ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
7 Octobre 2016
Chapitre 11
"Soyons des Arbres sur Terre!"
(Et non seulement des petits hommes et femmes verts)
Il parait qu’il vaut mieux planter de jeunes arbustes dans le plus proche entourage possible d’un vieil arbre centenaire. Ainsi, apparemment, ces arbrisseaux auront beaucoup plus de chance d’arriver à l’âge adulte, que s’ils avaient dû évoluer sans cette précieuse assistance. Celle d’un sage mentor, expérimenté, aguerri par toutes les épreuves d’une vie aussi modeste que rayonnante, il me semble. Cela est bien plus que l’héritage imposé d’un autoritaire patriarche ou bien roi de la Jungle auto-proclamé selon l'ordre des quantités ou des forces amassées.
C’est peut-être et d’ailleurs une des plus belles choses qui pourrait nous rapprocher de ces êtres vivants. Dont l’existence aura survécu à toutes les nuits des temps, comme elle aura également annoncées chaque renaissance de la Vie sur Terre. Une telle réalité, qui n’est pas seulement une poésie, me fait personnellement toujours repenser à ces hommes, ces femmes, qui ont été les plus précieux arbres de ma vie ; et sûrement de bien des arbrisseaux qui ont comme moi poussé autour d’eux. Peu importe le nombre de rides qui s’accumulaient sur leur peau, tels les sillons d’un tronc grandissant au fil des cycles du Temps tellurique.
Pour ma part, je n’ai vraiment que faire d’être considéré comme un militant écologiste algérien, et je ne me connais aucun héros dans la mythologie de l’écologisme. Ce que je respecte avant tout dans la nature de notre Planète, comme celle de l’Humanité, dans notre pays, comme celle de notre nature algérienne, n’est en rien mieux incarné que par la simple vie d’un arbre. Voilà mon écologie, mon idéologie comme ma science personnelle qui me relie à tout ce qui m’entoure et m’influence. Vivre comme un arbre mon humanité sur Terre. Mon idéal de vie, mon économie intime est aussi simple qu’ardue à réaliser. Je constate de jours en jour à quel point la tâche est dessus des forces d’une génération, pourquoi tous ces adultes ont pris le temps de faire de moi leurs pairs. A quel point le tempo du sang et de la sève ne sont égaux qu’à l’échelle des générations, pas d’une simple vie. C’est la plus cruelle des humilités que tout aspirant Arbre doit admettre pour faire cependant battre son cœur au rythme du sang nouveau, celui des générations d’adultes à venir.
Trop peu d’entre nous savent ou se souviennent à quel point les végétaux sont eux aussi capables de langage et donc de société. Aussi, tel un vieux survivant, master es Sylvicus, un vénérable arbre adulte montera naturellement à de plus jeunes comment se développer en toute sérénité ; et donc comment collaborer avec leur environnement, plus que de travailler à le conquérir. Mais aussi, il s’agira de leur enseigner comment survivre à tous les périls que pourra leur imposer la nature, autant que le climat. Changer de forme, en fonction des périls ou bien des périodes fastes, mais toujours rester arbre, fidèle aux principes primordiaux de son espèce ; respecter le pacte que ses ancêtres ont passé avec le Ciel et donc la Terre, pour y mériter leur place en toute légitimité et non la force d’une maitrise plus que chimérique. L’Arbre, par exemple, sais percevoir des variations de pressions atmosphériques ou de champs telluriques qui lui permettent d’anticiper des catastrophes naturelles sans le moindre ordinateur oui bien d'autre technologie que son corps munis de ses sens...
Cet apprentissage leur sera utile durant toute leur longue existence, où végéter ne doit surtout pas dire stagner, mais prendre le temps de faire bien les choses, en profondeur. Parce que l’on a une presque éternité devant soi pour se réaliser...
Mais ce noble et dur à cuir pédagogue n’est immortel que dans le principe ; notamment parce qu’une certaine Humanité existe autour de lui avec une aussi farouche que croissante virulence. Incapable d’avoir résolu le paradigme ultime des espèces dont les sociétés sont les plus durables, et donc les plus évoluées ; depuis que la Terre est habitat de la Vie : Bien entendu le climat n’est pas lui non toujours des plus tendres avec ce grand Peuple des peuples forestiers. Mais il me semble que ce n’est pas pour rien que, le plus souvent, derrière un désert, se cache aussi cette main que celle, complice, de l’Homme vénérant la Quantité. Tous les écosystèmes humains qu’il fait subir à son environnement sont le résultat funeste de ce principe contraire à la notion de qualité, dès lors que la quantité devient agent du poison et non d’un remède ou d’un bien-être.
