26 Mai 2012
95% des véhicules circulent avec des carbutrants polluants.
Le dossier relatif à la révision des marges bénéficiaires de l’activité de commercialisation de détail des carburants a été transmis au secrétariat du Premier ministère, selon Mohamed Tahar Zerarka, président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). «Nous avons reçu les propositions des représentants de la corporation. Nous avons réalisé notre étude, sur la base de laquelle nous avons adressé, récemment, un dossier aux autorités de tutelle», a indiqué M. Zerarka à la presse en marge d’une journée d’étude consacrée à la médiatisation de l’essence sans plomb, organisée hier à l’hôtel Riadh d’Alger.
Selon ce responsable, le traitement du dossier n’est pas seulement l’affaire du ministère de l’Energie et des Mines. Les propriétaires privés et exploitants des stations-service réclament la révision des marges bénéficiaires, restées inchangées depuis 2005, en application du décret exécutif 08-289 de septembre 2008. Le texte énonce une révision de la rémunération de l’activité de commercialisation au détail des carburants, en vertu de l’avènement de certains paramètres, dont la hausse du SNMG. «Des taxes ont été modifiées en 2007. Nous pensons que la décision que prendrait l’autorité de tutelle serait satisfaisante pour tout le monde, y compris pour les gérants des stations-service et relais routiers», a rassuré le directeur de l’ARH, qualifiant de «légitime» la revendication de la corporation des gérants de stations-service.
A entendre ce responsable, le nouveau gouvernement rendra probablement sa décision dans les prochaines semaines. Interrogé sur le niveau de la révision, il s’est abstenu d’avancer la moindre indication. «La révision des marges bénéficiaires prend en considération de nombreux paramètres», a-t-il répondu, précisant que celle-ci n’aura pas d’impact sur le prix des carburants.
Pour M. Zerarka, les prix des carburants sont administrés par l’Etat et seul le gouvernement est habilité à juger de l’opportunité de leur révision. Regroupés au sein d’une coordination pour défendre leur revendication, la corporation des gérants de stations-service avait tiré la sonnette d’alarme début avril quant à la menace d’asphyxie de l’activité de distribution de carburants de 2250 stations-service. Ils avaient mis en exergue les difficultés financières dont souffrent la majorité des stations-service, notamment après l’augmentation du SNMG.
Le maintien de la marge de rémunération à son niveau actuel serait catastrophique, selon eux, dans le sens où des centaines de stations-service déposeraient le bilan. Par ailleurs, le gouvernement compte généraliser l’utilisation de l’essence sans plomb à partir de l’année prochaine, a annoncé un responsable du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement. Le gouvernement avait mis en place un programme national ainsi que des dispositions pour limiter le recours aux carburants polluants, a-t-il rappelé. La généralisation de la production de l’essence sans plomb dans les raffineries du nord du pays se fera progressivement après l’achèvement des travaux de réhabilitation des raffineries d’Arzew (avril 2012), de Skikda (juin 2013) et d’Alger (mars 2014). 95% des véhicules du parc national (5 millions) roulent avec des carburants polluants que sont l’essence et le gasoil, selon le dernier recensement de l’Office national des statistiques.Cette pollution a un impact sur la santé. En Algérie, 1500 personnes meurent chaque année à cause des maladies respiratoires, dont 40% sont des enfants de moins d’un an.