ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE
19 Septembre 2014
La question de l’Environnement est un sujet des plus vaste et passionnant à étudier, même quand on n’est pas écologue ou biologiste.
En observant de plus près, « tout ce qui nous entoure et nous influence », on en arrive souvent à en tirer quelques bonnes leçons, pour ne pas dire d'utiles algorithmes de vie. Un peu comme le faisaient déjà les Algériens d’antan très prolixes et friands en proverbes tant qu’en paraboles inspirées par des observations de la nature ainsi que des comportements et environnements humains.
Ils ne furent d’ailleurs vraiment pas les seuls à concevoir les choses de la sorte; ni à travers le monde, encore moins au fil des âges. Il suffit, par exemple de constater à quel point les théories darwinistes ont toujours eu le vent en poupe auprès des grands "gourous" de la finance mondiale. La principale conviction des adeptes de la « main invisible » d’Adam Smith, est qu’il faut libéraliser totalement les marchés mondiaux afin de leur permettre de s’autoréguler. Comme on laisse agir la Nature qui a toujours « bien fait les choses », plus particulièrement en matière de compétition…
Aussi, quand il s’agit de chercher des explications, avec bien entendu pour finalité de proposer des solutions valables, il ne faut jamais, il me semble, s’interdire d’élargir son champ de vision à propos d’un sujet, surtout s’il est aussi vaste que celui de l’Environnement.
Fort de mes nombreux questionnements, constats sur le terrain et réflexions plus métaphysiques sur la chose, je suis à présent convaincu qu’il ne suffit plus de constater que, dans notre pays, cette dégradation va en croissant. Non plus, on ne peut se satisfaire de tenter de l’expliquer comme, avant tout, la conséquence du seul et flagrant esprit d’incivisme qui anime la société Algérienne post décennie noire. Il faut se demander également à qui elle pourrait bien profiter, au point de se commettre la plupart du temps dans la plus injustifiable des impunités.
Pour justifier ce postulat, j’aimerais revenir à l’observation des lois qui régissent la Nature de manière universelle. En effet, pour qu’un écosystème soit vertueux, il faut que tous les êtres qui évoluent en son sein soient en parfaite et juste symbiose. Cela est valable autant à l’échelle d’une espèce qu’à celle de l’ensemble de la biodiversité ayant un environnement commun pour habitat et théâtre de leurs interactions.
Cette symbiose, pour ne pas être de nature parasitaire, doit inévitablement supposer un deal « gagnant-gagnant » entre tous les protagonistes d’un même environnement. L’abeille pollenise les fleurs et les arbres qui lui fournissent en retour de la nourriture et un habitat. L’homme a son tour prend soin de l’abeille et en récolte le miel qui a pour lui des vertus autant culinaires que médicinales. De plus, on sait que sans l’assistance chirurgicale de ces industrieux insectes, pas moins de soixante dix pour cent des fruits et légumes que nous consommons ne pourraient se reproduire.
Si l’homme se met à puiser tout leur miel sans leur laisser de quoi survivre, ou à dégrader l’environnement des abeilles, alors c’est toute une chaine anthropique qui s’effondre. Plus assez d’abeilles, cela veut dire ainsi une couverture végétale trop peu suffisante ou saine. De ce fait, cela suppose également une perte en denrées alimentaires et médicales conséquentes pour l’Humanité, dont nombres de médicaments et d’aliments sont encore produits avec des molécules ou des huiles essentielles d’origine naturelle.
Si il n’y a plus de verdure en quantité respectable, fort est à parier que la biodiversité s’en trouvera elle aussi fortement amoindrie, faute de nourriture et d’habitat. Parfois même le bouleversement sera tel qu’une espèce pourra s’avérer devenir nuisible pour son environnement; notamment à cause de la disparition de ses principaux prédateurs où de conditions climatiques exeptionnellement favorables à son developpement démographique.
Pour finir, le Climat se verra déréglé et aura tendance à se comporter comme la chaleur augmente dans un corps qui lutte contre une maladie afin d'atteindre la température la plus léthale pour le virus ou la bactérie qui en a corrompu l'intégrité physique.
Seule une approche kleptocrate l’environnement, celle du parasite, peut trouver son compte dans une telle crise écologique.
Ce dernier, lui, ne trouve d’intérêt à occuper un espace ou un corps qui lui est étranger que dans la logique de le quitter une fois qu’il l’aura vidé de toutes les ressources naturelles dont il a besoin ou envie pour assurer son propre développement. Ce n’est qu’un hôte forcé, un fléau de passage, incapable de liens intime avec l’environnement qu’il occupe.
Cette dialectique du parasite est, à l’échelle humaine, une des plus vile caricature de la nature de l’Homme. Relayé, pour survivre, à ne plus user que de son cerveau reptilien. Se développer sans évoluer. Une humanité qui a oublié que son rôle écologique le plus viscéral à sa survie est d’être un régulateur au sein de son environnement. Un prédateur, même ultime, ne peut se dégager de cette obligation sans devenir une espèce nuisible pour le reste de l’écosystème dont il s’est fait le maître. Par systémie, en détruisant sa source principale de nourriture et d'habitats, il se condamne lui aussi à disparaître un jour. N'oublions pas que pour faire du béton, il faut obligatoirement du sable et de l'eau, ce qu'aucune industrie n'est encore capable de produire par la seule voie de la chimie...
Dans une Algérie qui a soif de construire à grands coûts, de donner dans le sensationnel, de gaspiller sans compter, on brûle des forêts pour transformer des espaces forestiers en terres agricoles qui seront elles aussi, plus tard, dénaturées en surfaces immobilières. Il parait même que l’on construit certains C.E.T et usines dans des communes rurales dans le sombre dessein d’en déloger plus tard leurs habitants et de faire main basse, à des prix dérisoires, sur tout le patrimoine foncier local.
A force d’importer des semences hybrides et des espèces exotiques inadaptées à notre environnement, on a favorisé une agriculture, qui, même si elle n’est pas encore vraiment intensive, n’en demeure pas moins vorace en terres, en intrants et surtout en eau. Celle du court terme, une machine à polluer et tuer les sols arables à moyen terme, et cela souvent définitivement.
A l’heure de l’Economie verte, la technologie a été auto proclamée comme seule option pour remplacer les services écologiques que notre environnement naturel nous rendait efficacement et gracieusement; avant d’être pollué par le même développement industriel qui nous vend à présent le remède à la maladie qu’il a engendré de toute pièce. La pollution et la dégradation de l'environnement s'avèrent être à présent des niches d'affaires très rentables. Pour exemples l'industrie du traitement des déchets et celles des eaux usées...
Oui, il faut absolument, quand on veut œuvrer pour une évolution positive de la situation écologique en Algérie, se demander à qui profite tout cela.
Qui vend d’une main le remède de la peste et d’une autre vous transmet le virus Ebola ? Qui se nourrit de crises écologiques volontairement orchestrées afin de mener tout un peuple, tel une horde de moutons de Panurge, vers la solution anticipée par leurs propres auteurs? Qui n’a pas ou plus d’attache patriotique et passionnelle avec ce territoire, encore moins ses habitants ? Qui laisse tout crime contre la nature le plus souvent impuni alors que notre pays est un des plus prolixes en lois environnementales? A qui profite toute cette anarchie, ces brouillards administratifs, cette piètre conscience écologique parmi la majorité des citoyens?
Sûrement à des parasites endémiques et exotiques...
Aux Algériennes et aux Algériens, qui sont pourtant en grand nombre les complices actifs ou passifs de cette dégradation? Il faudrait être l'avocat du Diable pour oser soutenir un tel postulat..