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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

L'écologie en Algérie...est-ce vraiment si nouveau?

Il suffit de déguster un plat du terroir traditionnel algérien pour sentir et ressentir toute la sagesse ainsi que la sobriété  "écologique"  de nos ancêtres...

Il suffit de déguster un plat du terroir traditionnel algérien pour sentir et ressentir toute la sagesse ainsi que la sobriété "écologique" de nos ancêtres...

 

L'écologie est un  mot qui commence à devenir  à la mode en Algérie...

Bien des observateurs habituels de la société algérienne contemporaine parlent  en effet de cette évolution des mentalités, comme d’un véritable phénomène de société naissant.  Le nombre d’associations environnementales ne cesse-t-il  pas d'ailleurs de croître chaque année en Algérie ? Les médias évoquent  en effet et de plus en plus souvent l’actualité algérienne  sous le prisme du respect de  l’environnement, du développement durable et de bien d’autres  thématiques en relation avec l’écologie. Tandis  que de nombreux débats politiques portent  actuellement  sur des problématiques écologiques ; que soit à l’échelle nationale ou bien locale. Parfois, comme par exemple  pour la question climatique, ces sujets   concernent  toute une région du monde, voire même l’ensemble de la planète.

Il semblerait, ainsi que l’Algérie, dans un relatif ensemble, se soit enfin décidé à embrayer le pas salutaire de la modernité  de  ce nouveau  début de millénaire.  Car, il ne faudrait  jamais s'interdire  de le répéter et cela pour des raisons qui ne peuvent que nous apparaitre  à présent évidentes,  ce nouveau Siècle  sera écologique ou ne sera pas.  A ce titre, l’Algérie, cette fois-ci  géopolitique, dès le  tout premier « Sommet de la Terre »,  en  1972, n’a eu de cesse  de vouloir s’afficher comme un acteur africain et arabe "majeur"  du régime écologique mondial. Une diplomatie multilatérale, qui aura été largement et mondialement  mise en place par l’ONU, ainsi qu’une pléthore d’ONG internationales plus ou moins affiliés  à cet organisme international.

L’écologie s’installe donc  en Algérie ; c’est un fait qu’il sera à présent difficile de réfuter. Il n’y a pas si longtemps de cela, pourtant, parler d’un tel sujet  avec le lambda algérien revenait presque à vouloir causer peinture de maitres avec un peintre en bâtiment. Un pas énorme a été franchi ces dix dernières années, il me semble.  Quand le développement durable et le respect de l’environnement sont devenus des valeurs constitutionnelles, ainsi que les fers de lance affichés de l’économie algérienne en voie d' instance, d'ailleursn  plus qu’en état  de réel développement...

 

Il faudrait cependant préciser qu'en Algérie, cette émergence d’une politique  de l’écologie, au sens large et citoyen du terme, et non politicienne, elle n’aura pas été  aussi fulgurante et spontanée qu'on semble s'acharner à le prétendre dans trop de cercles intellectuels ou  politiques algériens. Une certaine « idéologie » écologique a pris le temps de mûrir dans notre pays avant  d’aboutir au dernier phénomène  d’« In Salah » ;  qui doit être ainsi perçu non  pas comme une  manifestation spontanée et instantanée de conscience écologique algérienne, mais bien comme étant  le prolongement d’une lente  évolution dans la relation que  l’Algérie entretient depuis bien avant  son indépendance,  avec son environnement et donc l’écologie.

Sans trop s’étendre sur la question, il me semble que l’on pourrait identifier  quelques grandes séquences chronologiques de  cette  progressive prise de conscience écologique algérienne.

Tout d’abord, comment ne pas rappeler que les premiers travaux « écologiques », en Algérie, ont été produits par le régime colonial français; et ce largement à des fins militaires  ainsi que  d’hégémonie environnementale. Il faut dire que ( et on le signale si peu) à ses premières heures, l’écologie est une science européenne  qui s’avèrera  un outil indispensable à la stratégie colonialiste. Soucieuse d’avoir un maximum d’informations sur le terrain occupé ; mais aussi de disposer de solutions pour le modifier selon les desseins d’une telle entreprise de domination d’un  territoire et donc forcément  de son peuple indigène. La plupart des premières grandes découvertes de l’écologie, inventée  au 19ème siècle, ont été faites dans le sillon d’expéditions ou de missions d’occupation coloniale. Rare fut une science si intime, dès ses origines, avec l’impérialisme occidental.

 

Cette écologie colonialiste, à l’image du jardin d’Essai d’Alger, a fait également de l’écosystème  Algérie, un vaste laboratoire d’expériences . On y puisa de la même manière des  sources très précieuses  d’études et d’analyses de la nature algérienne, physique et humaine. En ce sens, notre biodiversité, nos coutumes ancestrales, nos paysages, nos modes d’habitat ont été  objets  d’un intérêt qui aura fait progresser énormément l’écologie « universelle ».  

