ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
8 Juin 2013
Faudrait-il continuer à adopter cette stratégie de fonder toute son économie sur les hydrocarbures ?
PUBLIE LE : 04-06-2013 | 0:00Faudrait-il continuer à adopter cette stratégie de fonder toute son économie sur les hydrocarbures ? Ou alors, penser à l’avènement de toute une panoplie de nouvelles énergies très efficaces et préservant l’environnement, à savoir les énergies renouvelables ? Le directeur des études à la direction de la recherche scientifique est catégorique.
«L’Algérie s’investit dans les énergies alternatives : les renouvelables, le nucléaire et le gaz de schiste », et cela, soutient-il, est absolument «incontournable », sachant que les hydrocarbures sont appelés à disparaître, à long terme.
Entamant ses propos par l’énergie nucléaire, M. Abdelkader Touzi, qui était l’invité de la rédaction de la Chaîne III de la radio nationale, a rappelé que jusqu’à l’heure actuelle, « beaucoup de gens craignent cette énergie ». Toutefois, relève-t-il : « On ne peut pas mettre en place des infrastructures de production d’énergie nucléaire, si nous n’avons pas un besoin exprimé à la clef. » Et d’ajouter : « Moi, je crois que ces besoins vont se faire sentir de plus en plus, devant la situation qu’on est en train de connaître, puisqu’on vit, à présent, un phénomène particulier, celui de la ‘‘littoralisation’’. »
Explicite, il soulignera que pratiquement toute la population est concentrée au nord du pays, et ce, avec un accroissement démographique très important « lequel accroissement engendre des besoins relatifs notamment à l’amélioration du confort de ces populations, ce qui nécessite un appoint en énergie. »
En somme, le directeur des études à la direction de la recherche scientifique préconise de « mettre les bouchées doubles aux fins de rattraper le retard dans le domaine des énergies renouvelables et de reprendre certains créneaux, comme le nucléaire. » Evoquant ensuite le gaz de schiste, il notera que du point de vue scientifique, l’Algérie doit absolument maîtriser les technologies de mobilisation de ces gaz. Cela étant, il est une question qui se pose avec récurrence : « Faut-il aller, aujourd’hui, au gaz de schiste ? En d’autres termes, entre le risque écologique et le risque économique, que choisir ? De l’avis de M. Touzi, « il faudrait pallier aux deux ». Et, vraisemblablement, il écarte tout risque sur l’environnement. « Je ne suis pas certain qu’il puisse y avoir un risque environnemental. Quand on ne connaît pas quelque chose, on a peur des conséquences de cette chose. Il a ensuite ajouté que « du point de vue économique, nous devons raisonner avec ces notions d’économie à tout prix. L’Algérie est appelée à avoir beaucoup de besoins. Donc, économiquement, il faudrait que le procédé soit le plus rentable possible. »
Toujours dans ce sillage de la prévision des besoins en matière énergétique attendus dans les 10, 20, voire 30 années à venir, l’invité de la rédaction mettra en relief l’impérieuse nécessité de soutenir la demande et de mettre en place des stratégies et des politiques adéquates. Pour ce faire, soutient-il, il est impératif qu’il y ait « un mix entre l’énergie nucléaire, l’énergie fossile et les énergies renouvelables », l’objectif final étant que l’énergie ne puisse pas un jour, manquer au citoyen algérien.
S’agissant de la ressource humaine, ce responsable assure : « Nous avons une ressource humaine qualifiée, capable de conduire des programmes dans le domaine des énergies renouvelables (éolien, géothermie, photovoltaïque ainsi que bioénergie). » Poursuivant ses propos, il souligne que l’Algérie, qui doit maîtriser les technologies, consent beaucoup d’investissement pour former ces jeunes générations et avoir des cadres compétents à travers la refonte de notre système LMD (Licence, Master, Doctorat). Mais les résultats ne vont pas se voir aujourd’hui. « Cela va se faire sentir dans le moyen et long terme », affirme-t-il.
Mais, est-ce qu’on s’est adapté à nos besoins à horizon 2030 ? Selon M. Touzi, nous avons des noyaux de compétences, tant dans le domaine du nucléaire, que dans le domaine des énergies renouvelables que celui des énergies fossiles. Toutefois, il estime qu’il devient de plus en plus important de réfléchir à un programme d’ensemble, à travers « une concertation intersectorielle ».
Il convient de rappeler que, selon les prévisions gouvernementales, pas moins de 100 milliards de dollars seront investis dans les énergies renouvelables à horizon 2030, ceci représentera 40% de la production qui sera utilisée dans la consommation pour le renouvelable.
Soraya G.