8 Août 2015
Cavaliers d'un temps perdu... (Photos: Karim Tedjani)
Une fable presque trop réelle sur le climat...
Les fables du monde entier sont de formidables témoignages de la nature humaine ainsi que de son rapport intime avec celle qui l’entoure et l’influence; depuis que ce monde est monde et que les êtres humains sont devenus « l’Homme ». De tout temps, des hommes et des femmes se sont ainsi inspirés de leur environnement, au sens le plus large du terme. Pour inventer de beaux mensonges, en vers ou en prose ; évoquer en toute liberté de ton de tristes vérités dépassant largement le caractère séculier de leur société. Qui de nous, ne connait pas au moins celles de la Fontaine? dont la mésaventure du Corbeau face à Maître Renard est la plus célèbre des fables...
Un âne privé de ses longues oreilles vaut bien un pur-sang coiffé de son bonnet...
Souvent, elles nous parlent d’un monde d’animaux presque humains. De la Nature, qu’à son tour elles entourent et influencent, comme un environnement sémantique. Une matrice identitaire ; disons le tout simplement : une culture. Ces histoires font largement référence à un bestiaire anthropomorphique où chaque animal sauvage ou domestique est rendu civilisé. Dans le but de grossir certains traits de caractère que nous considérons le plus généralement comme typiquement humains.Et d'en faire de ce fait la critique.
Mais cette courte évocation d’un aussi vaste sujet, autant que le titre de cet article, ne doivent pas vous méprendre sur ses intentions. Il n’est pas question ici de vous narrer quelconque fable, fut-elle inventée de toute pièce par ma fantasie; comme l’intitulé de mon billet pourrait laisser à le deviner. Bien au contraire, je me permettrais à présent de suivre à rebours les canons de cette noble forme littéraire; qui est l’art de raconter l’histoire réelle par des contes à dormir debout.
Cette fois-ci, la fable dont j’aimerais vous parler, est en fait bien réelle en ce monde; et, ses antagonistes ne sont pas des animaux, ni même de simples personnages de fictions. Il s’agit d’une large centaine de nations "unies"; ici contre un « grand méchant loup commun». Menaçant la bergerie dans sa globalité; un ennemi public et mondial numéro un. Le réchauffement climatique est ce fer de lance sacré qui entrainera peut-être tout un monde vers le Grand Changement . A coup de peaks annoncés et d’apocalypses modélisés et de « Sommet de la [bonne] conscience »,
La carotte en plaqué-or
La COP21 est la prochaine grande rencontre internationale autour de l'épineuse question du réchauffement climatique. Elle se déroulera l’automne prochain à Paris. Cet évenement planétaire s’annonce déjà comme un rendez-vous incontournable pour la diplomatie de bien des pays en voie de développement.
Doit-on incomber cet engouement croissant pour cette COP , plus que pour une autre, de la part de ces nations, à cette seule et louable prise de conscience écologique qui est devenue enfin mondiale? Elles sont pourtant réputées si jalouses de leur développement industriel. ... Est-ce peut-être le rayonnement de la France, hôte et coordinatrice de cet évènement mondialiste ? Est-ce grâce à son réseau d’anciennes colonies qui lui assurent de nombreuses connivences, amitiés et docilités parmi les équipes gouvernantes de nombre de ces nations ?
Rien n’est moins faux et plus sûr, à la fois que ces arguments; dès lors que l’on apprend qu’un fond vert pour le Climat est en cours de création. D’autant plus qu’il s’élèvera à la bagatelle de 100 milliards de dollars annuels ; et ce , à partir de 2020. Un véritable butin de guerre à répartir entre les pays les plus pauvres et touchés par le réchauffement climatique.
L’objectif annoncé plus qu’en ombre de chinoiserie est ainsi de favoriser une meilleure circulation des flux de richesses à travers le monde. De manière à rendre plus équitables les échanges entre les pays dits « du Sud » et ceux qui se considèrent ‘du « Nord ». Dans la pure tendance de l’éthique affichée par « l’économie verte », il semblerait que l’argument climatique soit la nouvelle formule qui devrait nous faire adhérer à un concept qui n’a pas encore fait de nombreux émules parmi ceux qui, comme en Algérie, s’en tiennent encore à celui du développement durable.
