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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Horizon 2030, l’Afrique du Nord dont l’Algérie, menacé par les effets dévastateurs du changement climatique" Par Reflexion

Le réchauffement climatique, facteur stratégique, qui semble être occulté avec l’actuelle crise économique mondiale peut avoir des conséquences dramatiques avec cette désertification croissante, comme des guerres pour se partager notamment l’eau ressource stratégique de la vie. L’objet de cette brève contribution en prenant comme exemple le Maghreb sous segment de l’Afrique du Nord, exemple qui peut être généralisé pour l’Asie, et d’autres continents, pose la problématique de l’urgence d’intégrations régionales, une synchronisation des politiques publiques et donc une nouvelle gouvernance mondiale et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial à terme pour le devenir de l’humanité entière.



  1.-Quelle est la situation des économies maghrébines ? 
 Selon le rapport du FMI de 2009, la non intégration les pays du Maghreb ( moins de 3% des échanges intra magrébins)  qui couvre une  superficie  d'environ cinq millions de km qui dépassera  les 90 millions d’habitants fin 2O12, leur fait perdre 2 à 3 points  de leur taux de croissance sans compter  les effets  indirects. A les comparer aux 21 % de l’Asean, aux 19 % du Mercosur et aux 10,7 % de la Cedeao dont le PIB est plus élevé. Selon les rapports du FMI,  seulement 0,7 % des exportations algériennes sont destinées à ses  voisins maghrébins, alors que 0,8 % de ses importations en sont originaires. De même, le Maroc n’importe que 1,4 % depuis l’Algérie et la Tunisie et ne leur expédie que 1 % de ses exportations. Il en est ainsi pour la Tunisie dont les importations, issues des voisins maghrébins, sont estimées à 1,1 %, alors que les exportations qui y sont destinées sont de 1,9 %. Ainsi le Maghreb du fait de la non intégration a un poids insignifiant au sein tant de la région méditerranéenne qu’au sein de l’économie mondiale. Le produit intérieur brut de l’ensemble des pays du Maghreb  a été évalué en 2011  par le FMI  à 409,445 milliards de dollars en 2011 contre 387,712 milliards de dollars US en 2010. Ce  PIB   global  est artificiellement gonflé  par la Libye et l’Algérie  du fait du poids des hydrocarbures et les phosphates pour le Maroc. Ainsi le PIB du Maghreb représente  en 2011  0,57% du PIB mondial,  2,40% du PIB de la communauté économique européenne et 2,72%  du PIB américain étant légèrement supérieur  au PIB de la Grèce  qui connait une très gave crise d’endettement pour  environ 12 millions d’habitants. Comparé à la population et  au PIB allemand (3.328 milliards de dollars pour 82 millions d’habitants)  et français (2.808 milliards de dollars pour 65 millions d’habitants), on mesure l’important écart. Le PIB maghrébin  doit être multiplié par cinq   horizon 2020  (environ 2000 milliards de dollars à prix constants 2012)  au minimum si l’on veut éviter des tensions sociales de plus en plus vives au niveau de l’espace  Maghreb.   
  
En effet, ce faible taux de croissance a des répercussions sur le niveau du chômage souvent surestimé par les données officielles. Ainsi,  le taux de chômage au Maghreb  est    supérieur à 50%  tenant compte des emplois précaires et  en soustrayant la sphère informelle marchande, existant une sphère informelle productive mais marginale. La sphère informelle est dominante au Maghreb occupant plus de 50% de la superficie  économique. Une place énorme au Maghreb comparée aux autres pays où ce secteur ne dépasse pas les 20 % et un manque à gagner considérable pour l’Etat  alors  qu’elle représente dans des sociétés organisées  comme la Suisse (8% de l’économie globale), le Canada (15%) ou encore la Norvège (20%) ; l’Italie, pays de la « combinazione », affiche quant à elle  avant son intégration à l’union européenne ou ce taux dépassait 50%, un taux de 27%. Et  bien  que jouant comme facteur de tampon social, et constituée de jeunes entrepreneurs dynamiques qu’il s’agit d’intégrer d’une manière intelligente, sur le moyen terme la dynamisation de l’intégration maghrébine  passe par l’intégration de la sphère informelle  et  la création d’entreprises dynamiques dans la sphère réelles s‘insérant dans le cadre des valeurs internationales. Les mesures administratives autoritaires, une fiscalité non adaptée  poussent vers cette sphère ceux opérant dans la sphère réelle,  peu initiés au management stratégique, à dominance  familiales et    ignorant les mutations  internationales. La sphère informelle  est le produit  des dysfonctionnements des appareils de l’Etat et du poids de  la bureaucratie.  Lorsque un Etat  par des actions autoritaires  émets des lois qui ne correspondent pas à l’état de la société, celle-ci enfante ses propres lois qui lui permettent de fonctionner, sphère qui  ouvre la voie à l’Etat de non droit et à  et la corruption par la domination du cash alors que l’économie moderne repose sur deux postulats  le contrat et le crédit. 
  
