision contemporaine  et globale de l’environnement sépare  systématiquement « l’homme » de la « nature », il n’est pas impertinent d’aspirer   à rendre une telle  dichotomie  moins malheureuse dans l’esprit de notre époque. Non, par simple posture écologiste, mais bien parce qu’il me semble que le plus grand danger qu’encourent « l’homme » et la « nature », c’est justement d’avoir été  « globalisés » et séparés dans notre intellect collectif. Car le symbiote devient parasite dès à présent qu’il considère que son hôte est un corps qui lui est totalement étranger. Or, une symbiose n’est possible qu’entre deux êtres dont les radicaux communs créeront le socle fondateur où s’érigeront leurs différences en  de solides piliers d’un édifice de vie  bâti ensemble ...

La loi du plus fort 

Il me semble qu’une grande part de la propagande médiatique    qui a éduqué ma génération  à la « nature sauvage »,  s’est longtemps limitée à  la confirmer  en tant que  sphère à la fois hostile et idyllique, où  la loi du plus fort  régit  toute forme d’existence.  Rarement, depuis la révolution industrielle, on a cherché à  nous  suggérer   autrement la nature. De nos jours,  si elle inspire  encore notre monde industriel, cela est surtout pour créer de nouvelles machines ou de nouveaux produits commerciaux. Mais  de moins en moins pour  combler  nos âmes, et donc enrichir nos esprits...

Combien sont-ils ces documentaires zoologiques, exposés très subjectifs,  dramatisés au possible,  des supposées réalités  de la  nature sans nous ?  Voici confirmées implicitement  des vérités  qui n’émanent en fait que de l’ambition pathologique de quelques grands prédateurs humains. Certes, ils disposent à présent de toute la démesure d’une folie industrielle ; jouent  avec le feu de l’atome  et du gène ; s’amusent d’avoir bestialisé notre esprit. Cette nature-là, exhibée  comme elle le fut dans les arènes romaines, est une  pure invention dont la finalité première est de justifier un ordre établi non par la nautre mais la folie de quelques hommes avides de pouvoir. Jadis le souverain tenait  le plus souvent son pouvoir d’une autorité divine. Et bien le capitaliste suprême, lui,   voudrait faire  à présent de la nature la force surnaturelle qui légitimera tous les crédos fondateurs du projet d’humanité qu’il sert depuis tant de générations inhumaines qu’il a engendrées...

Manger ou être mangé, posséder et  protéger son territoire, conserver son pouvoir sur la meute, assouvir  tous ses semblables, conserver ses privilèges, préserver ses intérêts individuels des devoirs envers la collectivité. Celui qui n’a connu la nature qu’à travers la vision machiavéliquement étriquée  du petit écran  de  son ordinateur aura souvent tendance à ne l’identifier que comme un monde étranger qui nous ressemble dans ce que nous avons de moins humain, au fond.

Heureusement, les choses ont beaucoup progressé depuis mon enfance; mais il est clair que ce sont toujours les grands prédateurs et les documentaires sanguinaires qui font le plus sensation auprès du grand public. Un spectacle   exotique rendu familer,  que l’on n’a pas besoin de vivre pour éprouver...

Une crise est toujours une opportunité...

 Faute  d’avoir aspiré  surtout à la croissance  et non à la symbiose, la révolution industrielle,  est  à présent tel le crapaud qui implosera invariablement  à  force de se prendre  pour le bœuf.  L’écologie et son corollaire politique l’écologisme   ont définitivement fini de sacraliser l’aspect  systémique de la crise  qui annoncera peut-être  un jour la mort de la poule  dans l’œuf qui l’a engendré.

Ou  tout simplement, c’est  à la mort progressive de  sa forme actuelle que nous assistons. Le péril est économique, social, environnemental, donc écologique ;  puisqu’il  menace  les fondements même de toutes  les interactions de la vie au sein de l’écosystème que « nous »  avons  corrompu de la fange de  nos désirs les plus terre à terre.

