La forêt algérienne doit être un laboratoire naturel d'un développement durable algérien digne de ce nom et non pas le théatre de ses défaillances les plus cuisantes.
Parce que le bois a été, pendant très longtemps, la plus importante matière première et la principale source d'énergie, la gestion des forêts est, à bien des égards, une des sources d'inspiration les plus anciennes de ce que nous nommons actuellement "développement durable".
En observant l’évolution de ces écosystèmes, on découvrit ainsi, dès l'antiquité, notamment avec Théophraste, les effets de la présence des forêts sur l'évolution des climats locaux, ainsi que son intime relation avec la santé des sols, mais aussi avec l’intégrité des cours d'eau.
A cause de l’interaction à la fois antagoniste et complémentaire que les espaces forestiers entretiennent depuis toujours avec l'agriculture et autant avec l'aménagement du territoire humain, la gestion des forêts, plus particulièrement dans les limites géographiques des îles, est le domaine d’activité humaine qui fut un des premiers à intégrer la notion de protection de la nature dans une dimension aussi politique et bien entendu avec un point de vue aussi économique, voire même sociologique.
Ce sera en grande partie, dans les colonies exotiques européennes, que les effets négatifs de l'activité anthropique préindustrielle et industrielle furent particulièrement mis à jour et ce sera également à cette période que de nombreuses traditions et cultures des indigènes servirent d'inspiration pour celles et ceux qui envisagèrent, dès le 15ème siècle de considérer la protection des forêts et leur mise en valeur comme une nécessité à ne pas du tout négliger.
C’est pour cela que, en plus d’être une denrée rare sur notre territoire, le maintien et le développement de nos forêts est une des meilleures écoles du développement durable, sachant que, malgré toutes les lacunes et insuffisances que l’on peut reprocher à la Direction Générale des Forêts, c’est cette institution qui a été, dès les années 70, à l’avant-garde de la politique environnementale algérienne ; où, pour être plus précis, du volet écologique de cette politique.
L’Oasis, la steppe et la forêt, à l’instar des zones humides, sont, à mon humble avis, les principaux laboratoires « naturels » d’un développement durable algérien digne de ce nom.