Quels pourraient être les enjeux ainsi que les réalités d'une "justice climatique" mondiale?
Chapitre premier
"La juste valeur des mots"
ou
Une petite écologie du monde des idées
Pour bien appliquer une formule, s’en réclamer avec justesse, comme agir dignement en son nom, je pense qu’il faut en premier lieu s’attacher à en comprendre le sens essentiel ; c’est-à-dire le plus général. Mais, également, on devra analyser le système d’idées avec qui elle fait identité ou bien génère naturellement des antagonismes de principe.Afin d'en saisir toutes les nuances. Elles sont comme autant de couleurs qu'elles rendent possibles dans le tableau qui illustre ces idées dans notre esprit. Je pense ne rien inventer en affirmant cela; qu'il est bon de se pencher sur l'idée avant d'en appliquer la chose...
Il en va de la même exigence, il me semble, quand on veut tout simplement comprendre les principes et valeurs qui animent un concept ; d’autant plus quand il nous parait relativement nouveau ou étranger. Avant même d’y adhérer ou bien de le critiquer, cet effort rendra telle ou telle option de votre part beaucoup plus légitime à revendiquer, comme à assumer. Car il devrait être toujours meilleur de donner son avis sur un sujet qu’on aura pris le temps d’étudier au préalable. Ne serait-ce qu’en substance. En ce qui me concerne, à chaque fois que j’ai dérogé à cette bonne vertu, je me suis le plus souvent égaré dans mes avis et je n’ai pas été le plus juste qu’il m’aurait été possible d’être ; armé même des limites de ma nature et de l’environnement qui me sont propres; aidé également de mes expériences personnelles ou collectives de la vie.
Pas besoin donc d’être un grand savant, ou bien un éminent philosophe pour aimer grandement et éminemment la sagesse, la connaissance. Au point de vouloir s’en rapprocher au mieux de ses modestes capacités.Un petit pas vers le progrès personnel, mine de rien, si ça n'a pas l'air d'être un grand pas pour l'Humanité, cela vous demande souvent d'explorer la Lune; d'éprouver de nouvelles lois de gravité et d'élargir votre foulée..Et puis ne fait-on pas les fleuves, comme les pluies torrentielles ou bien les déluges, avec des sommes infinies de simples gouttes de pluies? Réunies en un nuage, lui même produit d'un climat, d'une atmosphère; d'un paysage, aussi, on l'oublie trop souvent quand on le dénude de ses arbres originels...
Aussi, l'expression "justice climatique" doit être prise comme une sorte de nuage d'idées, de mots, de concepts et, comme d'habitude, d'intérêts plus ou moins communs. Si, plus d'une fois, j'ai lu ou entendu parler de "justice climatique", dans mon environnement, et cela plus particulièrement dans le cercle de l'écologie algérienne, je n'avais jamais vraiment réflechis plus que cela à ce que cette notion pouvait signifier au fond; autant pour les uns, que pour les autres; et bien évidement pour moi, au final. Puis-je en accepter la nature, la fonction, les bonnes comme les moins bonnes intentions?
Quelle est surtout la réalité d'une justice climatique dans un monde où la simple notion de Justice est bafouée si souvent par la loi elle même? Il y a bien des choses illégitimes, comme la plupart des guerres actuelles, qui sont pourtant tout à fait légales...au regard de la justice internationale en vigeur actuellement.
Il y a aussi tant de choses légitimes que l'on voudrait nous interdire de faire, par la force de la justice d'un état ou les droits judiciaires d'une multinationale capable d'influer toujours la justice en sa faveur; et en tout illégitimité. Comme d'interdire à des peuples traditionnels d'utiliser les plantes endémiques à leurs régions. Notament quand ils veulent soigner leurs corps ou la santé de leurs prochains. Et bafouer ainsi les lois de la propriété intelectuelle de sociétés dont les sièges sociaux résident à des milliers de kilomètres de leurs terres ancestrales...
De telles lois existent bien dans notre monde où le mot "Justice" n'a jamais été autant assaisonné à toutes les sauces idéologiques; pour le meilleur, parfois; mais beaucoup trop souvent pour le pire, malheureusement. Là aussi, je suis persuadé de ne rien vous apprendre à ce propos. Cette réalité créve même l'univers pourtant ultra édulcoré de nos ces petits écrans imbélicement machiaveliques; censés nous ouvrir les portes d'un vaste monde uni par une encore plus immense soif d'atteindre l'Unique pensée en normalisant les esprits.
