ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE
8 Octobre 2015
Depuis la nuit des temps, les changements climatiques semblent avoir inspiré à la fois beaucoup de craintes, mais aussi autant d’espoirs pour l’Humanité. Cependant, de nos jours, un tel phénomène semble avoir pris surtout l’ampleur d’un fléau mondial contre lequel le monde, dans sa globalité, doit lutter de toutes ses forces. Voici venu apparemment les temps nouveaux d’une union sacrée de tous les peuples du monde contre les changements climatiques.
Un climat spirituel
Jadis et encore, les changements de ce que nous appelons à présent climat occupaient une place non négligeable dans plupart des cultes et des mythologies du Monde. Citons une fois n’est pas coutume, l’exemple du Déluge, un des épisodes fondateurs de toutes les religions du Livre ; qui n’a pu se réaliser sans un changement de la météo d’une ampleur planétaire. Le plus souvent, dans ces conceptions du monde des hommes, de tels grands bouleversements ne sont pas provoqués directement par l’Humanité, ni en réaction à ses activités économiques, mais surtout à des postures morales.
Ces changements inattendus sont très souvent assimilés à des punitions, mais parfois aussi perçues comme des bénédictions. Quand par exemple, suite à une prière ou à un sacrifice, la pluie se met à tomber de manière inhabituelle ou bien vient mettre fin à une période de sécheresse exceptionnelle. Seuls les êtres humains dotés de magie ou connectés avec un ou des dieux avaient alors le pouvoir d’influer sur ce que l’on appelait surtout « les forces de la nature » et non le climat. Ici, l’être humain n’est jamais l’auteur de ces changements, mais il en est souvent le responsable...indirectement...
Mais, comme il faut vivre avec son temps, et que « les temps modernes » sont avant tout ceux de la science, je n’aborderais pas plus longtemps le thème du Climat sous l’angle de la théologie et de la mythologie. C’est un vaste sujet qui demande, de plus, une connaissance qui me fait largement défaut. Cependant, il n’est pas anodin, pour moi, de rappeler tout cela avant d’entrer dans le vif de mon sujet ; libre à chacun de comprendre ou d’interpréter cette petite mise au point en guise d’introduction.
Le climat sans Dieu ?
Parlons maintenant plutôt d’histoire et replaçons le Climat dans une vision plus scientifique ; c’est-à-dire qui répond à la question du « comment » et propose des « pourquoi » qui peuvent être acceptés par l’esprit de l’Homme dit « moderne » ; celui qui croit d’abord en la science avant tout autre Divinité. La Cop 21 n’abordera pas bien entendu ce sujet sous l’angle du mythe ou des religions ; si ce n’est le temps d’un épisodique « Sommet des Consciences », qui, à mon humble avis, aurait dû être le véritable nom de cet événement. Pas seulement celui d’un séminaire organisé en parallèle du Sommet officiel sur les changements climatiques. Car la science sans conscience n’est que rarement pertinente à garantir le bien-être du vivant.
Dans l’Islam, par exemple, science et spiritualité n’ont de cesse de se confirmer mutuellement. Son Message invite constamment l’être humain à lire les preuves de l’Unicité dans les prodiges scientifiques de la Création. Comment le Climat et ses changements sont-ils abordés dans le Saint Coran ? Si pour beaucoup d’occidentaux cette question pourrait paraitre presque triviale, elle ne saurait être éludée par la société algérienne contemporaine et concerne tout de même pas moins d’un milliard d’êtres humains à travers le monde. Mais, c’est un autre long et périlleux débat que je n’aurais pas le temps de soulever ici...
Une histoire antique du Climat
Pour en revenir à notre sujet, rappelons que la toute première théorie scientifique du climat, et de ses changements inspirés par une activité humaine, semble remonter à l’antiquité. En effet Théophraste, un des grands précurseurs antique de l’écologie moderne, avait déjà évoqué le lien intime entre déforestation et réchauffement du climat.
Cependant, à cette époque, un réchauffement climatique local était perçu par lui comme une bonne chose pour l’être humain ; notamment en favorisant de meilleures conditions pour l’agriculture. Selon ce dernier, il fallait pratiquer la déforestation pour réchauffer un climat rendu trop humide et froid par une trop grande présence d’arbres dans l’environnement. Il faut préciser que l’Antiquité est considérée aujourd’hui comme une période climatique intermédiaire ; ni trop chaude ni trop froide, ni trop humide ni trop ne sèche. L’idée fut peut-être assez rapidement oubliée, car elle n’avait pas vraiment d’utilité locale ni politique. Puisque les Dieux de l’Olympe alors avaient auprès du peuple des arguments bien plus convaincants que la science...
