ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
7 Octobre 2018
Dans un contexte marqué par une forte poussée démographique et économique, l’Algérie est confrontée à la difficulté de gérer de manière durable des quantités de déchets de plus en plus importantes. C’est dans cette optique, que la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI) a organisé, hier à Dar El-Djazaïr (Safex, Pins- Maritimes, Alger), une conférence de presse sur «La gestion intégrée des déchets».
Comment passer d’une économie linéaire à une économie circulaire, où le traitement et le recyclage des déchets pourra être un facteur de gain économique et pour les opérateurs et pour les collectivités locales ? C’est l’axe choisi par Mme Fatma-Zohra Barça, directrice technique à l’Agence nationale des déchets (AND).
Lors de son intervention, la directrice est revenue sur «les aspects opérationnels et institutionnels» de la stratégie des pouvoirs publics en matière de gestion et de valorisation des déchets, pour constater qu’«en Algérie, nous avons stagné dans l’économie linéaire, en dépit de la stratégie tracée par le ministère de l’Environnement, en vue de valoriser les déchets et d’exploiter le potentiel économique que revêt le processus du tri, de pré-collecte et de recyclage des déchets».
«Les modes de gestion des déchets dans l’économie linéaire, explique l’intervenante, n’ouvrent pas la voie à une exploitation économique des déchets, car après leur usage, les produits se transforment en déchets qui sont vite acheminés vers les Centres d’enfouissement technique (CET), au nombre de 86 au niveau national, dont 73 sont saturés à 80%.» C’est dire que la gestion des déchets accuse un énorme retard.
Mme Barça constate qu’«il y a une défaillance en ce qui concerne les dispositifs de pré-collecte des déchets». Cette défaillance trouve ses origines dans plusieurs causes, «d’abord l’absence des études préalable sur les points de collecte au niveau des agglomérations, la fréquence de collecte, en plus du non-respect, par les citoyens, des horaires fixés, ainsi que la prolifération des décharges anarchiques à proximité des espaces urbains».
À titre de rappel, la ministre de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Fatma-Zohra Zerouati, a souligné, récemment, l’impératif de trouver des solutions opérationnelles de transport et de transfert des déchets, à l’instar de la création de centres de transit et de tri des déchets valorisables, pour gagner du temps. Mme Barça a expliqué les «mécanismes institutionnels, réglementaires et opérationnels» mis en place par les autorités publiques, afin de tirer profit du potentiel économique de la gestion et du recyclage des déchets dans l’optique de la stratégie tracée à l’horizon de 2025.
À cet effet, elle signale que «l’Algérien produit 850g de déchets par jour», et s’ajoute à ce chiffre «une production annuelle qui avoisine les 13 millions de tonnes».
La création de plusieurs institutions et d’organismes, la promulgation des textes juridiques en matière de protection de l’environnement, ainsi que les projets de partenariat avec les opérateurs du secteur privé sont les éléments de la mise en œuvre, par l’État, d’une stratégie du développement d’une gestion intégrée de la filière et l’amélioration des modalités de recyclage «sont des pistes à explorer pour relever ce défi», explique la directrice technique de l’AND, qui constate «que ce ne sont pas les moyens qui manquent, pour mettre en place un schéma directeur pour la valorisation économiques des déchets».
Il y a actuellement «14 centres de tri au niveau national, pour 82 décharges contrôlées». Abondant dans le même ordre d’idées, M. Karim Ouamane, directeur général de l’AND, regrette que «sur 13 millions de tonnes de déchets produits chaque année, le taux de recyclage au niveau national ne dépasse pas les 7%», et pour ça, «la récupération et la valorisation économique ne sont pas réalisées».
Pour le directeur, l’incinération et l’enfouissement sont des procédés hygiénistes, certes, mais qui n’offrent pas l’espoir de faire perdurer la réutilisation des résidus ou le recyclage. En insistant sur les coûts financiers de la gestion des déchets, M. Ouamane tente la métaphore : «On ne fait qu’enterrer des milliards avec des milliards.»
Le directeur général de l’AND appuie sa collègue, en signalant qu’il s’agit «d’un défaut de gestion, et non de moyens». Pour lui, l’élimination des déchets doit être assurée dans des conditions propres à faciliter la récupération des matériaux, éléments ou formes d’énergie réutilisables, en plus d’une gestion optimisée des ressources.
Tahar Kaidi
Gestion intégrée des déchets : Le recyclage, facteur de transition à l'économie circulaire
Dans un contexte marqué par une forte poussée démographique et économique, l'Algérie est confrontée à la difficulté de gérer de manière durable des quantités de déchets de plus en plus ...