ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
3 Janvier 2017
Le directeur général des forêts, Abdelfattah Abdelmalek, a révélé que l'Algérie produit 40.000 quintaux de liège par an et pourrait atteindre 200.000 quintaux, en insistant, toutefois, sur la nécessité d'accroître les investissements pour le développement de l'économie.
En Algérie, les subéraies couvrent initialement une superficie variant entre 440 et 480.000 hectares et s’étendent sur le territoire de 23 départements, du littoral méditerranéen au nord aux chaînes telliennes au sud, selon M. Abdelfattah, qui précisera que les plus vastes massifs sont localisés à l’est du pays, région qui détient à elle seule plus de 4/5 de la subéraie.
Intervenant sur les ondes de la radio, M. Abdelfattah a fait savoir que la subéraie a connu au fil du temps « une constante régression », surtout après la décennie noire, où elle est estimée à 200.000 hectares, dont la priorité actuellement, dira-t-il, est « d’investir dans des espaces inexploités ».
C’est pourtant une des ressources (matière première) qui a fait longtemps la fierté du pays dans le bassin méditerranéen, où existent des concurrents solides, comme le Portugal, le Maroc, la Turquie, la Grèce etc. C’était, jusqu’aux années 1970, un des créneaux les plus prometteurs, avec les autres produits agricoles (vins, agrumes, produits de l’élevage ovin,…) que l’Algérie exportait, au moment où le pétrole et le gaz commençaient à peine à connaître leur première ascension.
Actuellement, et compte tenu du fait que les hydrocarbures est la principale richesse, et au vu de la crise économique actuelle, « il est primordial d’instaurer une vraie réflexion pour développer l’investissement dans le secteur forestier, et plus particulièrement dans celui du liège.
Le DG a fait savoir que le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche a donné des instructions pour accorder des facilitations aux investisseurs dans le but d'exploiter le liège, notamment sa transformation, ajoutant qu'il existe un partenariat avec des investisseurs portugais, leader dans ce domaine, pour une plus grande exploitation de cette matière. Il sera également question d’attribuer plus de facilitations pour une meilleure exploitation des forêts, en donnant aux investisseurs des espaces pour la plantation des arbres d’intérêt économique, écologique et social.
Plus une espérance qu’une réalité
Dans le cadre de la réhabilitation des espèces dites nobles (chêne-liège, cèdre,…), la Direction générale des forêts a conçu des programmes de repeuplement et de reboisement en chêne-liège, de façon à lui faire retrouver au moins l’aire qu’il occupait dans les années 1950.
Néanmoins, les taux de réussite ne sont pas totalement satisfaisants, sachant que l’on a affaire à une espèce exigeante, les facteurs de dégradation étant nombreux, à commencer par le pâturage et l’enlèvement des jeunes plants par les sangliers, vieillissement des peuplements et une régénération naturelle déficiente, enrésinement des peuplements (pin d’Alep et pin maritime), absence de travaux sylvicoles (embroussaillement et abandon des forêts), manque de plans de gestion subéricole, mauvaise exploitation du liège, attaques parasitaires et surtout les feux de forêt.
Avec les incertitudes qui pèsent sur les opérations de récolte et les quantités à extraire, l’industrie du liège se réduit à la portion congrue. L’Entreprise algérienne de génie rural (EAGR) est chargée de récolter le liège dans les forêts domaniales. Elle le revend à des transformateurs qui en font des bouchons, des pièces de carrelage de décoration et des isolants. Mais, l’économie du liège est aujourd’hui plus une espérance qu’une réalité.
Ainsi, la protection et la préservation du chêne-liège est plus qu’une « priorité », compte tenu de l’importance de ce produit utilisé comme isolant dans le bâtiment, notamment, la place significative des produits dérivés du liège dans l’exportation nationale.
Kafia Ait Allouache