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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

COP27: Pour une responsabilité environnementale commune mais différente...

A propos de la COP27

Mon humble avis est que nos "élites" nationales devraient en premier lieu prendre mieux conscience où se situe en 2022 la véritable responsabilité climatique et ne pas se focaliser seulement sur celles d'un passé colonial, même si elles furent et restent encore considérables sur l'état du climat et de la nature au 21ème siècle.

La responsabilité "commune" des nations comme l'Algérie ne doit pas seulement être "différenciée" de celle des pays développés qui sont "responsables historiquement" de la première révolution industrielle; elle doit d'autant plus se différencier d'un paradigme actuel de développement qui a montré toutes ses limites sociales, économiques et environnementales et cela dès la fin des années soixante du siècle dernier.

Comment d'aborder la question du changement climatique autrement qu'avec un peu plus d'engagement politique et financier, mais aussi culturel et ontologique?

En n'oubliant pas, peut-être, d'aspirer à plus d'autonomie et donc moins de servitude vis-à-vis d'un régime mondial encore trop largement ethnocentré.

Ce qui veut dire, forcèment, ne pas se cantonner à attendre la création d'un fond mondial pour le Clilmat qui, même s'il est un jour mis en place, risque en grande partie d'être dilapidé par ces mêmes élites nationales et internationales dans des programmes et des projets fantômatiques ou éphémères, dont l'impact sur la réalité n'aura de consistance que dans sa capacité à la rendre justement encore plus irréelle.

La véritable responsabilité du Sud, celle qui a toujours été la sienne, au fond, est de montrer justement que d'autres développements , alternatifs et endogènes, sont possibles, qu'ils ont d'ailleurs été d'abord en grande partie pensés, parfois même vécus et invoqués par les politiques, militants et intellectuels de cette partie du Monde. La science écologie ne doit-elle pas, elle aussi, beaucoup à l'observation et la compréhension de la biodiversité du Tiers-Monde ainsi qu'à l'intelligence environnementale des peuples et cultures indigènes qui a été réduite dans bien des cas à une presque peau de chagrin folklorique par un nihilisme écocidaire si prompt à vous vendre le poison au prix d'un remède miraculeux.

Le développement durable est un exemple plus que concret d'une cinquième théorie du développement qui doit en partie son existence à la pression soutenue des nations non alignées, dont notre pays a longtemps aspiré à être un des fers de lance, avant de finalement s'afficher à présent comme le bon élève d'un libéralisme de fond redoutablement sauvage maquillé en socialisme de parade savamment inefficient.

Alger fut d'ailleurs une des villes où a été discuté et élaboré, avec celle d'Uplsal (Suède) et Lahaye (Pays-bas), un des rapport sur le développement parmi les plus critiques et avant-gardistes de son époque, pour ne pas dire notre Temps.

Un texte onusien fondamental qui a été depuis quelque peu passé aux oubliettes de la chronologie la plus officielle du développement durable, qui aura inspiré et fut à son tour inspirateur du concept précurseur d'écodéveloppement, beaucoup plus en phase avec les véritables aspirations du Sud que ne le sera jamais le Rapport Brundtland ainsi que les ODD.

Ainsi, en 1975, tout comme la déclaration de Cocoyoc de 1974, le rapport "What Now?" de la fondation Dag Hammarskjöld, fut un véritable pamphlet contre la fameuse théorie du ratrapage, qui instituait alors le sous-développement comme une retard de dévéloppement; là où nombre d'écologistes et de tiers-mondistes y voyaient déjà et surtout le produit d'un maldéveloppement vampirique du Sud au profit exclusif du sur-développement du Nord.

Dans la doxa de ce rapport, le développement ne devenait ainsi pas un processus uniquement économique, mais une culture où la croissance n'est qu'un outil et non pas l'objectif suprême du développement, qui se doit au contraire d'être avant tout au service du bien commun, de la justice sociale et du respect des équilibres environnementaux régionaux et planétaires.  

Un tel héritage, à la fois politique, éthique et intellectuel  devrait animer la  véritable nouvelle Algérie, celle de  temps modernes où  l'environnement et l'écologie ne sont plus seulement des sujets de société mais les fondements même d'une voie à la fois nouvelle et antique, qui redonne à la tradition un nouveau souffle et au progrès des valeurs plus authentiques et humaines que celle d'un scientisme dénudé du sens profond des choses et de l'existence.

 

 

 
 
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