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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Lutte contre le fléau plastique et micro-plastique : Nécessité d'une synergie

C’est confirmé, le plastique nuit à la santé humaine. Les résultats des travaux de recherche et des études réalisées dans le domaine de la pollution plastique et micro-plastique en mer ont démontrés leurs impacts sur la santé humaine et les écosystèmes aquatiques. C’est ce qu’a révélé, jeudi dernier, le porte-parole du réseau national pour la protection de la biodiversité marine «Probiom».


Le Dr Amir Berkane qui s’est exprimé lors d’un atelier organisé par la direction générale de la pêche et de l’aquaculture, et le réseau national pour la protection de la biodiversité marine «Probiom», à l’Institut national de santé publique (INSP), a indiqué que les dernières études effectuées dans le monde mettent en évidence l’existence de micro-plastiques qui sont des petites particules de plastiques dans l’organisme humain. «Il est avéré que le micro-plastique est rentré dans la chaîne alimentaire humaine», a-t-il précisé, ajoutant que des études ont montré l’existence de ces substances dans l’estomac et les intestins de plusieurs espèces marins.

Le Dr Berkane a fait savoir qu’une nouvelle étude a même montré l’existence de micro-plastique dans les excréments humains. Selon lui, les particules de plastiques sont absorbées par des animaux marins, ce qui explique leur présence dans la chaîne alimentaire humaine. Donnant plus de détails, l’intervenant précise que les micro-plastiques sont tous les plastiques qui se dégradent et deviennent microscopique. «Ils sont généralement ingérés par les poissons parce qu’ils le confondent avec le plancton. Ils rentrent dans l’estomac du poisson, dans la chaîne alimentaire, par la suite pour se retrouver dans nos assiettes», a-t-il informé. Concernant son impact sur la santé humaine, le porte parole du réseau national pour la protection de la biodiversité marine a fait savoir que les micro-plastiques peuvent être cancérigènes et à l’origine d’un dérèglement endocrinien.
«Ça reste des suppositions. Mais il ne faut pas cependant rester sur des hypothèses. Nous devons avoir nos propres chiffres sur la situation de cette menace qui constitue actuellement un véritable problème de santé publique en Algérie, comme dans le monde entier. Nous avons lancé la sonnette d’alarme en 2014 quand on a pris part à l’expérience du voilier de l’expédition MED qui a traversé toute la Méditerranée et parcouru la côte algérienne d’Oran à Annaba, et nous continuons, aujourd’hui à le faire», a insisté le Dr.Berkane, tout en précisant que toute les associations qui avaient participé à l’époque à cette expédition ont décidé de se mettre en réseau pour être plus efficaces. «4 ans après, le réseaux PROBIOM compte cinq associations et plusieurs experts, intervenants et chercheurs scientifiques», s’est-il félicité avec une détermination de mener le combat contre les micro-plastiques.


Enchainant, il a exprimé son souhait de réaliser une expédition 100% algérienne avec la direction générale de la pêche et avec les organes de recherche dans le but d’obtenir les résultats et les taux sur les côtes algériennes. Coté statistiques, le Dr Berkane a révélé que les estimations de l’expédition MED sur 5 années font état de 25 milliards de micro-plastiques en méditerranée. C’est quatre fois plus que l’océan. «C’est un taux alarmant et c’est un problème qu’il faut prendre au sérieux», a-t-il noté, ajoutant, qu’en Algérie, le péril du micro-plastique est officiellement reconnu par le gouvernement. «C’est un grand pas», a souligné le porte-parole du réseau, tout relevant les efforts consentis par la direction générale de la pêche et le ministère de la Santé dans ce domaine. Dans le sillage, le Dr Berkane a mis l’accent sur la nécessité de mettre en commun les capacités scientifiques, gouvernementales et non gouvernementales pour lutter contre le fléau plastique et micro-plastique, qui, selon ses termes, nécessite une synergie et la collaboration de tous. «Un travail qui doit se faire avec des institutions de l’Etat, des scientifiques algériens et des ONG algériennes pour faire l’état des lieux et bien cerner la problématique relative à la pollution marine» a souligné l’intervenant.

Vers l’élaboration d’une base de données

De son coté, le directeur de l’appui technique des activités de la pêche et de l’aquaculture à la direction générale a relevé l’intérêt de cet atelier. «L’objectif principal de cet atelier est de présenter des travaux de recherche et des études réalisés dans le domaine de la pollution plastique et micro-plastique en mer et leurs impacts sur la santé humaine et les écosystèmes aquatiques», a expliqué Farid Harouadi. Il a affirmé que cette activité entre dans le cadre des réseaux nationaux de la surveillance de l’état de salubrité du milieu marin et des produits de la pêche et de l’aquaculture et la mise en œuvre des recommandations de l’atelier national du 4 octobre 2018, à savoir l’élaboration d’une base de données relative à la pollution plastique et micro-plastique en mer.

Pour sa part, le Pr Derbal Farid, chef département des sciences de la mer à l’université Badji Mokhtar d’Annaba et conseillé scientifique auprès du réseau PROBION a plaidé pour davantage du recyclage du plastique tandis que Mme Nassima Belhouchet, chercheuse au centre de recherche pour le développement de la pêche et de l’aquaculture CNRDPA, a mis en exergue la relation entre la pollution micro-plastique et son impact sur l’écosystème aquatique, précisant que des équipes de chercheurs relevant du centre se penchent actuellement sur cette thématique à travers le contrôle régulier de la pollution du littoral et du milieu aquatique. Présente au cours de cet atelier, la chef de service à l’agence nationale des déchets (AND), Sabrine Beggar, a mis en relief la contribution de l’AND en matière de gestion des déchets et pour la lutte contre les déchets marins. «De nombreuses actions sont en train de se faire pour contribuer à l’effet de lutter contre toute éventuelle menace pour l’environnent», a-t-elle souligné.


 Kamélia Hadjib
 

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