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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Gaz de schiste en Algérie- "Sans eau rien ne se produit..."

Ce qui fait opposer systématiquement tous les citoyennes et citoyens algériens à l'installation d'une décharge, aussi sophistiquée qu'elle soit, à la périphérie de leurs habitations est du même ordre que les légitimes réserves qu'ont, à propos du gaz de schiste, ceux qui voient encore plus loin que le pas de leur porte ou des limites de leur quartier...

En effet, il est quasiment rare de voir ces C.E.T ou centre d’incinération ne pas provoquer plus de périls écologiques que ce que leur fonction est censée endiguer. Il en va de même pour le gaz non conventionnel. 

Comment  avoir une aveugle confiance dans les capacités de notre nation à veiller à la sécurité environnementale d'une exploitation dont les risques écologiques sont plus qu'avérés et demandent une maîtrise absolue des risques de pollution ? Il serait bon de rappeler que la plupart des sites pressentis pour  y forer des puits de gaz de schiste sont à un plus ou moins proche voisinage de  la nappe phréatique de l’Albien , une  réserve d’eau fossile, certes gigantesque, mais peu renouvelable  et extrêmement vulnérable à toute perturbation de nature anthropologique…

En cinq ans de voyages à travers le pays, je n'ai trouvé que trop peu de problématiques écologiques résolues par les instances étatiques en charge d'y remédier ou de les prévenir. Parfois, même, ce sont elles la source ou le principal facteur d'accélération du péril...

En ce qui concerne la gestion de nos ressources hydriques, s’il faut se féliciter des efforts concrets accomplis  d’un point de vue quantitatif, quand il s’agit de la qualité et de l’efficacité des services, il n’est plus possible de garder le même degré de satisfaction.

Notre réseau de canalisation, à l’échelle nationale est un vrai tuyau percé. Le gaspillage est devenu la norme. Le parc de stations de traitement et d’épuration en Algérie est encore trop anecdotique. L’état de nos oueds et  de nos zones humides, même, protégées,   est la plupart du temps alarmant de pollution. L’eau du robinet est souvent trop calcaire et chlorée. Si les barrages affichent des taux de remplissages record, ils n’en demeurent pas moins trop régulièrement envasés et les A.E.P auxquels ils sont connectés parfois incapables d’en supporter normalement le débit…Ces grandes étendues d’eau provoquent également de profonds bouleversements  microclimatiques, au point de  modifier la biodiversité des régions qu’ils occupent.  

Aucune négligence, faute d’attention ou bien encore mauvaise gestion n’est tolérable à ce propos, surtout quand on sait que l’eau douce est en passe de devenir la valeur talon dans notre zone géopolitique tant le Maghreb est menacé dès 2020 de subir les affres d’une cuisante pénurie d’eau. C’est encore plus vrai quand il s’agit d’une des plus grande réserve d’eau douce au monde.

L’eau est source de vie, mais également indispensable à toute production humaine, industrielle ou bien même artisanale. Tout produit fabriqué a été conçu,  en aval comme en amont,  grâce à une quantité d’eau  que l’on qualifie de "virtuelle".

Ainsi, pour calculer, par exemple, celle nécessaire à la production d’un tee-shirt, on prendra compte la culture du coton, l’eau présente dans le carburant pour le transport, allouée à l’entretien des machines et également à son conditionnement comme le lavage avant mise en vente. Voici que ce plus  simple des vêtements  aura coûté pas moins de 300 litres d’eau virtuelle pour arriver jusqu’à votre peau ! Un kilo de viande rouge, lui, représente pas moins de 1000 litres d’eau. Et encore, ces chiffres correspondent à des contextes ou le taux de fuite n’excède pas les 10% ; chez nous, on frôle les 30% régulièrement…

Ce capital hydrique est en fait celui de notre future industrie et agriculture, de notre tourisme, lui aussi très hydrovore. C’est une réserve qui ne sera pas de trop si on désire un jour, vraiment diversifier notre économie, comme cela semble être la chose la plus salutaire à faire pour garantir aux générations futures une Algérie souveraine et indépendante dans tous les domaines où elle a le devoir de l’être…

La question de l’eau, en ce qui concerne le gaz de schiste,  n’est donc pas seulement d’ordre environnemental, mais encore plus une préoccupation  purement économique. Elle est au centre de toutes les ambitions de développement de notre pays, pas seulement du Sahara. C’est elle qui décidera de notre réelle capacité à inverser la tendance suicidaire qui fait de notre pays un importateur maladif vers une nation capable de s’auto suffire et d’exporter.

Car, rappelons-le, sans eau rien ne se produit…

Karim Tedjani. 

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