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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Dar, Douar, Dénia": ou les possibles principes fondamentaux d'une maâna écologique algérienne...

Nouara Latrèche est  aujourd'hui presque une femme d'un autre temps, en déclin dans nos coeurs..Plus jeune et vigoureuse elle vécu les derniers instants d'une vie qui n'a plus vraiment cours chez nous, ni ailleurs où fleurit du béton à la place d'arbres en fleurs. C'est elle et son mari qui m'auront initié à la maâna traditionnelle  des gens du nord-est algérien. Elle m'appris notamment qu'il fallait mieux raconter une histoire à un Algérien pour lui faire comprendre une vérité...

Nouara Latrèche est aujourd'hui presque une femme d'un autre temps, en déclin dans nos coeurs..Plus jeune et vigoureuse elle vécu les derniers instants d'une vie qui n'a plus vraiment cours chez nous, ni ailleurs où fleurit du béton à la place d'arbres en fleurs. C'est elle et son mari qui m'auront initié à la maâna traditionnelle des gens du nord-est algérien. Elle m'appris notamment qu'il fallait mieux raconter une histoire à un Algérien pour lui faire comprendre une vérité...

Chapitre 5

"L'esprit  du grand chien..."

 

Avant de continuer plus loin cette petite introduction à une possible maâna écologique algérienne moderne, j’aimerais  prendre le temps de vous raconter une histoire qui s’est déroulée il y a fort longtemps en Amérique, quand les premiers Sioux découvrirent  le cheval, importé par « l’homme blanc » débarqué chez eux en conquérant féroce.  Pourquoi donc une telle digression dans le temps et la distance ?

Patience, ce n’est bien entendu qu’à des fins pédagogiques que je vais  prendre le temps de vous  relater cet épisode pittoresque de l'histoire du peuple  des Indiens d'Amérique du Nord. Un peu comme ma grande tante Nouara, fière douaria du nord-est algérien, m’a appris qu’il est toujours bon d’illustrer par un conte ou une histoire ses dires,  pour exprimer ses idées. C’est, en quelque sorte, l’esprit de la Maâna algérienne, une forme de sagesse  et de palabres ancestrales qui ne doivent  jamais disparaitre de notre nature d’être Algériens.

Je disais donc que ces fiers guerriers « peaux rouges »,  que tous les westerns nous montrent comme si le cheval était inscrit dans leurs gènes, quelques siècles avant l’avènement du cinéma hollywoodien, furent totalement décontenancés à la vue d’un tel animal qui leur était jusque-là totalement inconnu.  Non qu’il n’avait jamais cavalé librement sur leur continent ;  mais apparemment  ses ancêtres  furent  exterminés ou  leur espèce s’effondra en des temps très anciens. Ils en avaient de ce fait  totalement oublié l’existence....

Ainsi, ils délibèrent longtemps pour donner un nom à cette étrange créature que chevauchaient d’encore plus mystérieux  êtres ;   dont la chair et l’acier semblaient se  mêler d’un seul corps à chaque fois qu’ils agissaient. Ils cherchèrent donc  à trouver dans leur environnement un autre animal qui pourrait leur faire penser à cet énigmatique et  si exotique cheval.

Mais, sûrement parce qu’ils étaient encore « sauvages », c’est-à-dire  encore connectés avec d’autres réalités que  celle de la matière, ils décidèrent de ne pas se baser sur sa forme pour faire cette indentification.  Mais, plutôt en fonction du principe fondamental qu’il semblait incarner  quand il servait  ses propriétaires humains. Sinon, ils l’auraient  probablement appelé « élan sans corne » au lieu d’ « esprit chien », comme ce fut le cas. Pourtant  ce cervidé à bien plus de points communs avec la race chevaline, ne serait-ce  que par sa corpulence et son régime alimentaire, qu’avec la famille des canidés.

C’est que, puisqu’ils avaient remarqué que les « blancs » l’utilisaient  pour tirer  ou porter des lourdes charges, ils  en déduirent que ces chevaux avaient tout l’air de grands chiens, au fond. Puisque cette fonction chevaline, chez eux, était accomplie à l’aide de chiens. Ils ont donc choisi d’expliquer quelque chose non par la nature de sa forme matérielle, mais par les fonctions  qu’elle pouvait jouer dans la vie humaine.

Qui pourra de nos jours remettre en question le fait que les Indiens figurent parmi  les plus grands et chevronnées cavaliers, mais aussi dresseurs de chevaux au Monde ? La race Mustang, descend des premiers  chevaux espagnols  qui furent introduits en Amérique du Nord dès le 16ème siècle. Elle est fort appréciée pour de nombreuses qualités que l’on reconnait d’ailleurs au cheval berbère, avec lequel il a forcément une filiation génétique ; ne serait-ce que par ses  descendances arabo-andalouses.

Bien entendu, on pourrait tout à fait me rétorquer que ces mêmes Indiens se sont presque éteints et que cette  « fameuse » sagesse  ne les a pas protégés  pour autant  des voracités de la modernité industrielle. Il semblerait effectivement qu’elle les a presque totalement absorbés dans la société  néo-libérale des Etats Unis.  

A quoi bon, en plus, vous parler de cette histoire de chevaux et de Sioux qui n’a pas grand-chose à voir avec l’écologie Algérienne. Peut-être, pour ma défense, avez  vous oublié de savoir lire entre les lignes;  et de, comme tout bon « ness bekri » chercher à exprimer les principes les plus universels de chaque chose, au lieu d’en décrire tout simplement la forme ? C’est  justement ce que j’ai voulu  ainsi vous aider à évaluer dans votre propre façon d’être un Algérien « naturel » et non un Algérie « matériel ». Tout ce que j’ai suggéré  dans cette histoire peut être appliqué à notre façon ou non d’appréhender l’écologie, comme toute chose que l’on importe chez nous; non plus par la force du canon de poudres,  certes, mais  celles des canons publicitaires d’un modernisme totalitaire.

Je conclurais, de plus,  en précisant que l’effondrement d’une civilisation ou d’un peuple ne peut s’expliquer  par un si court raccourci. Je pourrais répondre, au contraire que ce qui a retardé l’invasion des européens des  terres Indiennes, tient en grande partie à cette maîtrise chevaline nouvellement acquise. N’oublions pas également que les traditions indiennes furent dès les premiers temps combattues et éradiqués par la colonisation américaine, et ce jusqu’au milieu du 20ème siècle.

N’est-ce pas la preuve à moitié admise que cette manière de penser et de vivre avait tout pour les déranger ? N’est-ce pas justement à partir du moment où  les Indiens, au fil du temps,  perdirent ces repères  qu’ils finirent parqués dans des réserves qui furent longtemps comparables à des zoos à ciel ouvert, des laboratoires de domestication d’un peuple noble et fier... 

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