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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Quelque 185 personnes sont mortes en 2015 dans le monde pour avoir défendu des terres d’une destruction certaine par des industriels

Pour l’ONG, il s’agit du taux de mortalité annuel le plus élevé jamais recensé. Il représente une augmentation de 59 % par rapport à 2014

Quelque 185 personnes sont mortes en 2015 dans le monde pour avoir défendu des terres d’une destruction certaine par des industriels, selon un rapport publié lundi par l’ONG Global Witness. Retour sur des éléments alarmants du rapport.

2015 fut une année noire pour les défenseurs de la cause environnementale. Plus de trois personnes en moyenne par semaine ont été tuées l’année dernière dans le monde, - soit 185 morts en tout - pour avoir défendu des terres, des forêts ou des rivières promises à une destruction certaine par des industriels, estime Global Witness dans un rapport publié lundi 20 juin. Pour l’ONG, il s’agit du taux de mortalité annuel le plus élevé jamais recensé. Il représente une augmentation de 59 % par rapport à 2014. Et la difficulté à recueillir de telles données laisse penser que les vrais chiffres sont certainement plus élevés.

Les pays les plus meurtriers pour les défenseurs de la cause environnementale sont le Brésil (50 décès), les Philippines (33) - un nombre record dans les deux pays - suivis par la Colombie (26), le Pérou (12), le Nicaragua (12) et la République démocratique du Congo (11). Les principales causes défendues sont en premier lieu liées à l'exploitation minière (42 décès), l'agroalimentaire (20), l'exploitation forestière (15) et l'hydroélectricité (15).

 

Un marché "florissant" pour les tueurs à gage

Pour répondre à la demande toujours croissante en ressources naturelles telles que les minéraux, le bois ou l'huile de palme, les entreprises qui exploitent ces ressources n’hésitent pas à s’emparer de terres au mépris des gens qui y vivent", souligne Billy Kyte, responsable de campagne de Global Witness. Les organisations qui prennent position en faveur de l’environnement se retrouvent de plus en plus souvent dans la ligne de mire des services de sécurité privés des entreprises […]. C’est un marché florissant pour les tueurs à gage. Chaque mort est comptabilisé mais beaucoup d’assassinats ne sont pas signalés. Les gouvernements doivent intervenir d'urgence pour mettre fin à cette spirale de violence ".

Le rapport "On dangerous ground" met tout particulièrement en lumière la vulnérabilité des populations indigènes que le peu de droits fonciers et l'isolement géographique rendent faibles face à l’usurpation de terre et de ressources. En 2015, près de 40 % des victimes appartenaient à des groupes d’indigènes.

Beaucoup d’entre eux connaissent une fin très brutale, détaille en outre le rapport de l’ONG. La jeune militante philippine, Michelle Campos, a ainsi assisté en septembre 2015 à l’assassinat de son père et de son grand-père – des chefs de la communauté autochtone – ainsi que d’un directeur d’école par un groupe paramilitaire, sous les yeux de l’armée régulière. Ils refusaient l’expropriation de leur terre par des compagnies minières convoitant le charbon, le nickel et l’or du sous-sol. Sur l’île de Mindanao (sud des Philippines), on recense 3 000 indigènes qui ont dû quitter leurs villages, et 25 meurtres ont été signalés sur la seule année écoulée.

"Nous sommes menacés, vilipendés et tués parce que nous défendons nos terres contre les sociétés minières et des paramilitaires qui les protègent", a affirmé Michelle Campos. "Mon père, grand-père et le directeur d’école ne sont que trois morts parmi d’innombrables victimes. Nous savons que les meurtriers courent toujours. Nous mourons et notre gouvernement ne fait rien pour nous aider ".

Le choix des consommateurs

Au Brésil, la lutte pour sauver l'Amazonie ressemble de plus en plus une guerre livrée contre des gangs criminels qui terrorisent les populations locales à la demande des compagnies forestières et des fonctionnaires qu'ils ont corrompus. Isídio Antonio, le chef d'une communauté agricole de petits exploitants dans l'état de Maranhão, est l’une des dernières victimes en date. Après avoir subi pendant des années des menaces, ce villageois est mort pour avoir dénoncé l'exploitation forestière illégale sur ses terres. La police n'a jamais enquêté sur son meurtre.

Des milliers de camps de bûcherons illégaux ont vu le jour à travers l'Amazonie brésilienne. Des hommes armés de machettes et de tronçonneuses coupent chaque jour des bois précieux comme l'acajou, l'ébène et le teck. On estime que 80 % du bois coupé au Brésil provient du trafic. Ces coupes illégales représentent 25 % du bois du marché mondial. On retrouve une grande partie de ce bois sur le marché britannique, américain, européen et chinois.

"Les meurtres impunis sont largement alimentés par les choix que les consommateurs font de l'autre côté du monde", explique Kite. Les entreprises et les investisseurs doivent couper les liens avec les projets qui bafouent les droits des communautés sur leurs terres. Le réchauffement climatique et la croissance démographique ne vont faire qu’augmenter les besoins en ressources naturelles ainsi que les pressions des populations sur leur territoire. "Sans intervention urgente, les décès que nous déplorons aujourd’hui seront vite éclipsés par ceux de demain."
 

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