Il n'est pas question ici de voir stystématiquement le mal en toutes choses. Il faut d'abord essayer de comprendre si la chose est valable et donc quels principes fondamentaux son idée incarne.Dans quel système de valeurs le mot justice est-il né? Dans quel autre champ lexical politique aurait-il pu basculer en cours de route; avant de nous parvenir jusque dans cette idéologie à la fois politique et citoyenne. Inscrite dans les fondements même du régime climatique mondial. L'ONU, des ONG "pro" ou "anti" ,des Etats, des peuples, des associations, des experts, des industries, une certaine catégorie de médias, une culture, des textes, des actions ect...
Nous devrions tous et toutes, immanquablement, chercher à comprendre le sens de chaque mot que nous utilisons; et encore plus cela concerne ceux qui s'invitent dans notre monde sans que l'on se souvienne encore pourquoi et comment ils s'y sont installé. Avant de se laisser porter par la vague d’idées et d’intérêts qui les aura échoués jusqu’aux berges de nos esprits ; un peu comme le pionnier n’est tantôt qu’un visiteur de passage ; souvent comme il devient colon, envahisseur illégitime, à présent qu’il a décidé d’habiter les lieux, de s’installer de son propre grès chez nous.
Il n’y a pas de meilleur invité, au fond, que celui que l’on aura désiré, et qui aura gagné toute notre confiance, notre estime, au fil de nos observations, à la fois prudentes mais aussi bienveillantes au possible. On n’ouvre pas la porte de sa maison à n’importe qui; Il en va de même pour les idées et les choses où elles prennent formes, il me semble. L’esprit est la maison; le corps est le mur, ainsi que le toit qui entourent le foyer ; nos sens en sont les portes ainsi que les fenêtres. Tandis que les mots et les images, les sons et les odeurs, sont en mille et un aspects des clefs; qui ouvrent sur nos jardins les plus intimes à ceux qui en usent avec l'art du cambioleur ou du squatteur.
Sans la clôture de notre recul, de nos doutes, de notre curiosité, autant laisser un pot de miel grand ouvert et à l’air libre; jeté en pâture à tous les fourmillements d’une forêt tropicale.Les mots sèment, et parfois pour ce faire, pour atteindre leur substrat nourricier, ils crochettent nos défenses mentales pour s'incruster en nous. C'est ce que font le graines avec leurs racines qui s'infiltrent dans les endroits les plus improbables. Parfois se sont des cohabitations conviviales, des mots qui vous rendent le sourire ou vous inspirent courage et persévérance, par exemple. Mais, dans d'autres cas, certains mots peuvent avoir l'effet du virus ou du parasite dans votre esprit; tel un cancer habiterait un corps alors malade.
Nous n'en sommes heureusement pas arrivé pour l'instant à un tel diagnostique, quant à cette idée d'une justice qui serait de nature climatique. Il s'agit pour l'instant de réfléchir ensemble sur ce qu'une telle approche du mot "justice" peut engager nos destinées communes; autant au regard de la théorie que dans la réalité où elle cette idée semble se réaliser.
"A quoi bon faire un tel effort? Franchement il suffit de lire quelque articles de presse sur le sujet pour se faire un avis assez juste de cette actualité! " J'entends déjà plus d'un d'entre nous déclarer cette solution; car au fond, pourquoi faire compliqué quand le plus simple serait de suivre le "bon" sens du courant des évenements. Le fameux "naviguage" algérien illustre très bien cette tendance chez nous. Tanpis si ce courant est d'air, d'eau, de terre ou même de feu! Pourvu seulement qu'il mène au "tout électrique", au confort suprême, au luxe le plus mirobolant. Le reste n'est que détail pour ceux là. La Justice ne commence pas par une majuscule, mais par le tout petit "j" de "je".