Il y aura également de bien farfelues postulats antiques concernant la prétendue influence du climat sur la nature des êtres humains. Une sorte d’eugénisme climatique qui devait permettre de prouver la suprématie naturelle des grecs et des latins sur les barbares. Elle, perdurera longtemps dans l’esprit des Européens. Montesquieu, dans son « Esprit des lois » ne se privera pas de développer cette idée. Le cliché de l’homme des pays chaud, rendu fainéant de nature à cause du soleil de plomb que lui fait endurer son environnement... A-t-il vraiment depuis totalement disparu dans l’imaginaire des pays du Nord ?
Le climat et l’Homme du « nouveau monde »
Puis, à partir de la fin du 17éme siècle, les théories de Théophraste refont surface ; notamment via certains chercheurs européens qui mirent en évidence les impacts néfastes du colonialisme sur les forêts tropicales ; surtout celles des îles, d’ailleurs. Car ce sont des espaces où le caractère fini de la ressource naturelle apparait très vite flagrant. Cette fois-ci, la notion de désertification fait place à l’optimisme des antiques. Et les premières politiques de conservation des forêts coloniales firent leur apparition. Notamment à Madagascar avec Pierre Poivre, considéré comme un des pères fondateurs français de l’écologisme (écologie politique). Oui, l’écologie et l’écologisme ont un lien historique avec le colonialisme...Pour le meilleur parfois, comme pour le pire, le plus souvent.
La notion de climat n’est pas encore vraiment mondiale, mais elle devient beaucoup plus internationale. La rumeur du phénomène exotique, « El Nino », un changement spectaculaire et chronique de la météo, intrigue de plus en plus en Europe. Il pose un défi de taille aux scientifiques européens qui ont depuis remis au goût du jour une matière antique : la météorologie. L'invention du baromètre et du thermomètre au 17éme siècle, fournit les moyens de mesure nécessaires à l'étude scientifique de l'atmosphère. Jean Baptiste Fourier, lui, en 1824, en découvrant l’effet de serre, ouvrira la porte à beaucoup d’autres découvertes qui posèrent les bases de l’implication du CO2 dans la composition de l’atmosphère ; terme qui était alors le plus souvent utilisé pour définir ce que nous appelons à présent « Climat ».
Mais tout cela n’est t encore qu’une vague succession d’idée et de découvertes qui germe à l’ombre du discours officiel de l’époque...
Le Climat devient discours politique
Au début du 20éme siècle, c’est surtout un refroidissement climatique qui semble inquiéter, notamment les scientifiques américains. Cette peur persistera pendant longtemps, par intermittence, avec celle qui soutient plutôt la thèse d’un réchauffement du climat planétaire. Quant à la culpabilité du CO2 dans ces bouleversements, l'idée fait son petit bonhomme de chemin parmi l’intelligentsia scientifique mondiale.
Puis, au début des années 80, Margaret Thatcher, premier ministre britannique, la rend célèbre dans les médias en l’utilisant comme un argument politique indiscutable . Il s’agissait alors de légitimer l’arrêt des mines de charbons auprès des mineurs anglais. Le charbon est dénoncé par « la dame de fer » comme une source d’énergie qui favorise les émissions carbones et donc le changement du climat.
La théorie du réchauffement climatique devient alors un discours politique. La statistique vient au secours de cette théorie et met en évidence le lien entre augmentation des émissions de CO2 et le réchauffement de la planète. 1988 : à la demande du G7, l’ONU crée le GIEC : Groupement intergouvernemental d’experts sur le changement climatique. Cet organisme confirmera cette tendance. En 1992, le premier « Sommet de la Terre » de Rio propose la rédaction d’une convention internationale qui sera ratifié par 50 pays.
L’Algérie, un pays aligné climatiquement ?
Pour sa part, L’Algérie a signé cette Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques en 1993, le Protocole de Kyoto en 2004, la Convention des Nations Unies sur la Diversité Biologique en 1995 et la Convention des Nations Unies sur la Lutte contre la Désertification dans les pays les plus gravement touchés par la Sècheresse et/ou la Désertification en 1996.
