20 Juin 2013
LE DOSSIER DU JEUDI | 6 JUIN 2013 0 H 01 MIN
Les Centres d’enfouissement technique font de plus en plus controverse en Algérie alors que la question de la gestion des déchets se pose avec acuité, d’autant plus que le développement du pays nécessite d’user des moyens les plus efficients en la matière. Le CET le plus médiatisé, celui de Ouled Fayet, a été fermé récemment dans l’objectif de sa transformation en jardin public. La problématique des odeurs nauséabondes et des gaz polluants qui se dégagent du CET et qui constituent un danger pour la santé du citoyen, est souvent source de polémique.
Ouvert en 2001, ce centre emploie plus de 40 agents sous la supervision de spécialistes en enfouissement technique. S’étendant sur une superficie de 45 hectares, le centre traite les déchets de 39 communes avoisinantes. Des actions de protestation avaient été entreprises par les habitants de la commune de Baba Hassan (20 km à l’ouest d’Alger) pour exiger l’application de la décision de justice de fermer le CET de Ouled Fayet en raison des odeurs désagréables et des gaz polluants qui se dégagent du centre, source de nuisance. Selon beaucoup d’études à travers le monde les habitants des environs des CET sont souvent largement plus exposés à des maladies graves. Ça ne semble pas être l’avis des autorités algérienne qui comptent l’ouverture de nouveaux centres d’enfouissement dans les régions de Corso, Khmisti et Reghaia, pour le traitement des déchets domestiques, ainsi que la réalisation d’un centre spécialisé dans le traitement et l’éradication des déchets pour une durée de 20 ans.
Depuis le début de la fameuse opération de nettoyage des villes plus de 3 millions de tonnes de déchets domestiques et solides auraient été collectés et 5000 décharges anarchiques éradiquées. Il est impératif de faire disparaitre les milliers de décharges sauvages à travers l’Algérie qui sont autant de sources de désagréments pour le citoyen, et à l’origine d’une pollution insidieuse du milieu et des ressources naturelles. Aujourd’hui la solution qui semble la plus fréquentes est bien le remplacement des décharges sauvages par les Centres d’enfouissement technique. Ces derniers se présentent sous la forme d’un ensemble d’excavations, appelées casiers, imperméabilisées à l’aide de géo-membrane (géotextile), à l’intérieur desquelles sont déversés et stockés les déchets ménagers dépourvus des produits recyclables.
A ce jour, plus d’une centaine de CET ont été réalisés à travers tout le territoire national, dont plus d’une quarantaine mis en exploitation. Le gouvernement a opté pour cette manière de gérer, jugée efficace, des déchets et du recyclage de certaines matières, comme le verre, le plastique, le carton etc. L’exemple le plus intéressant est le Centre d’enfouissement technique de Hamici (sis entre Mahelma et Douaouda) géré par la société Amenhyd qui a pris en charge ce projet en engineering et construction. Spécialisée dans la réalisation des CET, Amenhyd régente le process de ce centre d’enfouissement unique en Algérie, voire en Afrique. Dans cette installation, ont été préconisées, selon ses concepteurs « les technologies les plus actuelles, qui prennent en considération les impératifs environnementaux et surtout les impératifs de santé».
Pour les spécialistes de la question l’Algérie est passé d’une gestion totalement anarchique à Oued Smar, à un semblant de gestion à Ouled Fayet, très mal exploité au demeurant, ensuite à une bonne maîtrise de la gestion à Staouéli et du traitement au moyen de bassins de décantation. Le CET de Hamici, qui couvre plus de 80 hectares, a été pourvu du premier centre de tri des déchets et de la première station de traitement de lixiviat en Algérie (le lixiviat est un liquide produit par la fermentation des déchets et qui est d’une haute toxicité).
Le CET est aujourd’hui pourvu d’une capacité d’enfouissement de plus d’un million de tonnes de déchets. Il est extensible à sept casiers qui étendront sa capacité à dix millions de tonnes, pour peu que le CET soit correctement exploité. C’est une véritable «usine de traitement» qui transforme les rebuts en un vrai gisement de richesses d’une valeur inestimable: produits et matières premières (métaux ferreux et non-ferreux, plastique, papier, composts, biogaz, eau d’irrigation). Le CET de Hamici a une durée de vie d’une vingtaine d’années et devrait créer des centaines d’emplois directs et indirects. L’Algérie a-t-elle trouvé la panacée pour se débarrasser définitivement des maudites décharges qui n’ont pas finis de narguer la nature et l’homme ?.
El Hadi Bousselam