L'écologie est une chose trop sérieuse pour être laissée aux écolos qui n'ont jamais été qu'une bande de rigolos inoffensifs, même s'ils ont constitué une nécessaire avant-garde, vivante et colorée. Il faut sortir de l'écologisme et de toutes ses naïvetés, qui sont la maladie infantile de l'écologie, pour une écologie enfin adulte capable de prendre en main notre communauté de destin planétaire et qui se tourne vers l'avenir plutôt que vers le passé. Il y a urgence ! Il ne s'agit pas de se fier au réformisme mou d'une écologie d'experts en costard cravate et sans imagination, ce qu'il faut c'est trouver des solutions pour assumer nos responsabilités collectives mais les écologistes actuels font plutôt partie du problème même s'ils ne sont qu'un symptôme de l'infantilisation de toute la société.
L'écologie-politique à l'ère de l'information n'a rien à voir avec un quelconque retour en arrière, ni avec un moralisme puritain, c'est l'accès à un nouveau stade cognitif et politique d'unification du monde et de prise en compte du négatif de notre industrie, d'une pensée globale et d'un agir local, d'une relocalisation équilibrant la globalisation des réseaux numériques et des marchés. Il ne s'agit pas de prétendre que la chose est facile, ni qu'elle est sans dangers, au contraire, c'est bien pourquoi il faut se méfier de l'idéologie pour s'occuper de ce qui ne marche pas, prendre à bras le corps les problèmes qui se posent concrètement, en multipliant les expérimentations avec une direction par objectifs prudente et attentive à l'expression du négatif afin de pouvoir corriger au plus vite notre action en fonction du résultat. A l'opposée d'une idéologie bêtifiante ou totalitaire, l'écologie devrait s'occuper sérieusement de ce qui ne marche pas, intégrer complexité et dialectique, faire converger conscience collective et développement de l'autonomie. Nous essaierons de dire ce que l'écologie-politique n'est pas et ce qu'elle devrait être, même si c'est risqué et bien loin des simplifications médiatiques comme de l'idéologie dominante.
Cela fait longtemps que je fais remarquer à ceux qui prétendent que l'écologie n'est ni de droite, ni de gauche, qu'il y a bien une écologie de droite et une écologie de gauche, il y en a même plusieurs. Toutes les tentatives pour définir le contenu d'une écologie-politique sont donc toujours orientées politiquement et ne concernent jamais tous ceux qui se réclament de l'écologie à un titre ou un autre. Des écolos peuvent aussi bien croire naïvement que "'tout le monde est beau, tout le monde il est gentil" qu'ils peuvent vouloir rayer l'humanité de la surface de la Terre ! Ils peuvent se diviser aussi en libertaires partisans de la démocratie directe et en tendances plus ou moins totalitaires voulant renforcer tous les contrôles. Dans les deux cas, ce ne sont souvent que des sectes incapables de s'ouvrir à la société et sortir de l'entre-soi.
Démocratiser vraiment les prises de décision et l'expression des citoyens en tablant sur leur autonomie et leur sens des responsabilité se révèle bien plus compliqué que le discours idéologique assis sur ses certitudes (illusion du pouvoir normatif comme du laisser faire le plus total). Ce qu'on constate plutôt dans les groupes écolos, c'est un idéal démocratique dévoyé au service de stratégies de pouvoir qui n'ont rien à envier aux politiques qu'ils combattent. L'écologie-politique devrait bien être pourtant une autre façon de faire de la politique, pas seulement une politique politicienne de l'écologie, mais sur ce point, l'échec est patent. Nous allons essayer d'en parcourir quelques dérives avant d'indiquer la voie d'une politique plus écologiste.
