8 Août 2015
Les pays en développement, eux, sont dans une logique différente, d'après Pierre Radanne :"Pour pouvoir être actifs pour la première fois dans cette affaire de lutte contre le changement climatique, ils vont avoir besoin de technologies et de financements. Et pour y avoir accès, on leur demande d'être extrêmement précis dans chacun des secteurs : construction, transports, etc."
Et si les pays en développement damaient le pion aux grandes puissances occidentales en matière d'environnement ? A quelques mois de la Conférence de Paris pour le climat, les 195 pays parties prenantes sont invités à rendre leurs copies. Pour le moment, deux cas de figure, explique Pierre Radanne, président de l’association 4D (Dossiers et Débats pour le Développement Durable) et membre du Comité Climat France Info. D'un côté "des pays qui prennent des engagements avec des chiffres, mais souvent très peu de détails de comment ils vont s'y prendre pour réaliser cet objectif. C'est le cas malheureusement de l'Union européenne".
Les pays en développement, eux, sont dans une logique différente, d'après Pierre Radanne :"Pour pouvoir être actifs pour la première fois dans cette affaire de lutte contre le changement climatique, ils vont avoir besoin de technologies et de financements. Et pour y avoir accès, on leur demande d'être extrêmement précis dans chacun des secteurs : construction, transports, etc."
Du coup, certains pays ont pris des engagements forts et précis, à l'image de l'Ethiopie par exemple : "L'Ethiopie est sur un énorme travail de reboisement du pays, de valorisation des énergies renouvelables. Elle a par exemple des capacités de géothermie – produire de l'électricité avec la chaleur de la terre. Mais pour faire cela, ce pays va avoir besoin de soutiens financiers".
A contrario, les grandes puissances occidentales font figure de mauvais élèves, avec des engagements plutôt flous. "Il y a des pays qui, par rapport à leurs possibilités, ont fait bien peu d'efforts. C'est le cas des Etats-Unis, de la Russie", selon Pierre Radanne. "La France et l'ensemble des autres pays de l'Union européenne ont fait une copie qui est engageante puisqu'elle est sur l'idée de réduire de 40% les émissions de gaz à effets de serre d'ici 2030. Par contre, il n'y a pas de détails sur comment l'Union européenne va s'y prendre car visiblement il y a beaucoup de désaccords entre les pays".
A l'approche de la fameuse COP21, il sera donc indispensable d'harmoniser les propositions et d'"égaliser les niveaux d'efforts de certains". Pour l'heure, "on se retrouve dans une situation où les copies des pays en développement sont en fait plus précises que celles des pays développés".
"Il y a des pays qui, par rapport à leurs possibilités, ont fait bien peu d'efforts. C'est le cas des Etats-Unis, de la Russie", selon Pierre Radanne