De nombreux écologues algériens se réfèrent  encore régulièrement à cette matrice de données et de témoignages datant de cette  sinistre époque. Parfois un peu trop même,  on devrait le déplorer avec plus d’insistance. Car,  en Algérie, on tarde malheureusement à  faire une véritable mise à jour de cette banque de donnée environnementale.L’écologie algérienne, bien qu’elle ne manque pas de talents et de passionnés, en tant que science, n’a que très peu les moyens de fournir un bilan exhaustif, holistique  et analytique de l’écosystème Algérie. Du moins, en l’état actuel de nos dérives de développement économique et social. 

Cette parenthèse, sans nous écarter du fil de cet article, doit être ouverte à chaque fois que l’on évoque le terme écologie dans notre pays. Car, comment  dépasser certains travers de cette écologie au passé tout imprégné de colonialisme et de Darwinisme social ? Notre écologie doit nécessairement se cultiver à partir d’un tout autre terreau. Il me semble que cela la rendrait d'ailleurs  plus originale et profondement algérienne. Pour toucher  encore plus la société algérienne, cette conscience écologique serait ainsi le socle moderne pour créer  un contexte socio-culturel plus sain et serein au sein de  notre pays. 

D’un autre côté on peut dire que la parfaite connaissance et adaptation des Algériens de cette époque avec leur environnement, qu’il soit urbain ou naturel, est en grande partie responsable de l’évolution de notre histoire vers une indépendance nationale. Bien avant la colonisation, il existait un urbanisme algérien, une éthique citadine, comme une morale naturaliste populaire. Il faudrait être aveugle et sourd aux témoignages du passé pour ne pas reconnaitre que, quand Paris n'était  qu'un village à peine sorti  de l'état de cloaque, en Algérie, de grande villes existaient et disposaient de toutes les civilités qui parfois font  encore défaut à nos nouvelles villes "occidentalisées"! 

Bien que la propagande colonialiste prétendait le contraire, notamment pour justifier moralement  sa présence immorale  en Algérie, le peuple Algérie vivait la nature et la ville avec un savoir vivre qui n’avait rien à envier aux modes de vies écolos  actuels et cela  à bien des égards. C'est ici, d'ailleurs, la plus sûre origine non  de l'écologie en tant que  sociologie et étude scientique de l'habitat, mais d'une culture de "l'habiter" son environnement que l'on peut considérer comme à la fois traditionnelle et moderne. 

Puis,  pour en revenir à notre sujet, vient  la période d’une écologie  à caractère très socialiste, pour ne pas dire soviétique. Celle qui se veut scientifique, pragmatique, et qui n’a de ce fait  pas besoin de demander son avis au citoyen, totalement profane , à ses yeux,  pour  décider ou agir  sur l’environnement national. C’est l’écologie  qui semble se dessiner à l’aube de l’indépendance algérienne et  qui va s’installer pendant de nombreuses années  encore dans l’esprit des politiques algériennes environnementales. Le meilleur exemple  historique, pour illustrer ces premiers pas d’une  écologie  presque algérienne,  serait d’évoquer  le projet pharaonique et non moins avorté  du « grand  barrage vert » ; qui,ambitionnait de faire obstacle à l’avancée du désert en lui opposant une muraille d’arbres.

Des centaines de milliers d’Algériens avaient alors été sollicités pour relever un immense défi qui, à mon humble avis, n’a été abordé qu’avec les yeux d’une encore plus vaste utopie que la steppe qu’elle se proposait de reverdir.  C’est d’ailleurs une écologie qui aime depuis toujours le sensationnel, les mesures d’urgence, les grands chamboulements de l’instant presque  toujours fatals dans la durée. Beaucoup d’idées, ils me semblent, mais si peu de visions durables.

Mais, la grande différence, est que cette planification écologique fut avant tout autoritaire et populiste, et qu'elle ne sut pas, comme les premières heures de l'écologie russe, même communiste, s'armer de la meilleure des écologies (science) de son époque. Comme si, nous n'avions retenue de cette denière, que sa mort programmée par l'utilitatrisme sauvage d'un Staline qui voulait non  pas respecter la nature, mais la dominer avec la même violence qu'il aura aspiré à contrôler le peuple russe...

C’est aussi le temps où l’Algérie s’invite à tous les grands rendez-vous d’un régime écologique mondial naissant. Notre pays signera dés lors  toutes les principales conventions internationales liées aux questions environnementales, à la protection ainsi que la préservation de la biodiversité mondiale et nationale. La diplomatie algérienne n’aura de cesse de faire ses armes lors de la plupart des grandes messes de ce régime à la fois scientifique, politique, économique, mais aussi social.