- Tendances totalitaires
Bien que peu représentées de façon avouées, il ne faut pas se cacher certaines tendances totalitaires de l'écologie. Il faut rappeler que le nazisme se voulait une forme d'écologie de la race et de l'espace vital mais on trouve aussi des écologistes de gauche tentés par une écologie autoritaire et l'extension des contrôles jusqu'à la vie privée sous prétexte des enjeux vitaux et de l'urgence de notre situation. Il faut d'autant plus se méfier de cette version écologiste de la dictature du prolétariat qu'on a pu constater comme ceux qui croient défendre la vie peuvent se croire tout permis. Ce pouvoir des experts et des écologistes auto-proclamés a toutes les chances de nous mener au pire dans la négation de la complexité du monde et de la société, à mille lieux d'une politique écologiste décentralisée, attentive aux conditions locales et à la préservation de la diversité. Il ne suffit pas de décréter ceci ou cela du haut de ses certitudes et dans l'ignorance des réalités effectives. Il n'y a pas d'écologie-politique sans une réelle démocratisation, démocratie des minorités opposée à toute dictature de la majorité.
- Le gauchisme
La faillite du communisme a provoqué la migration d'une partie des gauchistes chez les écologistes, en particulier des anciens trotskystes qui ont gardé l'essentiel de leur culture trotsko-syndicale et manipulatrice légèrement teintée d'écologisme. Le mythe de la prise de pouvoir et de la construction de l'organisation révolutionnaire est mis au service d'une vision minimale de l'écologie, simple prise en compte des nuisances environnementales dans la gestion des entreprises qu'on voudrait contrôlées par les organisations syndicales. Ce n'est pas la mort du capitalisme mais paradoxalement sa généralisation qui est visée, généralisation du salariat sauvé de l'infamie par la grâce des syndicats contrôlant l'entreprise ! La démocratie populaire revendiquée n'est pas très éloignée du "centralisme démocratique" d'un pouvoir bureaucratique basé sur l'intimidation et la violence de l'organisation. Malgré le caractère assez minoritaire de cette forme de gauchisme infiltré dans l'écologie, son efficacité manoeuvrière lui donne une importance disproportionnée dans les organes dirigeants.
- Auto-organisation libérale-libertaire
On se rapproche beaucoup plus des conceptions écologistes avec les partisans de l'auto-organisation qui forment les grosses troupes de l'écologisme mais se divisent en libéraux et libertaires. Il faut savoir que le libéralisme est basé sur l'écologie au moins autant que le nazisme qui s'en est largement inspiré. Un des textes fondateurs du libéralisme paru en 1704, s'intitule "Faire l'aumône n'est pas la charité". Il a été écrit par De Foe, l'auteur de Robinson Crusoé, qui est sans doute le principal idéologue de la lutte pour la survie et du self made man. Dans ce texte, déjà situé sur une île, il appuie sa démonstration qu'il ne faut pas nourrir les pauvres sur l'introduction de chèvres par l'homme dans cet environnement limité bientôt submergé et dévasté par une reproduction explosive de ces herbivores dépourvus de tout prédateur, l'introduction de chiens dans l'île rétablissant finalement l'équilibre. Cette écologie basique servira de justification aux politiques anti-pauvres de Malthus à Spencer. La différence avec le nazisme dans cette élimination des plus faibles, c'est que le libéralisme nourrit le mythe de l'individu autonome, encourageant sa lutte contre les autres individus, alors que le nazisme transposera cet amoralisme nietzschéen au niveau des races et de la compétition pour le territoire. Les partisans actuels de l'auto-organisation ne font que reprendre les vieilles antiennes du laisser-faire, des lois de la nature et du darwinisme social sous couvert de nouvelles théories up to date mais tout aussi simplettes (et qui n'ont rien à voir avec Darwin qui reconnaissait le rôle des sentiments moraux dans la réussite de l'espèce humaine si fragile et qui a tant besoin d'éducation et d'entraide).
A première vue, les libertaires pourraient sembler complètement opposés à ce libéralisme marchand et répressif. On dit que ce qui distingue libéraux et libertaires, c'est la conception de l'homme égoïste pour les uns et altruiste pour les autres. C'est bien sûr beaucoup plus compliqué et contradictoire, la liberté objective n'étant pas une donnée naturelle mais une construction historique (sociale et juridique). En tout cas, on constate une convergence paradoxale entre libéraux et libertaires dans le sillage de Mai 68, ce qui se manifeste particulièrement chez les écologistes contestant l'Etat au nom de l'idéologie post-totalitaire, adeptes plus ou moins fanatiques de l'auto-organisation et des supposées "lois de la nature". Il y a pourtant une contradiction massive, notamment entre l'autonomie de l'économie, qui détruit les équilibres biologiques, et la protection de la nature des atteintes de la civilisation ! Il faut choisir son autonomie et la seule chose qui devrait nous guider c'est le développement de l'autonomie de la personne, sa liberté objective et non pas la liberté très théorique d'un individu laissé à lui-même, encore moins l'autonomie du marché ou de la nature.