2.- Une situation alarmante de l’Afrique du Nord 
Je rappelle qu’existe déjà un intéressant rapport  sur le  scénario d'un brusque changement de climat et ses implications pour la sécurité nationale des États-Unis publié en Octobre 2003 sous la direction des  professeurs Par Peter Schwartz et Doug Randall ,  rapport commandé parle Ministère de la Défense des États-Unis, rapport    calqué sur l'événement qui  s'est  produit  il  y  a  8200  ans  et  qui  a  duré  100  ans.  Ce  scénario  de  brusque changement est caractérisé par les conditions suivantes : 
  
-Une baisse annuelle de la température moyenne de 2,75°C au-dessus de l'Asie et de l'Amérique du Nord et de 3,3°C en Europe.- Une hausse annuelle de la température moyenne de 2,2°C dans toute l'Australie, l'Amérique du Sud et le sud de l'Afrique ;  des  sécheresses  persistantes  tout  au  long  de  la  décennie  dans  des  régions agricoles vitales et dans les régions réservoirs d'eau pour les principaux bassins de population en Europe et dans la partie est de l'Amérique du Nord  et  les tempêtes de neige et les vents allant en s'intensifiant, amplifiant les impacts des changements. L'Europe de l'Ouest et le Pacifique Nord connaissent des vents renforcés. 
  
Le  rapport  étudie  comment  le  scénario  d'un  changement  climatique  aussi  brusque pourrait potentiellement déstabiliser la situation géopolitique, entraînant des incidents, des combats et même des guerres dus au manque de ressources telles que un manque de nourriture dû à une baisse de la production agricole mondiale, une baisse de la disponibilité et de la quantité d'eau potable dans des régions clés, due au déplacement des précipitations, entraînant des  sécheresses et des inondations plus fréquentes et  une perturbation dans l'accès aux ressources énergétiques, due à l'étendue des glaces dans la mer et aux tempêtes. 
  
Ai si selon cette étude, au fur et à mesure que la capacité de subvenir aux besoins se réduit au niveau local et global, les tensions pourraient augmenter partout à travers le monde, conduisant à deux stratégies  fondamentales : la  défensive  et  l'offensive.  Les  nations  ayant  les moyens nécessaires de le faire pourraient de fait construire des forteresses autour de leur pays, conservant  ainsi  leurs  ressources  pour  elles-mêmes.  Les  nations  moins  fortunées, surtout  celles  ayant  connu  d'anciennes  querelles  avec  leurs  voisins,  pourraient déclencher  des  conflits  pour  l'accès  à  la  nourriture,  à  l'eau  potable  et  à  l'énergie. Cela rejoint les  prévisions effectuées en 2007 par le Groupe  International sur le Changement Climatique (IPCC) indiquent une hausse de la température de l’ordre de 2°C dans les 15 à 20 prochaines années, et jusqu’à 4 à 6,5°C à la fin du 21e siècle. Même si les émissions de gaz à effets de serre (GES) sont limitées dans les pays MENA par rapport aux pays développés, ces pays figurent parmi les plus gros producteurs de pétrole qui rejettent du CO2. Par ailleurs, l’augmentation de la température moyenne devrait s’accompagner d’une baisse d’au moins 20% des précipitations dans les pays MENA.  Selon  la banque mondiale, (web.worldbank.org  -d’octobre 2008)  (l’Afrique du Nord  est la  2ème zone la plus vulnérable aux aléas climatiques.  Sur les 276 désastres naturels recensés depuis vingt ans, 120 ont eu lieu pendant les cinq derrières années. Par ailleurs, le réchauffement climatique dans les pays arabes est d’environ 50 % supérieur à la moyenne mondiale. Un grand nombre des plus grandes villes de la région sont situées sur les côtes et sont exposées à la fois à l’élévation du niveau de la mer et à l'augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes, en particulier à Bahreïn, en Égypte, au Koweït, au Maroc, au Qatar, en Tunisie et aux Émirats arabes unis. Selon une étude publiée par le Centre national américain de recherches atmosphériques (NCAR), les régions du pourtour méditerranéen risquent de connaître une sécheresse «presque sans précédent» au cours des trente prochaines années, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites, la quantité moyenne d’eau disponible au Moyen-Orient et en Afrique du Nord étant  la plus faible au monde avec environ 1 200 m3 par an et par habitant, contre une moyenne mondiale de 7 700 m3. 
  