Mais, dans toute cette affaire, le citoyen lambda n’avait guère le choix que de se porter plus ou moins  volontaire dans cette planification étatique.  Son éventuelle expérience de son propre environnement, ses connaissances individuelles ou communautaires  n’avaient que trop peu d’occasion, il me semble, de susciter l’attention des autorités. Cela ne pouvait d’ailleurs que provoquer chez lui qu’un certain désintéressement, dès lors que son influence sur ce domaine  était quasiment nulle. En Algérie, quand on connait bien la mentalité locale, il est aisé de deviner à quel point cette tendance est viscérale dans la psyché locale, quel que soit le sujet abordé. Le citoyen algérien a besoin de sentir qu'il possède une certaine maîtrise de l'espace ou de la situation  pour désirer s'impliquer à leur amélioration.

Parallèlement, toute une génération d’écologues talentueux et militants prend naissance dans cette Algérie alors presque scientiste, du moins en apparence. Une écologie universitaire aura eu le temps de voir le jour et même de montrer tous ses talents à l’échelle locale. Ils sont pour moi les seuls vrais pionniers d’une écologie algérienne citoyenne. Mais, cependant, la décennie noire viendra  largement perturber cette accouchement. Beaucoup de terrains de recherches devinrent plus que périlleux à occuper ; un grands nombre de chercheurs quittèrent  le pays pour développer leurs recherches dans des conditions plus favorables, ne seraient-ce que  tout simplement normales. Ce fut en quelque sorte, à près la première aube chargée d’espoirs et de bonnes volontés patriotiques, comme une longue nuit dans l’évolution de la nature algérienne ; autant naturelle qu’humaine.

Puis,  nous voici dans les années 2000, un ministère de l’environnement voit le jour dès la première année de cette décennie. Il ne serait pas inutile  de préciser que cette date correspond apparement avec la multiplication de fonds verts multilatéraux et de la mise en place globale du concept "développemetn durable" à travers  toutes les nations unie. D'un point de vue politique, mais aussi de certains intérêts privés, il me parait évident que l'on peut déceler un certain opportunisme dans cette création. La société civile  algérienne, elle, depuis,  n’aura de cesse de se restructurer autour de nombreuses associations environnementales  soutenant à la fois des plannifications étatiques, des programmes d'ONG internationales, mais aussi des initiatives citoyennes.  Les plus actives aujourd’hui, comptent le plus souvent parmi celles qui ont pris naissance  à partir de 2006.

L’écologie algérienne, à ce moment précis, semble devenir plus militante et se polarise notamment autour de la lutte pour la préservation du parc national d’El Kala contre les méfaits écocidaires du tracé d’un large tronçon régional de l’autoroute « Est-Ouest ».  C’est un élan largement universitaire et qui puise aussi dans la volonté de militer pour une Algérie différente de  ce qu’elle  qui était en train de devenir consumériste . C’est également à ce moment précis, vers 2008, qu’une tentative d’écologie  parait germer dans ce même terreau. Mais, à vrai dire, il s'agit surtout d'un mouvement environnementaliste plus que d'une réelle prise de conscience écologiste, au sens le plus prêt de ce que l'écologisme signifie au fond politiquement. 

Ce mouvement écologique algérien,  sans véritable visage, n’en demeura pas moins un réseau très actif  et prolifique en réflexions autant qu’en actions sur le terrain. Mais  il était  si peu organisé, il me semble. Beaucoup de journalistes algériens, de formation scientifique, encore plus, se sont impliqués personnellement dans cette volonté de ne plus subir l’écologie d’état ; de prendre enfin la parole, en connaissance de cause. Pour proposer de meilleurs choix, des options plus durables et bénéfiques pour la nature en Algérie.

Force est de constater cependant que cette mouvance écologique n’avait que très peu d’échos dans la société civile algérienne lambda. Peut-être était-elle alors trop élitiste, à  cette époque. Ou bien tout simplement, elle aurait dû être moins déconnectée  avec une frange majoritaire de la pensée collective algérienne. Ce fut, en tous cas et  à mon humble avis  son principal point faible. Pour avoir vraiment les moyens d’influer sur l’opinion publique, il lui manquait cette légitimité populaire qu’elle méritait d’ailleurs ; mais  cette Algérie-là avait trop d’avance  sur son temps. La population algérienne n’était pas encore prête à lui faire confiance, à la suivre dans ses combats. Les messages auront été diffusés, certes largement parmi une tranche minoritaire de la société algérienne, mais parmi les plus influentes. 

