La Compagnie de l’engineering de l’électricité et du gaz (CEEG), filiale de la Société nationale de l’électricité et du gaz Sonelgaz, a lancé hier « un appel d’offres national et international pour le compte de Rouiba Eclairage, relatif à la réalisation d’une fabrique de modules photovoltaïques à Rouïba d’une capacité de production de 140MWc/an ».
Cette annonce intervient deux mois après que la CEEG eut annulé le contrat de construction de l’usine confié à un consortium composé de Centrotherm photovoltaics AG et Kinetics Germany GmbH.
Centrotherm photovoltaics AG avait annoncé le 13 juin dernier l’annulation par la filiale du groupe Sonelgaz de ce contrat. Il n’avait pas précisé les raisons de cette annulation. Coté sur l'indice TecDax de la Bourse de Francfort, ce groupe avait précisé, dans un communiqué, qu'en raison d'une situation financière tendue, les assureurs-crédit lui avaient coupé les vivres. Toutefois, il n’avait pas écarté l’idée d’aller en justice pour faire valoir ses droits.
Le consortium avait remporté en avril 2011 le contrat de réalisation de l’usine de fabrication de modules photovoltaïques de Rouiba pour un montant de 29,8 milliards de dinars (298,2 millions d’euros), pour un délai de réalisation de 38 mois.
Plan national des énergies renouvelables chamboulé
L’usine prévue dans le contrat annulé devait s’entendre sur une superficie de 43.000 m2, dont 30.000 bâtis, avec une capacité de production de 400.000 panneaux photovoltaïques de haute qualité, qui permettront de générer 116 mégawatts d’énergie solaire. Le premier panneau photovoltaïque devait sortir de l’usine fin 2013, avant que les responsables de Sonelgaz ne fixent l’année 2014 pour l’entrée en production.
Il faut dire, néanmoins, que même l’échéance de 2014 était déjà difficile respecter du fait de la lenteur des travaux. Omar Kebour, responsable au sein de l'entreprise Rouiba Eclairage, avait déclaré en mai dernier que le taux d'avancement des travaux de génie civil de l'usine était de seulement 15%. Le projet de Rouiba Eclairage va prendre beaucoup plus de retard que prévu, entre recherche d’un nouveau partenaire et relance des travaux.
Le projet de réalisation d’une usine de fabrication de modules photovoltaïques intégrés en Algérie répondait à l’objectif de soutenir, du point de vue industriel, le plan de développement des énergies renouvelables lancé en 2011, qui prévoit la production de 40% d’électricité à partir des énergies renouvelables à l’horizon 2030. Avec le retard accusé dans la réalisation de l’usine c’est tout ce plan, déjà en difficulté, qui se trouve chamboulé.