ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
17 Janvier 2017
PUBLIE LE : 17-01-2017 | 0:00| Salima Ettouahria El MOUJAHID
Le programme «CapDel» portant renforcement des acteurs de développement local et associant le gouvernement algérien, l'Union européenne (UE), ainsi que le Programme des Nations unies pour le Développement (Pnud), a été officiellement lancé, dimanche à Alger.
Le programme cible une dizaine de communes modèles représentant les différentes régions du pays, et vise à «renforcer les capacités des autorités locales et de la société civile comme acteurs du développement local", tout en «améliorant les systèmes de planification stratégique et de démocratie locale», expliquent ses concepteurs.
D'une durée de trois ans, ce projet est doté d'un financement du gouvernement algérien à hauteur de 2.970.000 dollars, de l'UE à raison de 7.700.000 euros et un apport de 200.000 dollars du Pnud.
Dans un message lu en son nom par le secrétaire général du ministère, El-Hocine Mazouz, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, M. Nouredine Bedoui, a souligné que le projet «CapDel» permettra à ses bénéficiaires de «s’exercer à éviter la prise de décision unilatérale», en prenant en considération les opinions et suggestions des citoyens, s’agissant des questions relevant du développement socio-économique des collectivités locales.
Il est, en outre, escompté de ce projet qu’il offre des «outils pédagogiques et des champs d’expériences à de nouvelles pratiques démocratiques locales», autant qu’il «salue» le rôle du mouvement associatif local, considéré comme étant «une école» en matière de démocratie, a renchéri M. Bedoui.
Concrétiser une gouvernance locale consultative
Le ministre a affirmé, dans le même ordre d’idées, que la modernisation de l'administration locale se poursuivra avec «davantage de détermination et à un rythme plus accéléré».
M. Bedoui a ajouté que conformément à cette «large vision politique», son département s’attelle actuellement à mettre en œuvre un «projet global de réforme des collectivités territoriales, à travers la définition d’un cadre législatif et organisationnel renouvelé».
L’objectif, a-t-il explicité, étant de concrétiser une «gouvernance locale consultative ancrant la culture de la participation citoyenne, ainsi que l’exploitation rationnelle, équitable et efficace des ressources». Il s’agit également de «l’amélioration de la qualité des prestations offertes au citoyen, ainsi que le renforcement du rôle économique des collectivités territoriales», et ce afin de créer une économie locale «solidaire et diversifiée».
Ce projet, a rappelé le ministre, s’inscrit dans le cadre des réformes politiques «profondes» lancées par le Président de la République depuis sa réélection en 2014, lesquelles ont abouti, entre autres, à la dotation par le pays d’une nouvelle Constitution consacrant, «pour la première fois, le rôle de l’État dans l’encouragement d’une démocratie participative au niveau local».
Ces réformes, a estimé M. Bedoui, se doivent d’être «accompagnées par une gouvernance publique, démocratique et équilibrée en mesure de garantir l’efficacité et le rendement de l’exercice public», et ce dans l’optique du progrès, de la paix et de la cohésion sociale du pays. Pour autant, le ministre a considéré que la réalisation de la «bonne gouvernance locale» n’incombait pas aux seules institutions publiques, mais aussi à l’ensemble des acteurs sociaux et économiques concernés par la prise de décision.
Le programme «CapDel», faut-il le souligner, s'intéresse particulièrement à «intégrer» les femmes et les jeunes, et permettra d’«appuyer techniquement et financièrement les autorités locales et la société civile dans la réponse à leurs priorités en termes d'amélioration des opportunités économiques et d'accès à des services administratifs et sociaux de qualité».
Le projet sera opérationnel dans les communes choisies sur des critères de typologie et de spécifiés géographiques, démographiques, culturelles, sociales, économiques et écologiques, avant qu'il ne soit élargi au niveau national, est-il également indiqué.
Asseoir les bases d’une gouvernance communale concertée
Lors de la cérémonie de lancement, le représentant du ministère des Affaires étrangères (MAE), département concerné en tant que coordinateur du projet, M. Ali Mokrani, s'est félicité que ce dernier soit «le premier du genre dans la région», et permettant une coopération «triangulaire» entre les trois partenaires. S'inscrivant dans le cadre de la relance de l'accord d'association Algérie-UE, il s'agit également d'un projet avec «une approche inclusive» en matière de développement local, permettant un échange d'expériences et d'expertises, et visant à «rapprocher» l'administré de son administration, a-t-il observé, relevant l'importance des «attentes» en la matière, ainsi que les défis «en commun» auxquels font face les deux parties.
De son côté, le représentant résident du Pnud en Algérie, Eric Overset, a expliqué que le nouveau programme vise à «asseoir les bases d’une gouvernance communale concertée, transparente et attentive aux besoins des citoyens, et d’un développement humain local intégré». Plus concrètement, a-t-il détaillé, il s’agit, notamment de «réduire les disparités régionales et sociales, de promouvoir la solidarité nationale, de rapprocher le service public des citoyens à travers une administration moderne et, enfin, d’impliquer les citoyens et leurs représentants dans la gestion des affaires publiques».
À travers le «CapDel», le Pnud «soutient la volonté» du gouvernement algérien à asseoir une «stratégie nationale de développement local et à renforcer la démocratie participative», a-t-il poursuivi, notant que le projet constitue également «un réceptacle des bonnes pratiques et synergies identifiées» dans d’autres programmes, inscrits dans le cadre des Objectifs du développement durable (ODD). Pour le Chef de la Délégation de l’UE en Algérie, John O’Rourke, ce nouveau projet permettra, aux élus locaux bénéficiaires, «une autonomisation et une responsabilisation» dans l’exercice de leurs prérogatives, en bénéficiant de l’expérience des pays européens en la matière, même si celles-ci ne peuvent pas être totalement «transposables» dans le contexte algérien.
Les différentes expériences menées dans le vieux continent ont démontré qu’une gestion des problèmes «du sommet à la base» ne peut pas à elle seule résoudre les préoccupations des citoyens, d’où la nécessité d’une plus grande implication des différents acteurs locaux, a-t-il clarifié. La démarche préconisée à travers le projet en question est celle qui fait des élus locaux des acteurs du développement local, ces derniers ne devant pas être «seulement un réceptacle de l’aide de l’État», a-t-il conclu.
Salima Ettouahria
Lancement du programme " CapDel " : Renforcement de la gouvernance locale
Concrétiser une gouvernance locale consultative
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