La suite est connue de tous et de toutes, je pense. C’est celle qui nous amène aujourd’hui à ce prochain sommet du Climat à Paris. Celle qui prône comme irréfutable l’implication des activités économiques humaines au centre de ces changements.
Bien d’autres évènements ont marqué cette longue et complexe histoire de la question du climat. Mais je n’ai pas le temps ici de toutes les évoquer. D’autant je ne suis pas sûr de toutes les connaitre. Je suis cependant convaincu que, parmi cet auditoire, d’autres dates et étapes seront citées. Cependant, il me semble, que les grandes lignes de ce processus historique ont été évoquées dans ce bref exposé.
J’ai voulu juste, par ce tour d’horizon de la chronologie officielle du Climat, évoquer le fait que cette notion n’est pas nouvelle et qu’elle a beaucoup évolué avant d’arriver à celle qui est devenu universelle en 2015.
Une terminologie du climat changeante
On pourrait aussi faire la chronologie sémantique qui mènera ce débat international à parler tantôt de « réchauffement du climat », de « réchauffement climatique », puis de « changement (au singulier) climatiques (au pluriel) » et enfin de « changements climatiques », le tout au pluriel . Aujourd’hui, évoquer le Climat n’est plus aussi pertinent. L’idée d’un Climat mondial, n’est-ce pas d’abord une idée politique et géopolitique ? Dans le monde concret, un individu lambda, sans une armada d’outils technologiques, peut-il vraiment en éprouver la sensation ? Pour la plupart d’entre nous, le climat, au quotidien, est surtout une préoccupation locale, régionale, nationale... Rarement à l’échelle du globe. Nous ne percevons pas le climat de la même manière en France, en Algérie, ou au Pôle Nord.
Les inégalités climatiques, mythes ou réalité ?
Dans son essai « De l’origine des inégalités parmi les sociétés », un des plus célèbres ethnologues et historien contemporain de l’environnement, Jared Diamond, un américain, soutient l’idée que ce que nous appelons la civilisation, ou le progrès, s’est le plus souvent développé en fonction d’une certaine unité climatique. Entre l’Est et l’Ouest d’un territoire et non du Nord au Sud.
Cette tendance, selon lui et tant d’autres, viendrait qu’il est plus facile d’évoluer ensemble sous une même latitude climatique. Le contraste climatique entre le Nord et le Sud, à l’échelle d’un pays ou d’un continent rendrait ce développement horizontal plus difficile, et donc plus long. A ce titre il explique pourquoi l’Amérique des Indiens, continent très vertical, aurait tardé à se développer, contrairement à l’Asie qui est plus horizontal. Il évoque ici la notion d’inégalité climatique comme un des facteurs naturels d’inégalité de développement entre les sociétés humaines. Ce serait, selon lui, notamment grâce à une supériorité technologique, rendue écrasante par leur révolution industrielle, que les Européens auraient comblé ce retard en débarquant sur le « nouveau continent ».
Ce postulat revient à dire que, non seulement le climat est source d’inégalité parmi les sociétés, mais aussi que la technologie européenne est historiquement capable de remédier à cette fatalité climatique. Cela semble confirmer la fameuse thèse des inégalités que vont provoquer ces changements climatiques.
Le malheur des uns ?
On ne nous dit d’ailleurs pas assez, il me semble, que les pays Nordiques, la Russie, le Canada et même les Etats Unis, attendent avec impatience que l’Antarctique se dégèle pour leur livrer ses gisements de minéraux, d’énergies fossiles ; qui sont immenses et totalement vierges. Un nouveau détroit pourrait apparaitre aussi dans cette région et offrir de formidables opportunités commerciales et géopolitiques. Une diplomatie très virulente a déjà été engagée par ces pays, en prévision de ce réchauffement ainsi rendu « heureux ».
On préfère insister sur la vulnérabilité des plus démunis face à ces grands bouleversements. Elle-elle forcément celle des plus pauvres et des moins développées ? Je dirais, pour ma part, que ce handicap est surtout celui des moins adaptés. J’aimerais juste rappeler à cet auditoire que ma grande tante Nouara, vielle dame qui a toujours vécu confortablement sans eau courante, ni électricité, dans un cycle des saisons qui alterne sécheresse et grande pluies, supportera plus facilement un bouleversement de son climat que nombre de jeunes citadins algériens qui dépendent à présent totalement d’un confort industriel pour subsister.