Certains diront qu'ils pensent comme le rongeur de laboratoire qui s'agite dans et autour de la roue de sa cage de luxe; ignorant d'autre façon de compter le temps qu'en parts du gruyère acquises ainsi. Mais je n'aurais pas cette indélicatesse à l'égard de cette fâcheuse nature incrustée chez l'algérien artificiel. La tradition algérienne, elle, celle de nos chansons, nos poèmes, nos proverbes, nos récitations, qu'ils connaissent d'aileurs sûrement bien mieux que moi, leur répondront bien mieux que je ne pourrais jamais le faire en une vie. Ne sont-ils pas d'éternelles et continuelles invitations à nous délecter des mots? Tantôt comme d'un spiritueux intangible dont le pouvoir peut autant vous enivrer pour le meilleur comme pour le pire? Qui n'a pas été habité par le mot Amour, n'aura jamais été hanté pas lui! Parfois, c'est un art de palabrer, de savoir lire entre les lignes sinueuses des paroles jettés en l'air, tels des gestes lancès faussement à la lègère autour de soi. Mais qui portent en eux tout le poids d'un message, un non-dit, une suggestion, qui sera soit un avertissement, un sage conseil, ou même, parfois, une invitation à peine masquée au combat...
Ne regardez-vous jamais sous le capot d'une voiture d'occasion qu'on vous propose d'acheter? Pour en observer par vous même l’état réel de la mécanique ? Ne demandez-vous pas toujours, ainsi, au moins de quelle année est sa date de fabrication ? Ses papiers sont-ils en règles ? Son ancien propriétaire était-il un automobiliste soigneux et responsable ? L’état de la voiture est-il bien conforme à l’annonce de vente diffusée ? Ses mérites sont-ils bien ceux affichés dans le catalogue de la marque que l'on aura choisie avec beaucoup de soins préalables ?
Car même si elle est neuve, cette voiture, vous chercherez à savoir si elle va durer et quelle est la réputation de son fabriquant ?Est-elle sûre, saura-t-elle nous protéger en cas d'infortune?Sera-t-elle parfaitement adaptée à la nature de votre environnement? Vous laisserez vous seulement attirer par son design, son prix modique ou bien la mode du moment ?Vous fierez vous uniquement aux publicités? Tous ces points de détails, je suis persuadé que la plupart de mes compatriotes Algériens leur apportent un très vif intérêt; dès qu’ils veulent acquérir un véhicule personnel dont l’usage peut également être collectif.
Et vous ne voudriez pas faire autant avec les mots ? Qui sont eux aussi des véhicules plus ou moins personnels ou partagés ?! Ils circulent entre nous, parmi nous et même en nous ? De vos pensées vers l’extérieur ; mais également du monde des idées, en direction de votre cerveau. Et, peut-être dans le meilleur des cas, vous aurez une telle sympathie pour les mots que certaines de vos idées auront, qui sait, la chance de devenir un jour une réalité autour de vous. Je ne parle pas de réalité virtuelle, mais bien de celle où les rêves d’enfants se matérialisent en faits d’adultes accomplis. Ne parle-t-on pas de la bonne conduite d'une phrase, d'un propos, d'une idée?
En attendant, pour être un brin plus terre à terre, mais pas trop tout de même, je pense que ce petit contrôle « technique », ce filtre de l’observation, est une étape essentielle dans tout échange. Il suppose que tous les protagonistes de cette transaction ont été responsables de manière juste et égale. Celui qui utilise un mot, ou des formules de mots, a la responsabilité d’en connaitre le sens et de l’expliquer avec une objectivité qui ne devrait pas être trop relative à ses propres intérêts de les formuler.
De la même manière, celui ou celle qui reçoit un message, quel que soit le moyen ou le sens qu’il utilise pour le recevoir, dont assumer la responsabilité d’en comprendre le sens; et donc d’y avoir décelé les éventuelles « pannes »; un peu comme on répère sur une machine des dysfonctionnements, des vices cahés, des contrevérités. Et si nous n’avons pas la capacité de cette responsabilité, alors c’est à notre éducation, notre environnement qu’il faudra en partie exiger de nous donner les meilleures conditions pour atteindre cette vertu. Ce qui incombe bien entendu que nous soyons-nous même capables d’influer sur notre cadre d’existence, notre cercle de vie.
On peut vivre sans exister, comme on peut exister sans vivre dans un monde seulement subi ; consommer la vie sans jamais la produire Un cercle accomplii, une boucle bouclée, un cycle de responsabilité engagé, une ronde vertueuse ou la syncope ne peut-être qu'un subtil contre-temps. L'environnement nous influence, il nous entoure, mais notre plus précieuse liberté devrait être celle de prendre la responsabilité d'influer sur lui sans avoir besoin qu'on nous entoure pour cela de mots plus ou moins valables à nous éléver. Ce n’est pas un luxe réservé à une élite que de réflechir sur le sens des mots qui nous entourent et nous influencent. C’est un devoir pour toute personne qui aspire à être égale et libre; de quelque côté de la balance où l'on tentera de propulser votre "âme et conscience".