Car, dans le discours du GIEC, la corrélation entre misère nationale et vulnérabilité climatique est ce que les gaz à effet de serre sont pour le réchauffement du climat. La sentence est lancée comme un couperet en acier dans une main de velours, épineux comme la tige d'une rose: le réchauffement climatique est un "confort" de pays riche riche; qui deviendra une malédiction de pauvres sans une contribution mondiale face une problématique environnementale globale. Ainsi, par le biais de ce formidable fond, ainsi que des modalités même qui se profilent pour sa gestion, il s’agit bien d’une gouvernance et non d’une collaboration. Car tout le monde ne sera pas gardien du trésor...
Comment acheter le monde entier, et encore plus facilement les pays pauvres, les moins pauvres, voire même les plus riches parmi les pauvres ! Et lancer ainsi tout ce beau petit tiers état du monde dans le sillon tout tracé de l’Agenda 21. Se précipitant ainsi dans la « lutte » d’un pas aussi sincère que celui d’un mercenaire à peine convaincu de la cause qu’il va porter sur les champs de batailles. Surtout qu’on lui aura laissé seulement la liberté de choisir entre l’engagement à vie ou croupir dans la misère éternelle de sa condition.
Cent milliards de dollars annuels, vous imaginez... A présent, je pense que vous avez deviné le premier élément de cette fable en trois tableaux; qu’il aurait été fort aisé d’inventer en s’inspirant de toute cette histoire de gros carbone...
Le pur-sang aux grandes oreilles
Passons, si vous le voulez bien au tableau suivant et prétendons à présent qu’un âne privé de ses oreilles vaut bien un pur-sang coiffé de son bonnet . Dans la poétique des vérités fabulées, ce serait en quelque sorte un animal fort, courageux et intelligent rendu ainsi " idiot utile" par le handicap de son principal outil de perception. De la même manière, vous conviendrez facilement avec moi qu’un cheval, aussi noble soit son pédigrée, quand il se voit doté d’une paire immense d’oreilles, perd alors énormément de sa superbe. Il ne ressemble plus qu’à un beau et docile mulet...
Le défi qui consiste à réduire massivement les émissions carbone de l’industrie mondiale, ne saurait se satisfaire seulement de belles promesses et d'actions vitrines. Afin d’atténuer les impacts négatifs de ses fortes émissions en gaz à effet de serre sur la température du climat mondial, il s'agit d'être sincère face à la difficulté d'un tel combat d'hypoctites et de profiteurs de crises en tous genres.
Notre pays, l’Algérie, fait apparemment tout pour mériter le statut de bon élève à l’école des officines mondiale de la diplomatie climatique. Comble du fait, un Algérien a été désigné pour représenter et coordonner la contribution globale des pays du Sud à un des plus grands défis planétaires jamais envisagé par l’ONU depuis sa création. Mais ne pas revetir le bonnet du cancre, faire sembant d'écouter en classe,ne fera d'aucun élève un être fait pour l'excellence.
Cela prouve-t-il l'ampleur de la réputation de notre jeune nation? qui s’est constituée au fil des différentes négociations internationales sur le sujet. Et cela sur des questions environnementales qui ont été soulevées depuis le tout premier sommet mondial de la Terre...
Il faut dire que, en théorie, un grand nombre des mesures envisagées par la politique environnementale de notre pays sont pertinentes à bien des égards. Dans le fond, elles paraissent soutenues par des textes assez bien ficelés ; une réglementation dont le champ d’action est supposé rayonner dans quasiment tous les secteurs de l’économie algérienne.
Certes, il serait bien complaisant de qualifier notre législation environnementale de parfaite. Mais c’est un fait incontestable, elle n’est pas non plus la pire jamais conçue par une jeune nation africaine ; bien loin de là...même. En ce qui concerne les engagements écologiques de la gouvernance algérienne sur la scène mondiale, elle parait exemplaire. Tant on ne compte plus toutes les conventions ainsi que les traités concernant l’environnement que l’Algérie a ratifiés depuis son indépendance.
Oui, sur le papier, le curriculum vitae de l’Algérie en la matière pourrait faire pâlir d’envie bien des ministères étrangers; même parmi ceux des pays les plus développés....