L’idéologie du Climat victime de l’Homme
A mon humble avis, si la notion de Climat reste encore évoquée au singulier dans certains discours politiques, c’est peut-être qu’elle porte en elle l’idée que le monde entier doit s’unir autour de ce problème planétaire. C’est un radical commun qui pourrait selon ses instigateurs favoriser la transition vers un « nouvel équilibre mondial » ; une expression déjà largement prononcée dans bien des discours, lors des éléments organisés à Paris, en préambule de la prochaine COP21.
Force est de constater, après cet exposé chronologique, que le changement climatique, comme problématique, semble être d’abord une « idée » typiquement « moderne » et réunit autant le capitalisme présent que le communisme passé autour d’un des postulats philosophique les plus fondateur du siècle dernier. Cette conception d’une toute puissance de l’Homme découle en grande partie de la fameuse sentence du Philosophe Nietzche allemand qui marquera au fer rouge la pensée occidentale moderne de son « Crépuscule des Idoles » : « Dieu est mort ». C’est à la science d’enfin le remplacer ! Pourtant, si Nietzche est bien mort à présent ; Dieu lui, existe toujours dans le cœur de milliards d’êtres humains ...Autre débat à éluder ici, faute de temps...
En effet, dans beaucoup d’autres cultures du monde, notamment en Orient, en Afrique, en Amérique du Sud et au Moyen Orient, tous les changements de la nature sont encore inscrits dans un cycle de saisons et d’ères dont le déroulement échappe totalement à l’action des êtres humains. L’être humain n’est pas l’Homme et l’Univers n’est pas centré autour de lui. Bien au contraire, c’est à chaque individu, homme ou femme, de se rapprocher de l’Unicité de cet univers en réalisant que sa variabilité infinie suit une logique qui dépasse totalement les dessins ainsi que la conscience de l’être humain. L’universalité occidentale n’est pas si universelle, encore moins planétaire. Il est important d’insister en Algérie sur cette réalité.
C’est peut-être, il me semble, inconsciemment, un des facteurs qui rend beaucoup de pays en voie de développement assez imperméables à cette idée qu’il est possible d’influer sur le climat à l’échelle mondiale. Pour l’instant, au fond, ce sont les Européens les plus actifs et convaincus par cette cause. Peu de véritables mesures préconisés lors des précédents sommets sur le sujet ont sû mettre d’accord les majorités des nations engagées dans les négociations. Qu’ils soient développés, émergents ou bien en voie de développement comme on qualifie ainsi les pays comme l’Algérie.
Une irresponsabilité historique ?
Bien entendu, il y a des réalités, mais aussi des lieux-communs biens plus flagrants qui semblent inspirer cette défiance à des pays comme l’Algérie, ou la Chine, par exemple.
L’argument le plus récurent est la responsabilité historique des pays développés dans la diffusion de masses considérables de Co2 dans l’atmosphère. Elle ne concerne pas vraiment les pays dit « du tiers-monde ». L’Algérie n’a pas vraiment d’industrie et la Chine n’a connu d’essor industriel que depuis peu.
Cependant, à raison, la Chine revendique le fait que, si elle est un des grands champion dans ce domaine, c’est que l’Occident a fait migrer beaucoup de son industrie polluante vers ce pays fraichement industrialisé. Mais qui a permis cette vague migratoire de Co2 ? Si ce n’est le gouvernement Chinois et ses partenaires étrangers...
En ce qui concerne l’Algérie, c’est le contraire. Il serait bon de réaliser qu’en important quasiment tout, sa responsabilité n’est certes pas locale. Mais, comme pour l’Europe, elle est devenue globale. Tout pays qui est inscrit dans une démarche de production ou de consommation industrielle est forcément responsable des changements climatiques ; du moins selon la théorie du CO2. Et, avec la nouvelle société de consommation algérienne, nous sommes entré de plein pied dans cette responsabilité. Elle n’est pas encore historique, mais elle le deviendra dans quelques décennies...
