8 Décembre 2022
Un des facteurs les plus instenses de la dégradation de l'environnement en Algérie se nourrit d'un des principes les plus récurents et donc nocifs du dévorement durable algérien: L'hyperconcentration, qui gènère à son tour l'hypersaturation.
Le taux d'occupation du territoire national et son aménagement à la fois national, régional et local alimente cette hypersaturtation comme une empreinte indélibile.
Aucune technologie, aucune planification ne saurait, à mon humble avis, venir à bout de cette "écoalgie" ou anti-écologie de notre territoire qui est de ce fait l'otage d'un déséquilibre fondamentale, moteur de la plupart des déséquilibres économiques, sociaux et environnementaux qui affectent notre pays, en tant que territoire (géographie) et nation (peuple).
Un développement durable authentique de l'Algérie ne saurait se donc permettre le luxe de faire l'impasse sur cette vicérale néscessité, pour ne par dire contingence, d'une véritable révolution structurelle, mentale et même philosophique dans notre vision de ce qu'est un territoire, un habitat (au sens large et étendu du terme), un lieu de vie et encore plus ce qu'habiter doit signifier.
Habiter, ce n'est pas seulement résider quelque part, c'est aussi habiller et être habillé par une empreinte à la fois géographique, culturelle ainsi que l'esprit universel d'un Siècle (au sens d'époque).
Le développement de notre pays doit être non seulement un "dé-envellopement" de la bulle toxique qu'est le dévorement durable algérien, mais aussi une restauration intelligente d'une envellope matricielle, celle de la nature algérienne, au sens propre et physique, comme au sens figuré et spirituel, où la tradition et la modernité se complètent au lieu de s'annihiler mutuellement.
Voici quelque chiffre de l'ONS qui datent de 2018 qui en disent long sur l'ampleur du chemin qui nous reste à accomplir:
"En 2016, les 12 wilayas du Sud algérien, avec une densité de moins de 20 hab./km², représentaient 89 % de la superficie du pays pour à peine 13 % de la population.
Les 36 wilayas du Nord représentaient 11 % de la superficie du pays et regroupaient 87 % de la population.
A ce déséquilibre Nord – Sud, s'ajoute un déséquilibre littoral - arrière-pays : 40 % de la population algérienne occupe 1,7 % du territoire.
L’urbanisation concentre aujourd’hui plus de 72% de la population (ONS, 2018)