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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Massif forestier des Béni Afer (Jijel) : Découverte d’un nouveau site de la Sittelle kabyle

                                                                                                     pAR /SLIM SADKI 23 OCTOBRE 2018 

Le 11 octobre, vers 10h45, l’équipe emmenée dans le massif forestier des Beni Afer (Taher, Jijel) par le professeur Bellatrèche Mohamed, de l’Ecole nationale des sciences agronomiques d’El Harrach (ENSA), a fait une heureuse et formidable découverte. L’équipe a en effet pu observer plusieurs individus de la Sittelle kabyle, l’oiseau emblématique de l’Algérie, dans un nouveau site.

Ce petit oiseau, endémique à cette région du pays et qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde, n’était connu auparavant que dans 4 sites de la Petite Kabylie des Babors. Sita ledandi, son nom scientifique, avait été découvert jusque-là dans le massif forestier du djebel Babor (Sétif) en 1975, puis dans les forêts du Gerrouch à Jijel (1989), ensuite à un mois d’intervalle dans les forêts de Tamentout et Djima entre Sétif et Jijel (1990).

La Sitelle kabyle doit son nom scientifique à Jean-Paul Ledant, alors enseignant à l’ENSA, qui l’a observée la toute première fois en 1975, un peu par hasard, dans la sapinière au sommet du djebel Babor. Une découverte qui va stimuler l’ornithologie en Algérie.
Jeudi dernier, lors d’une prospection ornithologique que le Pr Mohamed Bellatrèche et son fidèle assistant Mohamed Lellouchi, accompagnés des forestiers de Taher et Oudjana, ont pu observer et constater formellement la présence de la Sitelle dans le massif de Beni Afer. Une grande forêt de chênes-lièges, de chênes afarès et de chênes zéens, à cheval sur les communes de Oudjana et de Chahna (Taher, Jijel). Un peu plus à l’est, donc des sites où elle avait été observée.

La découverte est importante

L’espèce, considérée comme un bon indicateur écologique, donc de la santé des milieux qu’elle fréquente, a longtemps été considérée comme inféodée au Sapin de Numidie du djebel Babor, lui-même endémique. «Les découvertes suivantes ont permis, elles, de nouveaux travaux de recherche consacrés à la Sittelle et de recueillir ainsi de nouvelles données sur sa bio-écologie et sa biogéographie dans les années 1990. Cependant, les prospections réalisées depuis n’ont pas permis de retrouver l’oiseau, mais il faut compter aussi avec les conditions sécuritaires de l’époque qui rendaient ces lieux inaccessibles aux chercheurs», a déclaré le professeur Bellatrèche à El Watan. Cela signifie aussi que «les prospections ornithologiques en Algérie sont loin d’être terminées, ajoute M. Bellatrèche, et qu’il faut relancer le débat sur l’écologie et les recherches ornithologiques».

Autre indication majeure de cette découverte, l’aire de la Sittelle kabyle est donc très fragmentée avec 5 sites très éloignés et séparés les uns des autres par des espaces complètement anthropisés. Ce qui fait d’elle une espèce très menacée, puisque même son habitat est fragilisé par la surexploitation des ressources, la fréquentation des hommes et des bêtes et les incendies.

 

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