11 Mars 2013
Le cap est fermement maintenu sur la gestion des déchets - ménagers ou spéciaux - qui semble être le premier problème environnemental en Algérie.
Les sorties sur le terrain de la secrétaire d’Etat chargée de l’Environnement, Dalila Boudjemaâ, sont consacrées principalement à ce « front ». Il s’agit dans l’immédiat d’appuyer le programme de réalisation des centres d’enfouissement technique (CET) privilégiés par les autorités comme solution pour l’élimination des déchets. Sur les 112 CET prévus à la réalisation à l’échéance 2014, 70 sont déjà entrés en exploitation à travers différentes wilayas du pays, a annoncé Dalila Boudjemaâ.
D’ici l’an prochain, les 50 autres seront terminés. Ce programme sera complété par la création de micro-entreprises spécialisées dans la collecte et le recyclage des déchets. Tout le monde admet que la société civile doit s’impliquer. Mais cela passe par la diffusion de la culture de l’environnement encore absente pour diverses raisons.
Ce ne sont pas les efforts d’éducation qui ont manqué, mais, visiblement, cela ne suffit pas. Périodiquement, les autorités lancent des actions de sensibilisation en direction des citoyens, pour les inciter à entretenir la propreté de leurs cités et quartiers, avec des tentatives, le plus souvent vaines, d’ancrer la pratique du tri sélectif des ordures.
En fait, la société doit être imprégnée, plus largement, de la culture de la citoyenneté qui, elle, ne se suffit pas de slogans mais a besoin de repères exemplaires situés « en haut ». Or, l’ambiance générale est souvent dominée par le sentiment qu’il y a un grand fossé entre le discours officiel et la réalité. Sinon, comment expliquer que l’introduction de l’éducation environnementale dans le système éducatif à tous les niveaux, y compris dans le secteur de la formation professionnelle, n’ait pas encore produit de résultats probants en matière de comportement dans le domaine de la gestion des déchets sur deux gestes simples et précis : déposer les déchets ménagers à l’heure et à l’endroit indiqués par les services chargés de leur ramassage.
Encore faut-il que ce mécanisme existe. Il y a une action commune à mener entre les clubs verts, en nombre non négligeable, un peu partout, et les services locaux de gestion des déchets ménagers. Les habitants, s’ils sont intelligemment sollicités, participeront sans aucun doute à cette action, car l’hygiène et la salubrité sont parmi leurs préoccupations premières. Selon les informations données officiellement, les wilayas disposent des moyens nécessaires pour la prise en charge des déchets ménagers. Si cela ne se fait pas, il y a certainement, parmi les causes, le manque de civisme des citoyens, mais il y a aussi indéniablement, un déficit en capacités d’organisation à l’échelle locale.
L’argument financier est systématiquement balayé par les responsables qui ne cessent de répéter que « l’argent existe, les fonds ont été débloqués… », c’est donc dans la façon de travailler qu’il faut chercher les failles. Les citoyens doivent être associés réellement et non pas de façon formelle ou « à l’occasion ». Pour cela, des cadres de concertation et d’action doivent être créés pour faire converger les préoccupations des citoyens avec les programmes locaux de protection de l'environnement à condition qu’ils soient basés uniquement sur le souci d’améliorer le cadre de vie