4 Février 2020
Climat en Algérie : Un hiver plus doux que la normale | El Watan
Vivons-nous un hiver plus doux que la normale ? Tout porte à le croire, si l'on se fie aux températures enregistrées ces dernières semaines. Faibles pluies et des journées plutôt printanière...
Vivons-nous un hiver plus doux que la normale ? Tout porte à le croire, si l’on se fie aux températures enregistrées ces dernières semaines. Faibles pluies et des journées plutôt printanières.
Les agriculteurs craignent une sécheresse qui pourrait compromettre leurs récoltes. Une situation qui aura comme conséquence le dérèglement de l’approvisionnement du marché en fruits et légumes et la rareté de certains produits vivriers. A l’Office national de la météorologie (ONM), on se veut rassurant. La prévision du temps constitue l’application majeure de la météorologie.
Elle consiste à déterminer les conditions probables au cours des jours à venir et à en tirer des conclusions sur les phénomènes (nuages, précipitations, températures, vents) qui intéresseront diverses régions. Pour parvenir à ce résultat, le météorologiste utilise comme point de départ un état de l’atmosphère aussi récent que possible, et il lui applique les lois et règles de la thermodynamique et de la mécanique des fluides, permettant une extrapolation raisonnée de l’évolution de la situation météorologique.
Dans le bulletin de la prévision saisonnière, il est mis en évidence : «Pour toute la saison d’hiver (décembre 2019, janvier et février 2020) en bloc, la température moyenne saisonnière sera à 90% de probabilité normale à au-dessus de la normale, c’est-à-dire normale à plus chaude que la normale climatologique habituellement observée. En ce qui concerne les précipitations, le cumul saisonnier devra être en dessous à proche de la normale sur l’ensemble des régions du littoral algérien, atteignant les Hauts-Plateaux à l’Ouest avec 80% de chance.»
Les modèles climatiques et à l’unanimité prévoient sur l’Algérie et pour la saison hivernale une situation de sécheresse à 50% de chance à normale avec uniquement 30% de probabilité.
La pluie qui se fait désirer ces dernières semaines est un phénomène cyclique qui revient tous les 10 à 15 ans avec un stress hydrique. D’autres expliquent cette situation par le changement et le réchauffement climatiques.
Comme les autres pays voisins du bassin méditerranéen, l’Algérie est particulièrement affectée par la récurrence des cycles de sécheresse qui ont aggravé la désertification, la dégradation des sols et le stress hydrique. La pluviométrie a chuté de 30% au cours des dernières décennies.
Dans ce contexte d’incertitude, les décideurs publics ont à faire face à un double impératif : préserver les capacités de production et de compétitivité d’une agriculture pour qui l’eau constitue un facteur de production majeur, et veiller à ce que l’eau, patrimoine commun de la nation, demeure accessible dans des conditions d’équité à l’ensemble de la collectivité.
En Algérie, les précipitations sont caractérisées par une variabilité spatio-temporelle très marquante. La tranche de pluie annuelle décroît à mesure que l’on avance vers le Sud et tombe à moins de 100 mm au sud de l’Atlas saharien, cette valeur étant habituellement considérée comme marquant le début du désert. A la décroissance des pluies du nord au sud se superpose une décroissance de l’est à l’ouest.
Pour le moment, il n’y a pas de menace sur les barrages. En novembre 2019, le taux de remplissage des barrages à l’échelle nationale a été estimé à 65%. L’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) a prévu une «hausse de ce taux avec l’arrivée de l’hiver».
Le taux de remplissage des barrages du pays a atteint les 75% en 2018. L’Algérie compte 81 barrages, d’une capacité de mobilisation globale de 8 milliards de mètres cubes d’eau, dont le volume est estimé suffisant pour couvrir les besoins nationaux. Dans une déclaration à l’APS (16 janvier), le ministre des Ressources en eau, Arezki Berakki, a rassuré sur la situation hydrique du pays, expliquant à cet égard que la position géographique (zone semi-aride) de l’Algérie en sus des changements climatiques enregistrés ces dernières années ont causé un retard des précipitations jusqu’au mois de février et mars de chaque année.