Comment ne pas décerner le plus honnorable des tableaux d’honneurs à cette Algérie qui a toujours tant fait pour l'environnement? Quand on se réfère seulement à la littérature officielle qui ne tarit pas de bonnes idées à réaliser en matière de développement durable. L’Algérie est allé encore plus loin, à ce propos, en inscrivant en lettres d’or ces deux mots dans sa plus récente législation nationale relative à l’environnement...
Comment ne pas être à la fois subjugué et fier devant si noble tableau ? D’un vaillant et courageux cheval de bataille si prompt dans son œuvre humaniste et humanitaire de protection de la nature ?!
Eh bien, cela n’est pas si difficile, dans le fond ! En Algérie, il suffit de regarder tout simplement midi de sa porte pour comprendre que tout le monde n'admire pas le même coucher de soleil du coin de sa fenêtre. Si toutes les fables que l’on raconte aux enfants portent en elles des vérités universelles, certaines réalités du « monde des grands » ne sauraient demeurer crédibles pour notre intelligence, même la plus modeste ; encore plus, dès lors qu’on les passe sous le simple filtre d'un constat local...
Le bon samaritain pêcheur...chasseur et cueilleur à la fois
Prenons donc, maintenant et tout simplement, la direction d’un endroit où cette même Algérie championne de la protection la nature devrait être convaincaine. Sur le terrain, à la hauteur de toutes les prétentions dont les apparences la rendent si légitime aux yeux du reste du monde. Rendons nous, si vous le voulez bien, dans un coin d’Algérie que notre pays s’est engagé depuis au moins vingt ans à protéger; de concert avec les plus hautes instances internationales de la protection de la nature.
C’est que mon petit douar de rien du tout, Guerbes, si situe tout même dans une zone naturelle parmi les plus dynamiques et originales en biodiversité de l’Afrique méditerranéenne. Un « hotspot de la biodiversité mondiale » attesté par la WWF; un complexe de zones humides répondant à la plupart des critères de la convention internationale de Ramsar. Qui est officiellement l’objet d’un plan de gestion d’intégré soutenu par le PNUD et doté ainsi d’une enveloppe de plusieurs centaines de milliers de dollars.
Depuis le mois de février d’il y a deux ans , déjà, on avait même annoncé enfin la mise en application du plan initié par des experts majoritairement algériens. Ce, sous le haut patronage de plusieurs ministères algériens ainsi qu'avec la participation de la Direction générale des forêts. algérienne Un programme soutenu par des fonds étrangers, au service d’une cause écologique concernant l’Algérie et reconnu comme protégeant un patrimoine naturel mondial. Le but était simple : endiguer la désertification provoquée par les pressions que font subir depuis toujours les fellahs à l'écologie de la région.
Deux ans plus tard, et presque quatre cent mille dollars dans la nature... Malgré toutes mes alertes dans la presse nationale et internationale, mes nombreux témoignages photographiques répandus sur la toile, un dossier détaillé remis sur le bureau du Directeur général de la DGF, la désertification a gagné du terrain et l’impunité semble garantie à tous les crimes qui s'y déroulent non seulement contre la nature, mais également à l'égard de la loi algérienne. Retranscrivez ce constat à l’échelle d’une trentaine de wilayas algériennes, visitées entre 2009 et 2015, lors d’une enquête que j’ai menée, à mes propres frais. Pour en savoir plus sur la réalité de cette politique environnementale algérienne qui m'a parue pourtant très raisonnable en écoutant ses auteurs m'en parler.
Quel rapport, me direz-vous avec le bon samaritain de ma fable ? Le temps est apparemment arrivé pour ce drôle de personnage d’entrer en scène. Et de clore ainsi le dernier acte de cette histoire qui n'est malheureusement pas une invention de ma part.
Toute prise de responsabilité implique d'être responsable
Et bien c'est que tout ce que j'ai écrit depuis le début de ce texte repose sur une question qui brûle les lêvres de biens des écologues confirmés et écologistes en herbe, que j'ai pu croiser lors de mes nombreux voyages dans mon pays d'origine. Je n'ai pas osé la poser sans y mettre quelques formes au prélalable. D'où l'idée de cette actualité annoncée comme une fable par le titre de ce petit manifeste contre une hypocrisie qui cause bien des torts à l'environnement de millions d'Algériens et Algériennes.
