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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Tourisme international en Algérie: "Quelques réflexions d'un parisien d'Algérie" Par Karim Tedjani

Qui en Europe a visité l'Algérie?

Ce pays dispose pourtant  d’un panel  de paysages extrêmement varié et beaucoup de ses sites naturels  sont restés relativement vierges. L'hospitalité des algériens est légendaire ainsi que leur fierté à faire connaître leur pays aux étrangers.C'est un peuple qui aime recevoir et affiche une sincère sympathie à l'égard des étrangers, notamment venus d'Europe. Les potentiels touristiques sont énormes et de plus en plus attrayants pour les  "Tour-operators"  du monde entier.

Cependant, il existe deux freins principaux à ce développement touristique.Le premier est une mauvaise réputation en ce qui concerne la sécurité car l'Algérie est considérée par beaucoup d'étrangers comme étant un des viviers du terrorisme international. Le second est un manque profond de savoir faire ainsi que de qualité de service découlant d'un manque de formation des professionnels du tourisme dans ce pays et cela surtout  aux normes internationales de ce secteur d'activité. De plus, en corrélation avec ce dernier point, il y a le manque d'expérience des algériens dans le rapport avec l'étranger puisque non seulement ce pays est peu visité, mais qu'en plus, ses habitants n'ont que très rarement l'occasion dans leur majorité de voyager à l'étranger et donc de pouvoir être eux même des touristes exigeants.Le français n'est plus aussi bien parlé par la majorité de la nouvelle génération et l'anglais, si c'est dans ce pays une langue d'avenir, n'est vraiment encore assez présent.

Tout cela risque  d’avoir une fois de plus la conséquence d’écarter  les algériens  de nombre de secteurs d’emploi   liés à ce « boom » potentiel. Les  étrangers risquent d’importer leur propres employés  et ce d’ailleurs  plus par dépit que par préférence nationale comme cela a été largement le cas dans le secteur du bâtiment avec la Chine.

C’est à mon humble avis aux professionnels étrangers  et au gouvernement de parier , cette fois-ci, sur les bienfaits  d' investir dans la formation locale afin de privilégier l’emploi des algériens dans  les futures structures d’accueil touristique.Sachant que les salaires en Algérie sont relativement faibles en comparaison de ceux d'Europe (environs dix fois moins), il y a vraiment un bénéfice à tirer à puiser dans les ressources humaines locales. Il sera alors possible de bien payer ces derniers pour un coût relativement peu élevé, ce qui serai un deal "gagnant-gagnant" pour les deux parties.

Aux algériens aussi de s’organiser pour prendre eux-mêmes en main ce tourisme et de proposer leur propres services avec  des particularités et une authenticité qui pourrait faire à long terme la différence. Il leur faudra pour cela améliorer tout d'abord leur propre tourisme local qui tarde à progresser.

Dans l’idéal, il faudrait aussi que les tours opérators soient plus à l’écoute des acteurs locaux et n'hésitent pas à  profiter des algériens résidant dans leurs pays pour apprendre à comprendre l’Algérie à ce faire comprendre des algériens.
Les algériens n'ont pas toujours les mêmes codes socio-culturels que les européens.
L’exemple le plus flagrant pour moi est à constater dans  la restauration. Lors de mes derniers séjours en Algérie, dans l’Est essentiellement, j’ai été frappé par le manque de qualité de la plus part des restaurants  pour ne pas dire d’hygiène parfois. J’ai compris en observant la propreté absolue des maisons, les tables parfaites, les arômes exquis quand j’étais invité à manger dans ma  famille où chez des amis, qu'un des acteurs principaux de l'accueil en Algérie avait été écarté de la partie: les femmes...
Dans l'Est, Annaba à Oued El Souf, j'ai pu faire le même constat: les "restaurants" populaires  sont souvent  tenus exclusivement par des hommes. Or, l’homme algérien n’est pas réputé pour son côté « fée du logis » ni ses talents culinaires! Les plats sont vîtes faits, la vaisselle souvent à peine propre et la décoration est plus que fonctionnelle. En Algérie, de plus, on invite les gens à la maison et on ne sort que très rarement pour manger dehors.  Au regard  des  faibles moyens  dont disposent une grande partie d'entre eux , c’est  pour une restauration rapide et bon marché que les foyers algériens  optent souvent quand il se restaurent  hors du logis familial.

