La biologiste en entomologie médicale à l’Institut Pasteur d’Algérie, Mme Sihem Ben Beteka, interrogée, nous explique comment se prémunir et lutter contre une menace, plus ou moins dangereuse, des moustiques. «Il y a trois façons de lutte contre les insectes dans le monde, qui sont la lutte génétique, la lutte chimique et la lutte physique, où cette dernière est la meilleure pour se protéger contre les piqures de ce moustique» a-t-elle indiqué.
S’exprimant en marge de la Journée de sensibilisation sur le moustique tigre organisée hier, au profit du public, par le ministère de la Santé, en coordination avec l’Institut Pasteur, l’Établissement d’hygiène urbaine et de protection de l’environnement de la wilaya d’Alger (ex-Hurbal) et le Bureau d’hygiène de la commune de Kouba (placette de l’APC), notre interlocutrice a lancé un appel aux citoyens afin de «nettoyer leurs environnement et éviter toute stagnation d’eau, car une toute petite quantité d’eau est suffisante pour la femelle du moustique tigre pour se reproduire » a-t-elle indiqué, en expliquant que « la lutte génétique contre les insectes, c’est faire des lâcher de mâles d’insectes stériles qui sont élevées, dans des structures bien spécialisées (insectarium), où ils sont bombardés pour les rendre stériles. Une fois relâchés dans la nature, les insectes femelles qui seront fécondées par ces mâles vont pondre des œufs stériles, donc il n’ y aura pas de progéniture ».
En répondant à notre question sur l’utilisation de mâle de moustique tigre stérile afin de lutter contre ce moustique dans notre pays, Mme Ben Beteka a affirmé que « la lutte génétique n’est pas appliquée partout parce qu’elle est encore à l’état de recherche, de plus qu’elle coûte très chèr» en précisant qu’ « elle a été appliqué dans une île en Afrique pour lutter contre la mouche tsé-tsé, où ils ont pu l’éradiquer», en poursuivant « mais après il y a eu d’autres études qui disent qu’elle est revenue parce qu’elle n’est pas restée isolée» a-t-elle ajouté. De son côté, la responsable du service de lutte contre les zoonoses et les maladies vectorielles à l’Établissement de l’hygiène urbaine et de la protection de l’environnement de la wilaya d’Alger, Salima Cheikh, a mis en avant « le rôle de son établissement dans la lutte contre le moustique tigre à travers ses opérations de fumigation mais aussi en matière de sensibilisation des citoyens à la nécessité impérieuse d’éliminer les points d’eau stagnante pour éviter la prolifération de cet insecte dont la présence en Algérie est inhabituelle».
Présents sur les lieux, plusieurs citoyens ont posé des questions aux experts, en espérant avoir des conseils et des solutions applicables pour la lutte contre ce moustique, comme le témoignage d’un vieil homme qui leur a demandé si l’application de vinaigre et de jus de citron sur notre corps peut éviter les piqures de ce moustique où l’expert lui a confirmé ça, mais à condition de l’appliquer pendant le jour et non pendant la nuit.
Lilia Sahed