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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Algérie et environnement: le dévorement durable algérien...

Dans une série de précédents articles, nous avons pris le soin de mettre en avant le caractère éminemment holistique de la notion d'environnement.

Pour le dire plus simplement, l'environnement, n'est pas  du tout "quelque chose" que l'on doit seulement définir physiquement; c'est tout au contraire une notion qui porte en elle une dimension sociale et culturelle très importante, voire même essentielle. Sans cette conscience il vous sera très difficile de le  percevoir à sa plus juste et complète valeur.

C'est ainsi que, dans notre proposition d'un diagnostic réel et effectif de l'environnement en Algérie, nous avons opté pour un  parti pris qui nous a paru tout aussi audacieux que nécessaire . Il s'agit de soumettre à toutes nos intentions  d'opérer une transformation positive dans l'environnement "Algérie" un préalable fondateur.

Celui qui reconnaitra invariablement dans chacune de nos problématiques environnementales les symptômes d'une crise structurelle  profonde et dangereusement persistante.

Notons dès à présent que cette dernière semble s'opérer  par  un effet miroir négatif  avec ce que notre gouvernement nomme "développement durable ". Celui-là même si souvent invoqué dans le champ discursif de la politique algérienne. A grands renforts d'incantations expertes, par de grands mages technocrates, le plus souvent venus de lointaines et exotiques contrées.  Les effets de ces formules  magiques ne s'avèrent cependant être que trop rarement ceux annoncés par leurs instigateurs, toujours avec beaucoup de pompe et non moins d'emphase solennelle.

Cette crise, a tous les airs ainsi que bien des manières d'une forme très subtile et donc  tout aussi perverse de sous-développement durable. "Durable'" au sens bien entendu ici de soutenu dans le temps et dans l'espace. C'est un processus hétéronomique  dont l'enveloppement néfaste sur l'environnement algérien dépasse de très loin de "simples" considérations de normes écologiques ou bien sanitaires. Il n'est pas uniquement quantitatif et  surtout bien plus dangereux dans la mesure qualitative de son action.

Le Dévorement Durable Algérien, puisque c'est ainsi que nous avons choisi de le nommer, sans la moindre équivoque, agit en premier lieu comme un agent puissamment polluant au sein de la matrice socioculturelle d'une Algérie de ce fait rendue beaucoup trop contemporaine avec les archaïsmes environnementaux  d'un paradigme économique totalement dépassé et écocidaire.

Ce dévorement durable algérien cultive, entretien, perpétue une certaine nature sociale algérienne, négativement hybride,  à la croisée incomplète entre  la communauté et la société. Ni contrat social efficient, ni pacte nationale pertinent, l'individu et la communauté s'étouffent mutuellement, sous le poids des carences de l'un envers l'autre. D'un côté un individualisme sauvage et de l'autre l'inhibition communautaire , voilà dans quel mauvais entre deux l'Algérie se prive de toutes ses chances et occasions traditionnelles  ou progressistes de convivialité sociale.

Ce Dévorement Durable Algérien a ses principes d'ingénierie antisociale , son mode opératoire Sisyphien, si bien huilé que c'est sûrement sa nature profondément routinière qui en fait un colosse de Rhodes aux talons d'Achille.  Trop d'efficacité tue l'efficacité, passé un certain seuil, c'est une des grandes leçon des maîtres de l'écologie politique, eux même le plus souvent inspirés par quelques sagesses universelles et primordiales.  Le moyen en devenant sa propre fin,  finit par porter en lui les conditions de la propre fin qui l'avait mobilisé.

Mais, il serait fort imprudent  voire même contre productif de miser seulement sur les faiblesses naturelles de cet écosystème artificiel. Il faut absolument soumettre cette Malchimie aux effets salutaires d'un protocole de mesures holistiques,  dont la principale prérogative sera de transformer les forces et énergies mobilisées par le pire, en dynamique vers de meilleures hospices et perspectives d'avenir.

Pour nous, pour  les générations futures, mais aussi afin d'honorer la mémoire de nos ancêtres qui ont beaucoup trop donné pour que nous  nous contentions de laisser réduire cet  immense héritage à une sordide obsolescence programmé de l'Algérie.

Comment procéder? Indiscutablement en identifiant d'abord chacun des principes de ce dévorement durable et en lui opposant non pas seulement son contraire, mais un retournement.

