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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Quels pourraient être les enjeux ainsi que les réalités d'une "justice climatique" mondiale?

(Photo: Karim Tedjani)

(Photo: Karim Tedjani)

 

Chapitre trois

"Justice Morale ou Légale?"

ou

Comment une valeur éthique peut devenir un argument politique 

 

Prenons d’abord le cas de la justice dite « légitime », pour ensuite aborder celui d'une justice plus légale.  On a coutume de dire que la  plus ancienne et naturelle des "Justice" a pour critère central la  Morale; un idéal à atteindre, un étendard  pour le justicier. Pour être juste, au regard de cette justice, il faudra qu’il existe au sein de  la société une tradition commune et intime de l'égalité, comme des libertés, autant que de la restriction. Quand on se fait cette justice soi-même, ou uniquement pour soi,  ajoutons que  le risque d’être injuste est aussi grand pour nous qu'un orage  pourrait subitement éclater un soir d’atmosphère  chaude et chargée de toutes les  sueures du Ciel...

 

Parfois,  il est dit ou écrit que c'est une justice qui n’a pas été élaborée par  des êtres humains; mais qu'elle incarne  une volonté qui lui est bien supérieure; selon les croyances propres à la société qui en aura admis collectivement le principe.  A ce titre, c’est dans cette dimension que la première justice climatique fut admise et conçues par  toutes  nos sociétés traditionnelles.Est-ce vraiment hasard de l'histoire si on veut, à l'ère de la globalisation des idées, revisiter cette tradition par son idéologie la plus contraire: un homme qui serait  plus justicier que le climat. 

D'un point de vue purement laïc, on pourrait également  également se référer à une sorte de contrat social oral, qui ne serait  pas vraiment la loi juridique en vigueur, mais sa  constitution naturelle. Bien que, au fond, dans cette justice, l’état n’a pas forcément besoin d’exister ou d’intervenir, dès lors que certains principes communs seront considérés comme justes et immuables pour toute la communauté, ici morale, et non vraiment politique. 

Cette justice, nous dit-on, est une éthique, une vertu, c’est-à-dire une volonté d’excellence,  un projet de progrès humain.  Il ne peut y avoir,en effet,  il me semble, de véritable société harmonieuse sans l’idée de cette Justice ;  imprégnant l’esprit de chacun à travers une tradition, de bienveillance. La justice "légitime" est en quelque sorte celle qui fait que les chevaliers de la Table Ronde pouvaient siéger à la même table du pouvoir que leur Roi; sans pour autant  remettre en  question son autorité. Parce qu’il se sera lui-même inféodé à la couronne de la Justice.  Une justice croyante , qui faisait que, jadis,  un Algérien  respectait la nature qui l’entourait, sans jamais se soucier d'appliquer ou d'enfreindre la loi; la considérant commeCréation sacrée  et non  juste un produit de consommation comme les autres.

Il ne sera pas question forcément d’innocent ou de culpabilité, dans cette façon de concevoir la justice; mais  toujours de Bien à défendre et  le  Mal à combattre. C’est la justice du héros, mais aussi celle du savant fou, du despote  démagogue, du fanatique; dés lors qu'ils auront tous choisi de fixer seulement eux-même les critères de la justice qu'ils exercent autour d'eux .

Comme vous aurez pu très vite le constater, cette forme de justice  dépend d’une multitude de facteurs subjectifs qui peuvent varier selon  l’endroit où vous existez, vos origines, votre classe sociale, votre tradition religieuse ou non, et  tant de facteurs  forts ardus à fixer de manière sûre et absolue. 

C’est à la fois le penchant le plus noble de la justice, mais aussi le plus émotionnel, le moins objectif et donc le plus politique et idéologique. On a coutume de dire qu’elle fut celle des Antiques qui, armés d’une Tradition spirituelle très ancrées dans les mœurs de l’ensemble de leurs sociétés, s’en référaient au bon discernement d’un roi, d’un prêtre, ou d’un quelconque tenant de la sagesse traditionnelle pour exercer cette justice.

C’est d’ailleurs, à mon humble connaissance, ce caractère un peu trop évasif et donc politique de cette Justice légitimiste qui poussera nos société modernes à lui préférer une justice plus judiciaire. La Justice, dans ce cas, signifie autant l’institution que l’ensemble des lois qu’elle se charge de faire appliquer avec la plus grande justesse possible.

Un justice supposée impartiale parce qu'outillée et conçue pour faire de la raison commune, la chose publique. L'état nation devient de ce fait  le seul garant légitime  d’une justice gravée en lettres d'or dans les cours et les esprits de chacun; mais inscrites en lettre d’encre noire sur du papier blanchis par le pétrole. Ce sont des vérités que seule une autre lois  supposée plus juste que la précédente pourra abroger.

Parce qu’elle est indissociable de la nécessité d’un état pour l’accomplir, cette justice, pour être légitime, elle  s’engage par principe à garantir tous les droits et devoirs de chaque citoyen d'une communauté politique. Elle devient source de l'équiilbre de  la société et même de  ses rapports avec ses  plus proches parents ou voisins.

Mais dans la réalité,  comment préserver de l'injustice une justice où le monde des affaires et de la moralité font si bien connivences. Tantôt  sur les plateaux de télé, comme dans les plus abyssales  coulisses d'une comédie inhumaine  qu’il masquent à nos yeux par de puissantes fantasmagories;  animées de toutes les couleurs du spectre des mensonges officiellement réels. En quoi la justice climatique pourrait échapper à tel sinistre quotidien? 

Sans trop s'attarder sur ces principales divergences de nature,  et après avoir cherché à différencier ces deux principales catégories de "justice possibles", nous devrons en chercher à présent les points communs, afin de continuer à réfléchir sur la possibilité de  penser ces dernières  dans une dimension où le climat serait le pôle de toutes les préoccupations...

On pourrait par exemple affirmer sans trop d'hésitation qu'il y a toujours une injustice partagée derrière toute véléhité de Justice commune. Il  me semble qu'elle est si peu innée chez l'être humain. Une justice climatique sous entend très probablement qu'une foule d'injustices sont encore légales ou considérées  légitimables par des lois nationales ou internationales. Cela veut dire également que si on parle de justice climatique "légale", il faudra forcément un jour ou l'autre à en arriver à la conclusion d'une gouvernance mondiale pour légiférer à propos d'un climat global; puisque rappellons-le, dans la modernité qui a toujours cours en ce début de siècle nouveau, justice et état  de droit sont indiscossiables....

Nous prendrons le temps de développer ces remarques dans un prochain chapitre... 

 

A suivre...

 

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