Est-ce vraiment l’argent qui rendra nos politiques plus vertueux et sincères dans leur façon d’appréhender l’environnement ? Le coup de la carotte ne rend-il pas l'âne seulement moins sauvage que sous les coups cruels du bâton ? On ne gagne rien à motiver quelqu'un par la gourmandise. Car c'est une maladie qui ne se guerit souvent qu'après avoir laissé un desert autour de celui qu'elle affecte.
Où va-t-il vraiment échouer cet’argent ? Mobilisé par ces fonds étrangers, quand il se distille dans le système algérien; telle une aiguille dans une meute de fauves. Tous ces dollars restent-ils forcement dans les mains de ceux qui les reçoivent? Quand, d’un tout autre côté, celles qui les donne lui facture magistralement tous les services nécessaires au bon développement durable pour lequel ces mécènes verts auront signé avant de payer.
Une montée de la température mondiale, au fond, c’est comme une bonne vielle grippe pour l’humanité. La fiièvre n’est rentable financièrement que pour les docteurs et les pharmaciens. Jamais elle n’a fait la fortune des malades ; surtout depuis qu’ils se ruinent en médicaments pour rester en bonne santé ; à mesure qu’ils oublient la saveur d’un fruit mûr ; cultivé dans une terre saine; qui n’aura pas été souillée par les pesticides que ces mêmes gourous verts vous ont vendus pas plus tard qu’hier. Ils nous exhortent à présent à les suivre pour une révolution verte slash point deux ; un peu comme on rejoint ou l'on crée un groupe d’intérêts sur Facebook. Beaucoup de membres pour pas grand-chose ; des « likes » pour marquer le coup...puis le néant d’une énergie absorbée dès sa source par un jeu de miroirs déformés...elle se fragmente sous l’érosion de tant d’égos échoués qui s’y jettent comme l’écume sur le rocher....
La morale de ma fable ? Elle est simple. C’est qu’’il faudrait révéler à ce beau cheval barbe qu’avoir la tête d'une mule ne veut pas dire être têtu comme un âne. Car je tiens personnellement fort en estime l’intelligence et la vaillance de cet animal largement sous-estimé depuis le déclin de l’Antiquité. Le cheval barbe authentique, lui, ne s’achète qu’avec le respect, et on dit alors qu’il s’est laissé apprivoiser par un digne cavalier.
Pour un changement de climat en Algérie
Quand bien même, être le plus ardents des étalons ne fera pas souvent de vous le cheval le plus marron, c’est-à-dire libre...
L’Algérie que j’invoquerais à présent qu’il est vraiment temps pour moi de conclure ce billet doux à lire que pour les vrais amoureux de ce pays, cette Algérie-là , n’est d’ailleurs pas le cheval de son histoire ; aussi barbe soit-il pour son maître. Il s’agit d’une Fantasia paisible de fiers chevaliers des quatre vents d’El Djazaïr. Libres d’ esprit comme l’air du Temps Perdu et de la poussière qui tourbillonne sous les sabots de leurs monture fidèles et farouches. Droit dans sa conduite, une posture de cavalier, et non le geste tordu ainsi que des manières cavalières. En 2015, c'est chevaliers algériens des temps moderne n’auront gardé de cette noble parade guerrière que sa célébration de la synchronisation parfaite des hommes et de la nature et non une coutume seulement guerrière.
Leurs sabres sont forgés dans leurs paroles; ils usent du savoir et de la raison pour rester en vie dans un environnement hostile à leur épanouissement.
C’est à cette Algérie que j’aimerais m’adresser pour réfléchir a une contribution civile qui ne serait académique que dans ce qu’elle a de moins académicienne. Une seule voix, comme un coup de baroud suprême. Qui enveloppe le fracas des poudres en fureur; celles qui giclent des canons et répondent au tremblement des galops tumultueux. De cette fureur d’être libre ensemble, dans la paix, ; bien heureux dans la cavalcade,vers un but commun. Juste pour changer d'air sans l’aide d’aucune trésorerie ou patronage étrangers.....