12 Juillet 2012
Un nouveau phénomène fait son apparition et ne menace pas un genre ou une variété, mais plutôt le parc tout entier : une décharge sauvage qui ne cesse de gagner du terrain et menace le fragile équilibre de la faune et de la flore.
Le parc national de Belezma, d’une superficie de 26 250 ha, fut créé par décret présidentiel n°84/326 du 3 novembre 1984. Cette classification a été motivée par la présence de grandes étendues de cèdres de l’Atlas, d’une richesse naturelle, plus de 650 espèces végétales et 402 espèces animales. Considéré comme un patrimoine archéologique et historique d’une valeur inestimable, le parc englobe 8 communes, à savoir Fesdis, Jerma, Batna, Oued Chaâba, Hidoussa, Mérouana, Oued El-Ma et Sériana. Il se caractérise aussi par des cédraies dont la superficie avoisine les 30% du potentiel national, se situant à la limite des grandes influences sahariennes, considéré comme le plus méridional. La cédraie du parc de Belezma a connu depuis une vingtaine d’années un phénomène de dépérissement, touchant surtout les sujets âgés de cèdres, à cause de la sécheresse notamment. Les responsables du secteur ont dû recourir à la coupe de 210 ha de cèdres pour enrayer le processus.
Cependant, un nouveau phénomène fait son apparition et ne menace pas un genre ou une variété, mais plutôt le parc tout entier. Une décharge sauvage ne cesse de gagner du terrain et menace le fragile équilibre de la faune et de la flore. La pratique illégale s’est installée en catimini et, depuis plusieurs années, ne cesse de prendre de l’ampleur. Lors d’une rencontre avec le premier responsable du parc national de Belezma, S. Abderahmen nous dira : “En 2008, il y a eu la création d’une commission présidée par le chef de la daïra de Batna. Une décision a été prise pour autoriser l’APC à utiliser une ancienne carrière mitoyenne du parc afin de déposer des déchets inertes.
Nous entendons par déchets inertes ceux qui ne se décomposent pas, ne brûlent pas et ne produisent aucune autre réaction physique ou chimique. Or nous constatons que ce n’est pas le cas. Ce n’est pas l’ancienne carrière qui est utilisée, mais la route qui mène vers le parc, mais aussi la nature des déchets, ce qui est déposé au bord de la route n’a rien à voir avec la décision prise par la commission.”
En effet, les objets déposés surtout la nuit et clandestinement, aussi bien par les services de l’APC que par des particuliers, sont tout sauf des gravats comme convenu.
Il s’agit d’anciens téléviseurs, de carcasses de réfrigérateurs, d’accumulateurs (batteries de voitures) qui laissent échapper des produits corrosifs, néfastes aussi bien pour la nature que pour l’être humain.