Prenons un simple exemple concret pour dénoncer toute l’aberration d’une telle posture : transplanter des milliers de palmiers du Sahara ou de l’étranger vers Alger, revient à émettre des quantités faramineuses de CO2 ; et cela à chaque étape de ce processus (extraction, transport, transplantation, entretient). Ces palmiers sont-ils vraiment adaptés au climat de la capitale ? Pourquoi ne pas avoir planté des espèces locales et beaucoup moins consommatrices d’eau que ces arbres du désert ? A moins que notre pays mise sur une approche basée sur l’adaptation, plus que sur l’atténuation. Il est vrai que, à la mesure où l’Algérie se développe sans compter, certains experts prédisent un climat algérois très proche de celui d’EL Oued ...dès 2030 !
Des questions qui doivent trouver leur réponse tout d’abord en Algérie
Il ne me reste à présent qu’à poser quelques questions qui me paraissent essentielles à soulever lors d’une conférence algérienne sur le Climat :
Notre pays est très engagé diplomatiquement dans ce prochain sommet. Peut-on considérer que ce sera la vision du peuple algérien qui y sera défendue ? Quelle est-elle ? Comment la société civile algérienne, dans son ensemble, semble-t-elle aborder ce thème ? Qui, parmi vous, a été consulté par le gouvernement algérien à propos de cette question ? Que savez-vous du programme proposé par notre pays pour gérer cette problématique ? Quels seront ou sont déjà les conséquences de ces changements climatiques en Algérie ? Sont-ils tous négatifs ?
Est-ce que l’économie verte, ou le capitalisme vert, ou l’écologie industrielle sont vraiment les clefs de notre salut ?
Energies renouvelables et propres? Sans terres rares, pétrochimie pour fabriquer les outils qui les captent, comment allons-nous puiser pour l’instant cette énergie ? N e faut-il pas émettre beaucoup de Co2 pour les produire et distribuer en masse ? Quelle est la nature des déchets de cette industrie ?
TIC ? La plupart d’entre elles, dont celles de vos IPhone, ne sont-elles pas remplies « de terres rares » ? Des minerais dont l’exploitation est hautement nocive pour l’environnement et si peu éthique socialement quand on veut l’exploiter et les distribuer à très bas prix ?
Développement durable ? Certes, mais seul le développement humain est illimité, pas celui des exploitations de ressources naturelles sur une planète finie...
Enfin, pourquoi seulement 24 pays pourront décider de l’attribution des fonds pour le climat qui seront dès 2020 à hauteur de 100 milliards annuels ? Imaginez, je suis un pays ultra développé ; je vends la technologie politiquement correcte à un pays pauvre que j’aurais fait nommer pour une subvention de ce fond mondial. Puis je récupère cet argent en lui facturant mes services écologiques. Un système déjà bien huilé entre Bruxelles, Paris et Alger, par exemple...
Penser local, contribuer global, agir national
Enfin, pour conclure cette modeste contribution, je dirais que je ne suis ni "un climato sceptique", ni un "réchauffiste", ni d’aucun de ces sobriquets médiatiques dont écologiste est celui qui m’exaspère le plus.
Je suis tout simplement un Algérien qui a pris l’habitude de ses ancêtres : j’aspire au juste milieu, je suis de l’école algérienne du douar, de l’économie du cercle et non du « tourner en rond » des révolutions à l’occidentale. Je suis tout simplement un Douari algérien, né à Paris, certes, mais qui a tant appris en observant la nature de son pays d’origine ; par exemple qu’un olivier peut pousser sur la plus abrupte des falaises et que tant d’Algériens ont vécu pendant de millénaires le Sahara, en toute sérénité et harmonie, sans la moindre technologie de pointe ; mais armé d’une culture et de traditions adaptées à leur environnement. Un des plus arides et hostile milieu humain au monde...
Si, bien entendu, il ne fait pas être réactionnaire et se défier de tout ce que porte en elle la COP21, personnellement j’irais aussi dans mes traditions chercher des solutions pour apprivoiser cette nature et non uniquement des armes étrangères pour lutter contre elle. N’oublions pas que « chaleur humaine », cela veut dire aussi hospitalité, fraternité, bien-être en commun ; des valeurs qu’aucun Algérien ou Algérienne dignes de ce nom ne devrait oublier avant de se rendre à Paris pour accuser l’humanité d’un excès de cette chaleur là !