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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Développement et environnement : enjeux pour les pays de la Méditerranée" par

Développement et environnement : enjeux pour les pays de la Méditerranée Version imprimable

 

A cause du manque de moyens humains, matériels et financiers, et de leur dépendance aux ressources naturelles, les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) apparaissent plus vulnérables que ceux de la rive Nord (PNM).

Par Thierry Téné, directeur de A2D Conseil

 

Comme le souligne le Plan Bleu1, le changement climatique aura notamment des effets sur l’agriculture et la pêche (diminution des rendements), l’attractivité touristique (vagues de chaleur, raréfaction de l’eau), les zones côtières et les infrastructures (expositions importantes à l’action des vagues, tempêtes côtières et autres évènements météorologiques extrêmes, renforcement de la salinisation, réduction du volume des nappes phréatiques d’eau douce, intrusion d’eau marine dans les aquifères), la santé humaine (vagues de chaleur). Confrontés à une explosion démographique dans les villes, à une urbanisation accélérée des zones côtières et à la forte proportion du tourisme dans le PIB (à l’exception de l’Algérie), les pays de l’Afrique du Nord sont plus vulnérables. Mais en l’absence de données dans ces pays, il est difficile de quantifier les conséquences.

 

L’or bleu : de l’abondance à la rareté

La mer Méditerranée couvre trois continents (Europe, Asie et Afrique), avec une superficie de 2,5 millions de km2 et un volume de 3,7 millions de km3. Malgré ces atouts, cette mer intercontinentale ne répond pas aux besoins en eau des pays limitrophes. La salinité de l’eau et les pollutions diverses (hydrocarbures, rejets des eaux usées et déchets ménagers) contribuent à transformer l’abondance de l’eau en denrée rare. L’activité économique exerce une pression énorme sur celle que les Egyptiens appelaient « grand-vert ». Selon Wikipedia2, le bassin méditerranéen attire quelque 200 millions de visiteurs chaque année. 20% des pétroliers et 30% des navires marchands du monde circulent en Méditerranée, pour un trafic total de 120 000 bateaux. En 2004, 454 possibles rejets de bateaux ont ainsi été repérés au large du Maroc, de l’Algérie et de la Tunisie. De plus, le taux des eaux usées collectées et traitées par un système d’assainissement public varie de 7% à 90%. Excepté au Maroc (80% des eaux collectées traitées), les pays du Sud ne sont pas bien dotés en stations d’épuration. Au niveau régional, 40% des villes de plus de 2000 habitants ne sont pas desservies par des stations d’épuration, soit près de 14 millions de personnes en 2004.

Le Plan Bleu indique, également, que la région est affectée par des pénuries d’eau conjoncturelles ou structurelles. Il précise aussi, que 180 millions d’habitants disposent de moins de 1000 m3 d’eau par an et par habitant, et 80 millions sont en situation de pénurie (moins de 500 m3/habitant/an).

Le déficit en eau est marqué dans les PSEM, justifiant le recours à d’autres ressources en eau, dites non-conventionnelles : réutilisation des eaux usées, dessalement et, également, développement de techniques pour augmenter le potentiel exploitable (rechargement des nappes en Tunisie). La demande en eau a doublé depuis 50 ans (280 km3/an en 2007), l’agriculture restant le premier consommateur d’eau (64%). Les pertes, fuites et gaspillages sont estimés à 40% de la demande totale en eau (surtout dans le secteur agricole). De plus, d’autres pays, comme le Maroc, exportent l’eau sous forme de maraîchage et de fruits.

 

Énergie : les sources fossiles font de l’ombre à celles renouvelables

Avec près de 5% des ressources mondiales d’énergies fossiles (gaz et pétrole), notamment sur la rive Sud, la région en est tributaire et exploite très peu son potentiel d’énergie renouvelable. 6% du bilan énergétique de l’ensemble de la région. L’énergie hydraulique est la plus exploitée en Méditerranée et contribue à 76% à la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables. La capacité électrique éolienne est ainsi passée de 3 GW en 2000 à 21 GW en 2007.

 

Activités économiques et durabilité du développement

Les secteurs touristique et agricole sont, et seront, les activités économiques les plus touchées par la changement climatique. Ils ont pour dénominateur commun la dépendance à la disponibilité d’une eau douce de bonne qualité.

Avec la sécheresse et la baisse de la pluviométrie, le secteur agricole et l’industrie agro-alimentaire feront face à des enjeux importants. Selon le Plan Bleu, les surfaces irriguées des pays méditerranéens ont doublé depuis 40 ans et dépassent 26 millions d’hectares en 2005, soit plus de 20% des terres cultivées. Céréales, légumes et agrumes représentent l’essentiel de la production agricole. La production totale a fait, ces quarante dernières années, des progrès spectaculaires, liés à l’évolution de l’appareil de production agricole, en particulier dans les PSEM. Néanmoins, la dépendance alimentaire des PSEM augmente. Les déficits hydriques et les menaces de dégradation des terres agricoles, amplifiés par le changement climatique, toucheront d’autant plus durement l’agriculture.

 

275 millions de touristes internationaux

Pour des pays comme le Maroc et l’Egypte, le tourisme représente une source important de revenus. Par ailleurs, l’afflux des touristes est tributaire des frais de transport, qui dépendent eux-mêmes du coût du baril de pétrole. Dans le contexte international de pression réglementaire sur la pollution, avec la possibilité d’une taxe carbone pour le secteur aérien, le tourisme et les activités économiques annexes pourront en pâtir. D’après le Plan Bleu, le tourisme est une activité économique essentielle pour tous les pays riverains de la mer Méditerranée. Forts de leur positionnement au carrefour de trois continents, ceux-ci attirent 30% des arrivées touristiques internationales mondiales. En 2007, ils ont accueilli environ 275 millions de touristes internationaux. Pourvoyeur d’emplois et de devises étrangères, le tourisme international contribue au développement économique des pays. Cependant, l’économie des pays très spécialisés, où le tourisme constitue le secteur dominant, présente une grande vulnérabilité aux ralentissements de l’activité touristique.

20% des pétroliers et 30% des navires marchands du monde circulent en Méditerranée, pour un trafic total de 120 000 bateaux.

L’avion (40% des arrivées en 2006) et l’automobile (52%) constituent les deux modes de transport principaux, participant significativement à l’augmentation de la pollution atmosphérique. La concentration saisonnière et spatiale des activités touristiques accentue fortement leur impact sur l’environnement et génère des pressions sur les ressources en eau, les milieux naturels (artificialisation des côtes) et une augmentation de la production de déchets. Le tourisme peine cependant à se développer dans d’autres espaces que le littoral.

 

1) http://www.planbleu.org/publications/SoED2009_resume-executif_FR.pdf

2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_M%C3%A9diterran%C3%A9e

 

Source:.www.lesafriques.com/.../developpement-et-environnement-enjeux-pour-les-pays-de-la-mediter-2.html?...

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