Ce sur quoi il faut insister, dans ce qui constitue le coeur de l'écologisme et d'un certain altermondialisme, c'est l'échec de cet idéal de démocratie directe complètement décentralisée. La plupart des groupes écolos se réclament plus ou moins de cette idéologie dans leur fonctionnement, mais ce n'est bien que de l'idéologie, je vous rassure tout de suite car, dans la réalité c'est tout autre chose même si, comme toujours, le dogmatisme du groupe et les bonnes manières empêchent de reconnaître les démentis du réel à cette incroyable naïveté partagée. De la même façon, on dénie la violence de votes imposés et largement manipulés, surtout dans les groupes locaux (la démocratie ne se réduit pas du tout au vote qui veut nous clouer le bec en mettant terme prématurément au débat). C'est pourtant sur la capacité à l'auto-critique et à reconnaître la réalité des faits, en sortant de l'idéologie donc, que l'écologie-politique sera jugée pouvoir être applicable à la société. Il faudrait au moins que les écologistes ne démentent pas par leur pratique les principes qu'ils prétendent imposer à tous. Rien de mieux effectivement pour acquérir un minimum de crédibilité que de réaliser dans son fonctionnement les principes qu'on défend mais il faut bien avouer que les résultats sont lamentables, le spectacle des ambitions et des petits intérêts discréditant aux yeux de tous l'idéal affiché. Les électeurs ne sont plus aussi dupes qu'avant et voient bien que c'est la bureaucratie et les réseaux de pouvoir qui règnent encore.
Sortir de l'idéologie de l'auto-organisation n'est pas revenir aux hiérarchies autoritaires, c'est sortir du formalisme et du simplisme pour essayer de démocratiser l'organisation et parvenir au maximum d'autogestion effective. C'est considérer l'autogestion et la démocratie participative comme un objectif, un problème compliqué à résoudre et non pas une solution immédiate. La démocratie directe n'est pas si simple les grandes gueules monopolisant la parole et les petits chefs entraînant leurs troupes... Ce n'est pas la vertu qui triomphe de ces empoignades. De même, on ne peut en rester au choix simpliste entre l'Etat et le marché, pas plus qu'entre pouvoir central et auto-organisation, alors qu'il faut jouer de leur dialectique pour dénouer la contrainte étatique d'un côté tout comme la dictature des marchés de l'autre. Question d'art et de doigté, plus que d'une rassurante certitude scientifique...
- Electoralisme
La démocratie radicale revendiquée bloquant tout véritable débat et s'offrant à toutes les manipulations, ce qui s'impose réellement, chez les élus Verts, ce sont les règles de l'électoralisme, constituant la principale ressource de l'organisation qui se structure en réseaux de pouvoir, voire en écuries présidentielles, avec, in fine une dépendance totale du PS pour obtenir des postes d'élus et un réalisme de bas étage prêt à toutes les compromissions. On n'est plus cette fois dans l'idéologie mais bien dans la réalité la plus sordide qui résulte cependant de l'idéologie précédente, d'un démocratisme des procédures qui tombe à la bureaucratisation, l'usurpation, et dégénère en oligarchie irresponsable, comme tout parti avec le temps. C'est sans doute le plus grand danger actuellement et qui renvoie les Verts à leur insignifiance, exigeant dès lors la refondation complète d'un parti écologiste qui s'est transformé d'un parti de militant en parti d'élus déconsidérés et coupés de leur base. Cet électoralisme n'est pas une faute morale, c'est un fait de structure, une contrainte du champ électoral qui s'avoue rarement comme idéologie revendiquée mais qui nourrit un réalisme gestionnaire qui n'a pas de sens pour un écologiste conscient des véritables urgences. Il est amusant de constater que c'est quand même ce réalisme politique qui a fini par pousser les Verts à se démarquer des autres partis au nom d'une révolution écologique dépourvue de tout contenu mais bien nécessaire pour donner un semblant de justification à l'existence d'un parti écologiste ! (qui n'a effectivement sinon aucune légitimité).
