ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
2 Mars 2010
Alors que l’Algérie semble officiellement opter pour une nette réduction de ses importations, et cela afin de favoriser la production nationale, il est légitime de se demander si ses dirigeants comptent en même temps augmenter la part de ses exportations autres que pétrolière et gazières.
Certes, le pays exporte déjà ses dattes, son vin et même du poisson vers l’U.E et les pays arabes.
Mais qu’en est-il du miel, de l’huile d’olive, des plantes médicinales, des produits de beauté naturels, de l’alcool de datte, de ses fruits, de ses légumes, de ses chevaux, de son artisanat, de sa musique traditionnelle ou actuelle…La liste pourrait mettre plus d’une page à se terminer.
Les produits algériens, quand on sait où les trouver sont de véritables trésors de la nature et certaines régions comme Jijel regorgent de savoir faires ancestraux comme celui de fournir la meilleur production oléicole du pays. Le cheval barde qui a longtemps été la monture favorite des grands hommes d’Europe vient d’Algérie. Les pommes de terre de l’Oued sont exquises. Les plantes médicinales et une culture ancestrale d’herboriste font partie du patrimoine algérien. Les figues de Batna, la viande de Ain El M’Lila, les confiseries de Constantine, les dattes de Biskra, les fraises de Skikda, ect…Tous ces produits et tant d’autres sont d’une grande qualité pour peu qu’on sache où trouver les bonnes personnes.
Car, les bonnes choses en Algérie finissent rarement par atterrir sur les étales des marchés et des souks. Elles se transmettent de familles en familles, d’amis en amis et cela très souvent gracieusement. Je pense qu’en France, cela a longtemps été le cas dans certaines régions.
Il parait évident de développer de façon raisonnable tous ces produits car ils seraient non seulement générateurs d’emplois stables et formateurs, mais aussi et surtout permettraient de préserver la culture algérienne si riche en influences. Les numides, les ottomans, les arabes, les français, les berbères, les pays d’Afrique noire, l’Espagne sont autant d’ingrédients qui constituent la « recette magique » de cette culture du mélange.
Les produits naturels algériens ne sont pas assez connus du grand public international et bien trop peu exploités. Il y en a beaucoup et on en produit vraiment très peu. Souvent à peine de quoi satisfaire la consommation locale.
Par contre, il serait dommage que ses produits deviennent à long terme exclusivement destinés à l’exportation et, de ce fait, que les algériens et algériennes ne puissent plus avoir les moyens d’en profiter. Car, à vrai dire, la priorité doit être donnée à la consommation locale de produits sains et naturels au grand dam d’une consommation de produits industriels nocifs non seulement à l’environnement mais aussi à la santé des citoyens et citoyennes.
Il y a aussi le tourisme « vert » qui doit être très contrôlé et être prioritaire sur les projets de tourisme de masse. La plus grande richesse de l’Algérie, c’est sa biodiversité et ses ecosytémes. Tous ce qui mettra en péril ces derniers ne sera pas bénéfique ne serait-ce qu’à moyen ter me pour le pays et ses habitants. L’Algérie a les moyens d’être une destination exclusivement réservée aux touristes qui savent respecter sa Nature et ses particularités culturelles et doit bien entendu s’adapter aux exigences d’une qualité de service de classe internationale. C’est là à mon sens le plus grand défi à relever dans ce domaine.
Miser sur ce « pétrole vert » me parait être non seulement rentable et une source non négligeable d’apport en devises, mais aussi propice à encourager les algériens à préserver leur Nature et leur culture qui pourrait s’avérer bien plus précieuse et valorisante qu’ils ne pourraient eux même le penser.
Il est temps que ce pays n’évoque plus seulement pour les européens, que la guerre d’Algérie, le terrorisme et la corruption.
L’Algérie c’est aussi une Nature hors du commun, des gens créatifs, accueillants, qui ont toujours gardé le sourire et la joie de vivre malgré une histoire contemporaine très chargée. L’Algérie est une terre de poésie et le berceau d’une tradition imprégnée d’une grande sagesse, si vous avez la chance un jour de pouvoir parler avec un vieux paysan du douar algérien, vous en serez comme moi convaincus.
Au lieu de vouloir produire et consommer de pâles copie de produits industriels européens, fort est à parier que l’Algérie doit s’atteler à préserver l’authenticité de sa production, de son terroir et de son environnement.
Pour l’instant il n’y a pas assez de labels de qualités de ses produits et peu de contrôles sur la conformité des pesticides utilisés ce qui sera un frein à l’accession de l’Algérie au marché du bio international.
La France, pour peu qu’elle fasse vraiment l’effort de reconnaître et d’encourager ces aspects de la culture nord-africaine, pourrait être le partenaire privilégié de l’Algérie pour l’accompagner sur ce marché.
Le savoir faire et la richesse culturelle de la paysannerie française n’est plus à vanter nulle part dans le monde. Une partie non négligeables des français sont aussi des méditerranéens, c’est ce qui doit lier à mon humble avis ces deux pays qui ont encore beaucoup à s’apporter.
Karim Tedjani pour "Nouara, le portail de la Nature et de l'écologie en Algérie"