Commençons par le début, si vous le permettez!

Prenons par exemple un principe qui a fait et continue à faire les belles heures de ce malheureux enveloppement négatif de l'environnement algérien.

Temps qui passe...

Un proverbe malien dit "Un doigt ne détruit pas une maison, mais le temps a ses démolisseurs..."

Face aux assauts des  militants qui se sont donné pour noble mission de le combattre, dans quelque domaine de notre environnement que ce soit, le plus grand atout et donc avantage du dévorement durable algérien est qu'il conçoit le temps qui passe tel un arbre tranquille, conscient d'avoir les ramifications assez amples dans l'air, le tronc large et solide  et les racines suffisamment ancrées dans le sols  pour prendre son temps, contrairement à  bien des êtres vivants qui l'entourent.

Il serait d'ailleurs très dommageable pour notre compréhension et donc encore plus pour notre lutte contre ce processus de sous-développement éco systémique de le réduire à de simples ambitions ou intentions personnelles, voire même personnifiées. Que certaines personnes en incarnent  au plus près de leur nature humaine les principes ainsi que l'idéologie relève plutôt, à notre humble avis, des effets  d'un structuralisme qui est devenu suffisamment prégnant et efficient pour cultiver lui même ses propres agents. 

Et cela parfois même avec un certain occultisme qui leur fait ignorer toute l'ampleur de l'hétéronomie qui anime chacune de leurs actions et pensées opératoires. Un peu comme l'oiseau n'a pas forcement conscience qu'en récoltant les fruits de l'arbre il va ingurgiter aussi une graine, une amande qui ne lui est pas destinée, qu'il ne pourra donc pas digérer et dont l'utilité ainsi que la finalité échapperont totalement à sa perception de même qu'à sa conscience.

En face de lui, il n'a le plus souvent que des individus  animés par de velléités d'actes et de résultats aux effets immédiats, ou si ce n'est au moins visibles de leur vivant.  Là où les organisations aux planifications intergénérationnelles, ainsi que les grandes idées sont les seuls adversaires assez  puissants et longèvifs pour le déranger sur son propre terrain.  

Il est notamment  primordial de percevoir toutes ses actions et ses effets sur la longueur, de ne jamais se laisser berner par ses artifices dans la dimension de l'immédiat ou du court terme.

De même ne jamais se laisser décourager par l'ampleur du défi et se baser seulement sur un bilan à court ou moyen terme. Il faut penser comme le berger qui a toujours une longueur d'avance dans sa tête sur ce que ses yeux lui annoncent. Ainsi, nous penserons non plus comme des moutons domestiqués par notre aveuglement à préférer toiser le pâture au lieu de garder un œil vigilent sur l'horizon.

Le berger sait reconnaitre dans chaque manifestation  présente dans son environnement le développement  en action d'un cycle naturel qui s'étale dans un temps beaucoup plus vaste. Il faut de ce fait reconnaitre tout autant les cycles qui animent ce dévorement durable  pour anticiper les écueils à venir qu'il pourrait  bien nous réserver tandis qu'il nous berce d'illusions immédiates.

Semer sans relâche de bonnes graines dans l'esprit des générations algériennes, disséminer partout où cela est encore possible le bon terreau pour les bonnes idées, les bonnes actions, les bonnes personnes, voir dans son prochain non pas un concurrent mais bien la possibilité de prolonger son action et ses idées, comme l'arbre, sûr de ses fruits et de sa graine, n'a pas peur de donner d'abord pour recevoir.

Soigner l'environnement Algérie et pourquoi pas un jour même le guérir de cette maladie auto-immune qu'est le dévorement durable n'est pas seulement une course contre la montre, mais bien plus un combat de tous les jours de longue haleine qui se gagnera sous le fil d'un glaive tendu par  plusieurs générations solidaires les unes des autres.  

Tout cela vous parait encore trop abstrait? Ne saurait vous avoir aiguillé clairement  vers de bonnes pratiques et politiques  à mettre en place pour protéger, conserver et préserver l'environnement en Algérie?

C'est sûrement que vous n'avez pas encore réussi à vous dépolluer suffisamment  l'esprit des effets nocifs et subversifs  du dévorement durable en question...patience...

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