Notre vieil arbre, lui, projettera lentement vers ces jeunes voisins, toute l’étendue de sa mûre toile, de filaments et fils au grain amidonné, si habile à se faufiler dans les sols, à nourrir et se nourrir de la terre. Elle viendra progressivement t s’entremêler aux frêles racines de ces cadets à la peau d’écorce ; créant ainsi entre eux un véritable réseau social. Où se partagent de générations en générations autant l’information que les ressources naturelles nécessaires au développement de l’ensemble de la forêt.
A leur tour, quand ils seront suffisamment avertis des réalités de la Vie, alors, ils prendront le temps de prendre quelques arbustes sous leur ombre à la fois protectrice des ardeurs du ciel, que des déversements du Ciel ; sans jamais nous éloigner de la vraie lumière ; celle qui existe même là où la matière ne sait pas encore la révéler à nos yeux humains.
Oui, les arbres, comme bon nombre d’êtres végétaux, peuvent eux aussi apprendre, enseigner, et même prodiguer de nombreux soins à leurs congénères. En cas de maladie, ou bien pour résister aux changements climatiques, par exemple. Ils savent également rendre leur existence conviviale et utile pour bien d’autres espèces à qui ils assurent habitat et nourriture, de manière durable ou occasionnelle. Qu’aurions nous fait sans le bois, les fruits, le charbon, les feuilles et tant d’autres choses tirés des arbres ?
Leur économie semble basée sur un principe aussi simple qu’il est à des années lumières paraissant régir notre existence humaine actuelle. Vivre, et laisser vivre, être capable de collaborer avec des êtres dont l’espace-temps, comme la nature génétique, lui sont opposés en presque tout. Mettre du mouvement là où les autres ne voient que de l’inertie, nourrir la sienne du mouvement d’autrui. Donner un fruit gorgé de sucs et de graines. Allier l’agréable à l’utile, voilà, il me semble, le paradigme fondateurs de l’économie du peuple des arbres.
Non que tous les arbres soient des anges de la Terre, certes dépourvus de jambes et d’ailes, mais toujours et cependant illuminés de la lumière céleste. Bien entendu, leur monde n’est pas innocent de comportements qui pourraient nous paraitre fort cruels, selon notre conception humaine de la moralité. Ce qui nous différencie fondamentalement des arbres, c’est qu’ils ne sont pas des individus, au sens littéral du terme. Ils sont de nature divisible, presque à l’infini d’ailleurs. Coupez donc- un quelconque membre de votre corps ; je doute qu’il repoussera de ce dernier un autre vous-même !
Mais être ou ne pas être un arbre, pour moi, en matière d’écologie, telle n’est pas la question, mais bien la différence qui nous sépare pourtant de notre nature humaine la plus saine. Les arbres sont capables de stratégies de vie beaucoup plus empathiques et sociales que notre paradigme d’humanité contemporain. Et je pense que leur économie, si elle ne devait pas subir la nôtre, à l’échelle globale, est durable à l’infini. Non que les arbres soient les plus puissants, ou bien les plus féroces prédateurs sur Terre, mais ils disposent d’un atout sublime sur notre espèce : la nature ne pourra pas se passer d’eux... tandis que de l’être humain... si. L’Histoire nous rappelle sans cesse que, aux quatre pôles cardinaux de ce globe terrestre, quand toute société ou civilisation fini par avoir raison de ses forêts locales, elle s’engage alors dans un processus d’effondrement.
Les arbres, ne cultivent pas seulement leur propre corps, ne se nourrissent pas uniquement de la lumière et des poussières de l’univers que a des find d'intérêts avant tout individuels. Il me semble que ce peuple, car pour moi il s’agit bien de cela, a fait perduré sur notre planète commune ses propres traditions, ses cultures ancestrale, ses Piliers de la Terre, et cela de générations en génération de forêts, comme nous de sociétés.
Voici donc mes premiers héros de l’écologie algérienne, mais aussi les gardiens les plus anciens d’une tradition humaine que tous les personnages qui vont suivre m’auront, bon gré ou mal gré, transmis à travers leur propre manière d’être arbre de Vie, pour le jeune adulte en fleur que j’étais quand je les côtoyais...