Cette soif d’apprendre, de connaitre, d’observer est une des conditions les plus élémentaires pour utiliser des mots selon les codes de la bonne conduite ; pour rester dans le champ lexical du transport. Histoire d’atteindre toujours le bon port sans de graves accidents, de se diriger le plus sûrement possible vers l’endroit où vous aviez vraiment envie de vous rendre. Pourquoi ne pas faire la même chose avec les mots et les idées ? Qu’ils transportent aussi sûrement que vous laissez votre empreinte quelque part, à chaque fois vous usez des mots.
Prenons tout d’abord l’expression « justice climatique » pour ce qu’elle est en premier lieu. Un agrégat de mots dont la structure peut déjà nous aguiller sur sa cohérence , mais son sens profond. Ici « justice » est un nom commun ; climatique un adjectif. Cela veut donc dire que cette formule désigne une Justice qui serait propre au Climat. Cependant remarquons que rien n'indique que cette justice serait exclusive à cet élément réel. Ce n'est pas non plus une "justice climatiste", qui reviendrait à faire des lois du climat une idéologie de justice. Mais l'expression reste assez difficile à percevoir sous le prisme d'une signification simple, claire et unique.
En effet, dans cette construction sémantique, est-ce la justice qui va légiférer sur les questions de climat ? Est-ce la justice morale qui doit animer l’ensemble du régime climatique mondial ? Ou bien, est-ce le climat qui serait détenteur d’un certain pouvoir de justice ? En gros, cette expression de « justice climatique » pourrait dire tout cela séparément, de manière sélective, ou, bien entendu exploiter tous ces potentiels à la fois.
Il me semble, de plus, que l’on doit à présent déterminer deux autres précisions dans cette terminologie.
De quelle justice s’agit-il au fond ? Et en fonction de quel climat ? Les notions de localité ou d’universalité sont-elles vraiment précisées d’emblée dans cette conception d’une justice se préoccupant du climat ? Il me semble que non, mais d’un premier abord, cependant; et ce n’est pas le moment de nous pencher sur cette question avec plus d’attention.
Nous devons d’abord nous inspirer de la méthode de l’écologie qui est à la fois une approche analytique et holistique du même sujet, il me semble. Etudier l'objet de son étude d’abord pour ce qu’il est en dehors de l’écosystème où il évolue; puis de replacer cette nature avant tout dans le contexte de son milieu d’existence. Cerner la nature comme le fonctionnement de son habitat, l'espace qu'il habite. Enfin, apprécier les interactions de ce sujet en fonction de la symbiose qu’il a décidé dans cet environnement Avec un ou d'autres qui lui sont différents mais dont les fonctions sont complémentaires à leurs évolutions mutuelles et respectives. Il faudra également déterminer et étudier les autres sujets ou facteurs qui seront antagonistes à cette symbiose; dans un écosystème donné.Là encore, on pourrait faire écologie des mots ainsi que des environnements où ils naissent, évoluent et meurent le plus souvent pour se retransformer en autre chose.
Pour faire plus simple et rester dans notre approche quelque peu écologique du langage, on pourrait résumer cette dernière explication par quelques simples et dernières questions Est-ce que la justice a besoin du climat pour être juste, et donc exister ? Est-ce que le climat doit être forcément juste ou porteur de valeur de justice pour exister ? Ou bien est-ce que les injustices que peuvent provoquer le climat ont besoin d’une justice pour être atténuées ? Il ne saurait être déjà question de répondre à tout cela. Et d'autres questions auront peut-être été omises d'être formulées. Commençons déjà par la base...à nous imposer un début solide...
Nous voici donc arrivé au moment où il faudra en tout premier lieu s’attarder sur les notions de Justice, mais aussi de « juste » et d'injustice , avant de parler même de justice climatique...
A suivre....
"Sous le Soleil, sommes nous tous égaux? "Credits photo: Karim Tedjani... Introduction "Une justice verticale? " La notion de " Justice climatique " est, il me semble, un concept qui n'a de cesse de
http://www.nouara-algerie.com/2016/08/que-pourraient-etre-les-enjeux-et-la.html
Pour lire l'inrtoduction du dossier....