ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
27 Mars 2021
La notion ainsi que la problématique "Changement Climatique" arrive en force sur la scène médiatique et donc politique en Algérie.Il faudra bien réaliser que "Changement climatique" n'est pas seulement une réalité scientifique mais également un sujet politique.
C'est à vrai dire un régime d'idées, de pratiques, de discours et d'interactions, où le politique et le scientifique se rencontrent dans une dialectique dont la neutralité de l'un sur l'autre n'est jamais totalement garantie.
Le Changement climatique est en train de fagociter autour de la valeur CO2 toutes les autres problématiques et considéarations environnementales.Même le développement durable et l'économie circulaire n'échappent pas à cette globalisation de la question environnementale.
Le changement climatique, politiquement, ne doit pas être confondu avec la variabilité climatique; l'un n'est pas l'autre, et "changement" dans ce jargon , implique une action humaine indiscutable.
Mais dans l'esprit des gens la confusion persiste le plus souvent. C'est pour cela que certains continuent de parler de changements climatiques naturels au lieu de variabilité climatique. C'est ainsi que beaucoup, également, accordent à ce changement un caractère bien plus naturel que celui d'un phénomène intiment lié à une activité industrielle écocidaire.
Ce qui veut dire que, au nom du changement climatique et de tout le lot de confusions qu'il porte en lui, on voudra déplacer subtilement la polarité des responsabilités du côté de la fatalité, de la contigence et de l'influence des élements naturels sur des questions aussi essentielles et complexes que la gestion de l'eau, de la chute de la biodiversité, de la désertification. Cela sous entend également une culpabilité exogène, plus globale que locale, certes "commune mais différenciée", mais surtout "historique" pour la diplomatie algérienne.
Tant d'autres sujets, interconnectés, mais qui doivent cependant être abordés avec une attention à chaque fois bien particulière, risquent ainsi de se globaliser au point même de s'effacer dans le champ des consciences écologiques algérien, déjà largement monopolisé par des questions plus hygiénistes que réellement écologistes.Le paramètre "Changement climatique" ne doit pas nous faire oublier qui est responsable du "dévorement durable "de l'Algérie et donc quelles sont les parties les plus prenantes dans l'affaiblissement de la résilience ainsi que la vulnérabité de l'Algérie à ces changements.
Cela ne doit pas non plus nous éloigner de la conscience que nous avons un besoin viscéral de changer radicalement de climat politique pour ne plus continuer à nous enfoncer encore plus profondément dans cet abîme, qui est en train d'affaiblir toutes nos chances d'aborder cette crise avec un minimum de sérénité et de pouvoir sur la réalité...
Karim Tedjani
Ecologiste algérien