Bien sûr, à Oran, Constantine, Annaba, Alger, Tlemcen  et sûrement encore ailleurs, il reste de bons restaurateurs mais si les restaurants étaient  de nouveau occupés par des femmes  le niveau de la restauration augmenterait largement.

Pareillement pour les hôtels. En Algérie, tout le monde va chez la famille quand il se déplace.  On va à l’hôtel  pour sa nuit de noce et vraiment si on n’a pas de famille ou d’amis dans la région où on se rend.Souvent ces hotels sont occupés par une clientèle "débridée", avides d'alcool, de frivolité et de luxe à l'occidentale ce qui n'est pas toujours idéal pour la tranquillité des lieux.Bref, l'hôtel n'a pas la même connotation dans ce pays qu'en Europe.

En puis les hôtels dans l’ensemble, sont tenus par des hommes et je le répète l’homme algérien ne brille pas pour son savoir faire en matière de ménage puisque les femmes l’ont totalement écarté de ce domaine.

 

Après ces deux exemples, je pense que beaucoup auront compris que la femme algérienne est un  acteur qu’il faut réintroduire et à  valoriser  dans le secteur du tourisme et plus particulièrement de l’hôtellerie et de la restauration.

En Algérie le tourisme local est essentiellement "Familial" comme on peut le voir inscrit sur beaucoup d'enseignes de plages et de restaurants. Le calme et l'intimité sont plus importants pour les familles algériennes que le confort ou la qualité du service. Les tourismes de loisirs  ne sont pas assez  développés et accessibles pour  une classe moyenne algérienne qui peine à émerger.Pour que les algériens soient de bons prestataires, il faudrait qu'ils aient la possibilité d'être de bons clients...

De même  que , si les algériens avaient été eux aussi des touristes étrangers, je crois que tout aurait été plus simple, mais ce n’est pas le cas .Alors je pense qu’il ne faudra pas leur faire payer ce handicap et qu’il faudra travailler à leur donner une vraie place dans ce domaine d'activité.
Au gouvernement, certes d’imposer cette restriction,  mais c’est aux algériens et algériennes  en premier de relever le défi d’apprendre vite et bien. Aux tour- operators de s’investir et d’investir en Algérie. Les profits durables à tirer d’un tel défi, « éthique » sont j’en suis convaincu immenses et peuvent améliorer  bien des cadres de vie et de conditions de voyage.

 

Enfin, j’aimerais insister sur le fait que chaque région d’Algérie doit s’organiser, et ce avec la consultation des habitants, sur la meilleure façon de négocier avec les compagnies étrangères l'exploitation touristique de leur sites.Cela doit avoir lieu  dans un esprit rappellons le  « gagnant-gagnant » qui ne pourra avoir que des effets positifs et durables sur un secteur d’activité porteur d’emplois  pour les algériens et de grands moments de plaisir en perspective pour bon nombre de touristes du monde entier.

Les algériens des pays étrangers doivent  aussi largement être mis en avant pour une fois et accéder prioritairement à ce marché. De même que leur devoir est de veiller à ce que leur région ne soit pas la cible de "voyagistes" peu scrupuleux du sort des algériens. De plus ce pourrait être de très bons consultants et médiateurs qui devront  rester avant tout au service d'un échange équitable et éthique entre l'Algérie et le reste du monde.

Un tourisme international en Algérie ? A quand du tourisme international pour tous les algériens?J'aimerais ne pas oublier de conclure par cette dérangeante question...

Article rédigé le 13mars 2010 par Karim Tedjani pour http://www.nouara-algerie.com

 

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