Enfin, et il faut le signaler avec beaucoup de gratitude, cette génération aura largement contribué à  former celle qui est actuellement active dans les combats menés pour préserver l’environnement algérien de la pollution autant physique que mentale dont elle a trop longtemps été une victime passive. Ces hommes et ces femmes  ont incontestablement posées les pierres fondatrices  d’une écologie dite citoyenne ; bien que pour ma part, je pense qu’il n’y a qu’une seule dimension  réelle de l’écologie à travers le monde. Elle est fondamentalement politique, mais au sens large du terme et non le plus étriqué. Il ne s'agit pas de celui dans lequel nous avons appris à observer  la plupart du temps la politique lors de ses pires manifestations politiciennes.

En ce qui concerne le cap passé avec « In Salah », la lutte de toute une région contre une exploitation du gaz de schiste qui ferait largement honneur à la fracturation hydraulique horizontale,  aura profité de nombreux contextes  favorables à sa manifestation,  concordants   au meilleur moment pour en faire un véritable « buzz » national.

Tout d’abord, grâce notamment au travail de fond de la génération précédente, ainsi que les actions durables de celle qui est présente sur le terrain depuis de nombreuses années.  Une sensibilisation qui aura peu à peu porté ses fruits et qui  aura profité des politiques environnementales onusiennes, notamment par la voie de nombreux bailleurs de fonds, gouvernementaux ou non. Internet aidant, le sujet avait cette fois-ci tout un régime d’arguments à l’échelle planétaire. Le mouvement « Non au gaz de schiste »  était un cri de guerre international, d’une stratégie globale qui a beaucoup influencé les activistes algériens dans cette controverse qui fit longtemps la une des tabloïds algériens et même parfois internationaux.

Le fait est que, cette fois-ci relativement victorieuse, en tous cas pour l’instant, cette écologie, au sens d’écosystème de volontés, d’actions et de propagande verte, a réussi enfin à s’affirmer comme un potentiel radical commun  d’envergure nationale. Au  point que de plus en plus d’hommes politiques et d’affaires algériens  la considèrent   à la mesure d'un argument  tout ce qu'il y a de plus  « banquable »; en voix électorales comme en dinars sonnants et trébuchants...

Va-t-on en arriver de ce fait  à l'étape du "green washing", des arrières pensées politiques et des leviers économiques qui fait déjà bien rage dans les pays les plus indutrialisés du Globe?  L'écologie en question, sera-telle seulement celle de l'émotivité, des bons sentiments qui peuvent cependant parfois masquer les pires impostures?

Il semblerait que cette jeune mouvance algérienne, largement encadrée par ses ainés, a beaucoup de cartes en main et d'expérience militante pour éviter de tels écueils. Mais pour combien de temps? Quand on sait à quel point la machine industrielle est méthodique et influente sur tous les pans de nos société dites modernes ou post-modernes; selon le sens que l'on accorde à la modernité. Quelle écologie allons nous développer en Algérie, au Maghreb, en Afrique, dans le "Monde Arabe"? Allons nous tout simplement l'importer? Ou sommes nous bien capables et volontaires pour lui donner un visage tout ce qu'il y a de plus endémique et universel; mais jamais coupable d'être victime de l'universalisme d'un certain millénarisme à mille et unes lieux de la nature profonde du peuple Algérie, comme de bien des habitants de ce monde hypermatériel en souffrance spirituelle. 

A présent que nous avons fait ce tableau en grandes lignes de la progression de l’écologie en Algérie, je pense qu’il sera bon, très prochainement, de réfléchir plus en profondeur sur toutes les dimensions et principes généraux  de ce concept. Pour en  dégager peut-être la « substantifique moelle »  et en éviter les mauvais goûts. Pour faire mijoter, si j’osais dire, à la vapeur, à la  manière typiquement  nord-africaine chacun de ces ingrédients. Pour en faire un plat aussi local que le thé à la menthe est un produit d’origine chinoise, importé massivement en Afrique du Nord, au 19ème siècle, par les Anglais ;  et que les Maghrébins auront su adapter au point d’être considéré comme un modèle typiquement traditionnel dans l’esprit de nos contemporains...

Ce fellah pratique l'agroécologie et vend ses produits naturels  directement aux consommateurs avec un esprit tout à fait adapté à son terroir.. Sans se revendiquer écologiste, il a adopté les meilleurs principes d'une écologie  universelle devenue ainsi également  algérienne...

Ce fellah pratique l'agroécologie et vend ses produits naturels directement aux consommateurs avec un esprit tout à fait adapté à son terroir.. Sans se revendiquer écologiste, il a adopté les meilleurs principes d'une écologie universelle devenue ainsi également algérienne...

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