- Démocratie cognitive
Il ne servirait à rien de faire toutes ces critiques si ce n'était pour essayer d'apprendre de nos erreurs passées qui n'auront donc pas été tout-à-fait en vain. La refondation d'un parti écologiste est devenu indispensable, sur de toutes autres bases. Il ne s'agit pas de revenir à une démocratie directe débarrassée de toute impureté mais d'abandonner cette naïveté pour une organisation plus réaliste des contre-pouvoirs, notamment entre parti et mouvement, élus et militants. Il faudra aussi faire une place aux vedettes médiatiques dont on a bien besoin pour porter notre message au plus grand nombre, sans négliger leur apport ni leur donner une position dominante pour autant mais l'enjeu, passionnant, c'est de construire une démocratie cognitive, d'élaborer collectivement les voies du futur, pas d'appliquer une idéologie trop sûre d'elle-même. Il ne s'agit pas seulement de donner la parole à tous pour n'en rien faire ("cause toujours"), mais de trouver les meilleures solutions aux problèmes que nous rencontrons avec l'aide de tous, apprendre à vivre ensemble et devenir responsables des conséquences de nos actes. Pour cela il faut se détacher au maximum de la démocratie compétitive et ne pas croire que ce sera facile mais s'attendre au pire, rassembler les compétences et les informations disponibles, favoriser l'expression des conflits et réagir aussi rapidement que possible aux dérives inévitables. La démocratie cognitive part de notre ignorance et non de notre savoir supposé qui viendrait on ne sait d'où alors qu'il est plutôt à construire ensemble. La première chose que le principe de précaution nous enjoint, c'est de reconnaître notre rationalité limitée et l'écologie nous oblige à reconnaître le négatif de tout positif avec les nuisances du progrès, c'est dans ce monde incertain que nous devons nous guider, avec autant de prudence que de détermination, vers notre communauté de destin.
Venons-en à l'essentiel, car l'écologie ne se réduit pas à une démocratisation politique même si elle en est indissociable. A l'évidence, l'écologisme a fait bien d'autres ravages. On pensera qu'il faudrait plutôt condamner les méchants patrons, les consommateurs effrénés, les adorateurs de la technologie mais ce ne sont que des boucs émissaires faciles, des constructions mythiques qui nous arrangent bien, le problème ce n'est pas les autres, l'axe du Mal, le problème c'est nous, une écologie inconsistante qui sert de repoussoir et fait obstacle à une prise de conscience effective. L'adversaire principal est, sans aucun doute, le capitalisme productiviste et l'irresponsabilité libérale, mais là encore, le coupable c'est encore nous, du moins tant qu'on ne peut y opposer une véritable alternative qui ne soit pas pure utopie. Certes, l'utopie serait de continuer ainsi mais on ne peut le reprocher à personne tant qu'on ne sait pas quoi faire d'autre ! et croire qu'on le sait est une imbécillité supplémentaire constituant un obstacle de plus à la mise en place de solutions concrètes. Il ne s'agit donc pas simplement d'être écologiste et de s'opposer à ceux qui le sont pas, ce n'est pas une question d'identité, d'être, mais de projet. Il n'y a pas meilleur allié objectif du productivisme que les écolos qui déconsidèrent l'écologie par leurs imbécillités et leurs outrances, qu'on brandit ensuite, avec beaucoup de mauvaise foi, pour disqualifier tout souci écologique. La bonne conscience et le sentiment de supériorité des écologistes, voilà bien le principal obstacle à une politique écologiste responsable.
