18 Décembre 2018
Une des plus grande complicité et donc culpabilité de nos autorités dans la prolifération parmi notre population d'une culture de la pollution de notre environnement, globale, holistique, totale, de la tête au pied...
Un des plus condamnable délit, pour ne pas oser le terme de crime, contre la nature algérienne, non pas seulement comme un écosystème physique, mais également un patrimoine humain, une nature humaine, fruit d'un environnement, lui même en grande partie conséquence d'une Histoire; celle des êtres humains qui l'ont vécue et du lieu où ils habitent, qui les habite et que, normalement, ils devraient habiter dans un sens le plus large..
Ce déni, cette coupable omission, c'est bien justement de déposséder les Algériennes et Algériens qui en sont capables de leur devoir et donc de leur droit de participer sincèrement à sa restauration, à son développement durable.
La Casbah d'Alger est devenue ainsi, à bien des égards, la carte postale d'une triste image d’Épinal, celui d'un quartier et non plus d'une ville authentique dans la cité artificielle, dont la sublime se doit de demeurer éternellement en lambeaux, abandonnée à la ruine non pas seulement de ses murs, mais de son âme et donc de celle de ses habitants.
Au fond, cela est valable, presque pour la plupart de notre patrimoine historique et culturel, bafoué par une incompétence telle, qu'elle ne peut être que l'arbre d’imbécillité de surface derrière lequel se cache une forêt de profond et viscéral mépris pour notre véritable histoire !
Et si la principale fonction de tout cela n'était malheureusement que de nourrir la sinistre verve d'un message subliminal des plus corrosif ?
"Regardez à quel point le peuple Algérien est incapable de prendre soin de ses joyaux culturels ? Comment voulez-vous qu'il mérite qu'on lui laisse assumer la direction de son destin?"
Il s'agit bien ici d'une dépossession environnementale, c'est à dire de prendre en main à notre place le "tout ce qui nous entoure et qui nous influence" endémique pour le confier à une intelligence exotique
Et cette conquête est le cœur d'un art de la guerre subversive qui n'a pas fini de s'appliquer à briser tous les liens ombilicaux qui relient notre peuple à l'une de ses plus précieuse et incontournable nourriture pour son développement serein: son passé purement authentique et non pas seulement mythologique.
Confier la Casbah aux mains d'un " étranger", comme si notre pays était orphelin d'une corporation d'architectes sincères et compétents capables de lui redonner de sa superbe, revient au même titre (ou travers) que de s'apitoyer à grands coups de millions, phagocytés par un "on ne sait qui" beaucoup trop récurent, au passage, de pleurer sur le sort des murs de la Casbah, sans se soucier du bien-être de celles et ceux qui l'habitent, non pas comme les résidents d'un zoo à ciel ouvert, mais tels celles et ceux qui en sont à vrai dire, pas tous, certes, les véritables maîtres et donc gardiens...
Photo: Karim Tedjani©2018 Tous droits réservés.