Pour le Maghreb, les ressources hydriques sont vulnérables aux variations climatiques. L’eau et sa  gestion sont des problèmes conditionnant son avenir,  le changement  climatique pourrait placer ces pays dans des situations  inconfortables puisque le volume  maximal d’eau mobilisable serait déficitaire d’ici 2020.Le processus de changement climatique se traduira par une remontée des zones  arides et  désertiques notamment dans la région du Maghreb. Des études prévoient une baisse des  rendements agricoles au Maghreb du fait de l’accélération de  la dégradation des sols et de la perte de terres productives. L’Algérie anticipe des réductions substantielles Le changement climatique touchera également la production des légumes dont les rendements diminueraient de 10 à 30 % à et une baisse  de  rendement du blé  à prés de 40%.  Le changement climatique pourrait entraîner aussi une véritable crise  migratoire. Dans  le  cas  du  Maghreb,  les sécheresses des 20 dernières années corroborent cet aspect : peu d’actions capables de limiter les risques  ont  été  mises  en  place  par  les  agriculteurs  et  les  impacts  ont  été  considérables . Dans une étude datant du 25 juin 2012 de  FEMISE ( réseau euro méditerranéen) intitulée,  « le coût économique du changement climatique dans les pays MENA : une évaluation quantitative micro-spatiale et une revue des politiques d’adaptation », les auteurs notent que les impacts  pour les pays d’Afrique du Nord et du Proche Orient (MENA) sont une baisse attendue du PIB de l’ordre de 0,4% à 1,3%, cette baisse pouvant  même atteindre 14% si aucune mesure de lutte et d’adaptation face au changement climatique n’est adoptée horizon 2020. 
  
Les effets attendus dans ces pays couvrent la diminution des ressources en eau, la dégradation des sols, l’élévation du niveau de la mer et la pénétration des eaux salées dans les terres, etc. De tels impacts sont susceptibles d’affecter les activités économiques, avec des effets importants sur l’agriculture et le tourisme, suite à la baisse  significative des rendements agricoles et à la hausse de la salinisation des terres due à l’érosion et à la pollution des sols par le sel. De plus, le changement climatique aura des effets négatifs sur les écosystèmes provoquant ainsi la diminution de la biodiversité qui affectera les espèces individuelles dans les pays MENA. Ainsi, la hausse des températures et la baisse des précipitations attendues risquent d’augmenter la fréquence des sécheresses, ce qui va exposer de 80 à 100 millions de personnes en zones d’insuffisance en eau à l’horizon 2025. De plus, en zone urbaine, une hausse des températures de 1 à 3°C pourrait exposer entre 6 et 25 millions de personnes aux inondations côtières. 
En bref, la lutte contre  ce fléau lié au réchauffement climatique, avec des enjeux de guerre dont l’eau ressource stratégique de la vie, devant généraliser les  unités de dessalement de l’eau  de mer pour réduire les couts, développer les  énergies renouvelables dont le solaire,   implique pour les pays du Maghreb,  pour  l’Afrique, et ce en relation les pays  développés et certains pays émergents les plus pollueurs qui ont une lourde responsabilité,  des intégrations régionales  avec une coordination  sans faille  des politiques  publiques, loin des agrégats purement monétaires. Une nouvelle gouvernance mondiale  et un nouveau modèle de consommation énergétique mondial s’imposent  à terme, conditionnant  le devenir  de l’humanité entière qui s’oriente vers les 10 milliards d’âmes dont les deux tiers concentrés dans la zone Sud, et notamment en Afrique qui concentrera  horizon 2040 le quart de la population mondiale.


Dr. Abderrahmane MEBTOUL

http://www.reflexiondz.net/

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