De toutes les façons, dans  le  langage évolutionniste,  de certains  des   plus virulents marabouts, manias et gourous  du « libre échange »,  cela n’est pas du tout une fatalité fatale. L’idéologie industrielle doit  tout simplement muter pour survivre aux défis imposés par ce nouveau millénaire. Car pour tout vrai capitaliste qui se respecte, une crise n’est pas  vraiment un drame. Mais bien au contraire,  il la perçoit avant tout comme une œuvre de sélection naturelle. Une fois de plus,  les malheurs  de bien des uns feront  le bonheur des quelques autres. Selon eux, c’est dans l’ordre naturel des choses,  il doit y avoir toujours  un perdant et un gagnant dans chaque échange...

L’homme sans la nature ? Il faudra bien que toutes les bontés  qu’elle lui  promulguait en échange de sa bienveillance lui soient à présent facturées pour des  services  dont la haute technologie  de pointe revient à inventer le vin et prétendre qu’il pourra remplacer l’eau si elle venait à manquer.

La nature sans l’homme ? Là aussi, c’est parce que nous vivons en ville, au lieu de jouer nos rôles d’être humains au sein de la nature qu’il faut maintenant solliciter de plus en plus des actions industrielles pour régler des problèmes écologiques. Le paysage local  n’est plus humain, il devient national, donc politique,  dans la planification officieuse de la plupart  des  plans d’aménagement  du  territoire.  L’humain n’est pas  qu'au centre de la nature, mais pas  de la symbiose qui les relient comme un poisson et l’eau. 

 

"Homme-nature..." Ou,  les temps de la symbiose... (1/3)

De la poussière à la poussière...

Cependant, si le capitalisme des siècles précédentssemble aujourd'hui tout puissant à dévorer le monde qui l’a nourri dansson sein,son déclin, lors de ce nouveau millénaire, n’en est pas moins certain. Dès lors qu’on adhère à cette logique qui veut que rien ne peut éternellement demeurer pareil à lui-même, sans finir un jour dans les limbes de l’Oubli. Seuls ceux qui s’adaptent survivent ; voilà le véritable postulat que la théorie Darwinienne de l’évolution soutient sans jamais oser le dogmatisme.

Toutes les chroniques du trépas des civilisations « inhumaines » passées semblent confirmer cette tendance. N’est-ce pas, jadis, une déforestation abusive qui contribua au déclin de Venise, dont les berges furent ainsi endommagées au point de perturber toute l’économie locale et donc la souveraineté géopolitique de cette région. Alors que tout la destinait à demeurer perle de l’Europe pour l’éternité... Rome la grande, n’a-t-elle pas, aussi, largement succombée à cause d’une pénurie d’eau trop récurrente ? Le fabuleux essor contemporain de la Chine n’est-il pas en train de provoquer des catastrophes écologiques qui pourraient sérieusement l ralentir dans son vertigineux développement industriel? A chaque fois que l’homme a voulu s’élever au-dessus sa condition, , il est retombé de haut .

Prenez la doxa Newtonienne ou bien la morale, plus ancienne, de la légende d’Icarus. Chacune, à sa manière, nous invite à admettre que tout ce qui vient de la terre et monte vers le ciel s’en retournera forcément un jour où l’autre là d’où il vient. D’autant plus sûrement, il retombera vers ses origines, dès lors que sa nature n’est pas initialement celle de voler. L’homme, et donc toutes ses créations, comme tout ce qui est fait de l’argile, né, grandit, puis redevient poussière. C’est parce que nous avons oublié la valeur durable de l’argile, obnubilés par les effets instantanés du ciment que nous croyons à présent « sauvage » ce qui est civilisé. Tout est relatif, la nature nous apprend qu’il n’y a qu’un seul absolu à la fois juste et possible et que c’est une logique qui dépasse notre entendement humain...

A suivre...

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