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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Environnement en Algérie- « Quelle est la véritable priorité environnementale de l’Algérie ?» Par Karim Tedjani.

 

 

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Il est clair que depuis plusieurs années, la politique environnementale en vigueur dans notre pays a été largement centrée sur la problématique de la gestion des déchets…

Comment remettre en question ce fait avéré : c’est le fléau le plus apparent à l’œil nu,  donc le plus sensationnel à exploiter politiquement.  D’autant que  c’est le plus générateur de contrats juteux pour nombre de ceux  qui ont su, au-delà de l’odeur nauséabonde d’une Algérie  poubelle à ciel ouvert,  flairer le  « doux » parfum  de l’argent   facile à gagner…

Enterrer et brûler nos déchets… Voilà la belle affaire ! Revendre, de plus,  ce qui est recyclable, non pour produire, mais  surtout  avec pour finalité d’exporter une fois de plus de la matière première qui sera raffinée et valorisée hors de nos frontières. Pourtant il est avéré que les pays leaders dans le domaine ne laissent qu’à peine 10 pour cent de leurs détritus finir à la décharge. Le reste est  réintroduit dans le tissu productif, une remise en valeur qui a pour effet de réduire sérieusement l’accumulation des ordures sur la voie publique.

Partout où il est annoncé la construction d’un Centre d’enfouissement technique, d’une décharge officielle, d’un incinérateur, la réaction des populations locales ne se fait d’ailleurs pas attendre. Un refus  catégorique, une défiance  justifiée à bien des égards  face à ces infrastructures dont certaines, comme celle de Ben Badis (Constantine) ont déjà une bien mauvaise réputation. Provoquer le mal en singeant de vouloir le guérir, après tant de couacs dans ce domaine, les citoyens ne veulent pas de tels usines à pollution potentielles se construire près de chez eux. Ce qui se passe à Reghaia  est à mille lieux d’apparaître comme un cas isolé.

Si l’on voulait vraiment lutter contre la prolifération des déchets dans ce pays devenu de plus en plus sale, à mesure qu’il ne produit plus rien,  il faudrait peut-être songer  à veiller à  maîtriser la production des produits consommés par la population algérienne au quotidien.  Produire et non seulement assembler « in Algéria » ou bien importer tout et n'importe quoi. Investir dans le développement de conditionnements biodégradables au possible, recyclables au mieux.  Recycler, revaloriser, réinjecter dans un tissu industriel élaboré pour être soutenable pour l’environnement et la santé publique.

Certes, il faut parrer au plus urgent, avant de régler les problèmes de fond. Tous ces déchets déjà cumulés doivent être traités avec diligence...D'où la potentielle utilité de ces CET. Mais un tel argument  serait totalement acceptable, si dors et déjà des mesures avaient été prises pour favoriser le recyclage, la mise en valeur de ces derniers...

De plus, quand on sait que l’Europe a donné à ce pays , il n'y a pas si longtemps de cela, une enveloppe de plus de 35 millions d’euros pour endiguer la pollution de nos plages à cause des saletés déversées par le  transport maritime en mer Méditerranée, on se demande pourquoi des bénévoles sont-ils encore sollicités pour le nettoiement de notre littoral qui ressemble le plus souvent à une poubelle géante ( ?)

Qui lutte dans ce pays contre le gaspillage, les obsolesences programmées de toutes nos infrastructures, contre la malbouffe , le manque d'hygiène de nos commerçants, la quasi abscence de poubelles  sur la voie publique, les incivilités en tout genre? Qui réprime les délinquants environnementaux et encourage les initiatives de la société civile quand il s'agit d'écologie? 

La priorité, c’est justement  de penser qu'il n'y en a pas. Que tous les indicateurs  sont au rouge, à l’ultra-violet pour certains et, que l'environnement est un sujet qui se traite globalement, en gardant toujours une approche systèmique. Toute focalisation est à prendre comme un égarement où, pire, un tour d'illusionniste. 

L’air est vicié, chargé de micro- particules  toxiques, de poussières véhiculant bactéries et maladies oculaires. L’eau est sale dans nos oueds, calcaire dans nos robinets, de plus en plus suspect dans nos sources naturelles. Nos forêts sont en train de disparaître  à cause du laisser faire de nos autorités  face aux plus viles prédations mercantiles. Notre nourriture est de moins en moins naturelle, à force de laxisme et de contrôles truqués. On construit n’importe comment et n’importe où. La biodiversité est menacée par tant d’actes inciviles ect… Toute ces  pollutions, ces dégradations  sont malheureusement  interactives entre elles... 

Le pire, dans tout cela, c’est que  beaucoup trop d’Algériens ne réagissent plus à tant de dérives écologiques. Ils en sont même arrivés à les considérer comme des préocupations secondaires, au regard de leur difficulté  à bien-vivre leur quotidien. Un tel renoncement  collectif est à prendre comme la pire des dégradations...

A les observer croupir passivement  dans  cette  saleté publique généralisée,  sans afficher la moindre gène, à en voir certains agir  avec la nature sans autre conscience que celle du prédateur attiré par l’appât du gain facile, à les voir préférer le chant des oiseaux en cages plutôt qu'en liberté, dont ils monnaient même le panache, on pourrait se demander légitiment si la priorité au fond,  ne serait pas  de changer en profondeur  l’environnement, l’écologie,  l’écosystème vicié qui pollue la tête d’un nombre considérable de gens dans notre pays…

Il faudra, pour cela  travailler sur des générations pour éduquer toute la société algérienne au respect de sa nature, donc de soi, de la Chose Publique,  la  Nation... Rien de forcement sensationnel, pas forcement rentable à court terme, mais tellement urgent à mettre en place sincèrement...

Karim Tedjani.

 

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