1 Octobre 2010
Vers la création d’un club des meilleurs céréaliculteurs
Afin de stimuler la production céréalière
Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural (MADR) et l’Institut technique des grandes cultures (ITGC) ne sont pas arrivés à accorder leurs violons à propos de la récolte céréalière 2010.
La pomme de discorde porterait sur trois millions de quintaux, toutes variétés confondues. En clair, le MADR évalue à 45 millions de quintaux la récolte 2010 alors que l’ITGC avance le chiffre de 48 millions. Un tel écart n’a pas été du goût du ministre du secteur Rachid Benaïssa. D’ailleurs, il l’a fait savoir lors de son intervention hier à l’occasion de la tenu d’un atelier national sur l’évaluation de la campagne céréalière 2009-2010 organisé hier au sein de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) à Alger. Non sans ironiser devant la nombreuse assistance de hauts cadres du secteur et de l’ITGC que c’est généralement le ministère qui annonce des chiffres supérieurs à ceux de ses instituts. « Et comme aujourd’hui, ce n’est pas le cas, il faudrait de suite que les deux parties revoient leurs estimations ou au moins couper la poire en deux », a lancé Benaïssa à l’adresse de M. Zagouane, directeur de l’ITGC.
Le ministre s’est montré aussi en total désaccord avec de certains points de la présentation de la synthèse d’évaluation de la campagne céréalière donnée par M. Zagouane, comme c’est le cas par exemple à propos des 3,5 millions d’hectares emblavés cités par le responsable de l’ITGS car, selon le ministre, « dans la réalité, il s’agit de 6 millions d’hectares à emblaver ». Et de la nécessité de résorber la jachère. Benaïssa n’a, par ailleurs, pas caché son étonnement devant le fait que, dans une même région où les conditions climatiques sont favorables à la culture céréalière, des écarts de rendement à l’hectare persistent d’une exploitation à l’autre. Le ministre interprétera ce constat comme étant une preuve que certains agriculteurs s’attellent chaque saison à chercher de meilleurs résultats, alors que d’autres continuent à se contenter de leur faible rendement. « Nous ne pouvons plus admettre de telles situations, notamment sur des terres à fort rendement. C’est pourquoi, j’appelle aujourd’hui les 600 000 céréaliculteurs à plus d’efforts dans le but de relever le défi de réduire considérablement notre facture d’importation de céréales, notamment du blé tendre où nous sommes encore très en deçà des besoins nationaux », a indiqué le ministre.
Et de poursuivre dans ce contexte :
« Nous allons créer le club des meilleurs producteurs de céréales et où seront primés tous les producteurs ayant réalisé des rendements égaux ou supérieurs à 50 quintaux à l’hectare dans l’esprit de mettre en valeur leurs efforts et de les encourager à faire plus ». En d’autres termes, cette initiative de créer le club des meilleurs céréaliers vise avant tout à créer l’émulation dans cette filière hautement stratégique car, selon le ministre, « la dynamique de performance doit être valorisée ».
En ce qui concerne la prochaine campagne, le ministre a tenu à préciser que toutes les conditions matérielles et financières sont réunies pour mener convenablement la campagne 2010-2011. Le ministre a tenu à signifier à ce titre : « Toutes les contraintes ont été levées il ne reste plus aux céréaliculteurs qu’à améliorer leurs performances ». Et d’insister sur le fait que l’enjeu est trop important « car il y va de la sécurité alimentaire du pays », a souligné le ministre qui a appelé en conclusion les céréaliculteurs à généraliser l’irrigation d’appoint pour améliorer les rendements à l’hectare et sortir de la dépendance du déficit en pluviométrie, facteur principal de la forte baisse de la production de l’année en cours. « L’action de l’irrigation d’appoint est une action importante dans un pays comme le nôtre », a insisté le ministre à ce sujet.
[via] Ziad Abdelhadi, latribune-online.com
Avec les tags: blé campagne céréalière céréaliculteurs emblaver production céréalières