- L'environnementalisme
La première erreur, on le sait, c'est de réduire l'écologie à l'environnementalisme, ce qui semble une évidence pour une majorité de gens, mais c'est absurde car si la dégradation de l'environnement est bien le signe que nous avons grand besoin d'écologie, l'écologie ne saurait s'en tenir aux effets les plus voyants et doit remonter aux causes, qui sont toujours économiques et sociales, à la totalité du système productif qui a causé ces dégâts. L'écologie est une pensée globale qui relie les différentes dimensions du réel et s'oppose au réductionnisme comme au pur environnementalisme. Le souci de l'environnement doit certes rester constant, mais il ne s'agit pas de corriger aux marges un système, le repeindre en vert et limiter ses dysfonctionnements, c'est le système qu'il faut changer pour prendre en compte l'ensemble des contraintes écologiques et préserver une si précieuse biodiversité.
- L'écologie contre les chasseurs !
Après l'environnementalisme borné ou l'amour de la nature et des petits oiseaux, d'autant plus bucolique qu'il est le fait de jeunes urbains, les écolos ont été identifiés à l'opposition aux chasseurs ce qui est absolument consternant ! victoire d'un sentimentalisme de bas étage, de l'intolérance et de la bêtise alors que les chasseurs devraient être les meilleurs alliés de l'écologie. Bien sûr il y a beaucoup à redire sur la chasse et les chasseurs, comme sur tant d'autres choses. La chasse n'est pas tellement pire sur ce plan que la conduite automobile par exemple. Ce qui est insupportable c'est l'air supérieur de ces petits juges qui prennent les chasseurs pour des barbares et ne prennent pas la peine d'essayer de comprendre l'autre dans sa différence. Il y a même des anti-chasse qui seraient prêts à tuer des chasseurs ! Rien de moins écologiste que cette attitude hautaine.
Evidemment, on comprend bien ce rejet de ce qu'on ne connaît pas et l'idéalisation d'une nature dont les urbains sont privés. C'est comme le racisme, la peur de l'autre et le rejet de la différence, c'est d'autant moins mystérieux que c'est une réaction que nous connaissons tous mais qu'on surmonte en général. Pour ma part, je déteste la chasse, j'ai peur quand je vois un chasseur avec son fusil et je ne supporte pas de voir un animal souffrir. On ne peut en rester là pourtant, même à se faire végétarien. Le fait de vivre à la campagne m'a appris la place que la chasse occupait dans la vie du village, et, certes il faut que la chasse soit réglementée (elle l'est), qu'elle fasse sa place aux nouveaux arrivants qui repeuplent ces provinces désertées, mais de quel droit les Parigots pourraient-ils se comporter en colons imposant leur loi ? De quel droit devrait-on se sentir partout chez soi ? Pas de quoi s'étonner d'être un étranger dans son propre pays, ne sommes-nous pas étrangers au monde ? Que nous le voulions ou non, nous appartenons toujours un peu aux traditions du lieu qui nous a vu naître et nous a élevé dans ses rites et ses interdits. On peut s'en détacher, il vaut mieux, car il faut renoncer en tout cas à vouloir universaliser nos propres codes et préjugés. On ne peut jamais s'en détacher complètement pourtant, il vaut mieux le savoir. Vouloir imposer ses propres valeurs aux habitants qui nous accueillent est d'une incroyable violence, souvent insoupçonnée par les inconscients qui s'imaginent défendre les animaux en apportant la civilisation à des arriérés !
Il faut arrêter l'opposition absurde des écolos des villes et des écolos des champs. La ville pose assez de problèmes pour que les écologistes qui y résident s'en préoccupent en premier lieu avant d'aller chasser sur les terres des chasseurs. Tout ce qu'un écologiste peut exiger, c'est une chasse plus écologique mais c'est l'intérêt des chasseurs eux-mêmes et il faut que ce soient les chasseurs qui gèrent leurs équilibres locaux. Rien de pire que de prétendre réglementer les autres, cela n'a rien d'écologiste. Encore une fois, c'est loin d'être parfait, il faut nettement améliorer les choses, mais avec les chasseurs et pour eux, pas en les prenant de haut ni en étant contre la chasse (même si, je le répète, je le suis personnellement et que j'ai l'âme trop sensible, moi aussi!).