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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

« De la pertinence de créer un parti écologique algérien en 2011… » Par Karim Tedjani.

Il me semble que, de nos jours, sur le net, de nombreux citoyens et citoyennes algériens se réunissent dans des groupes de discussions autour du thème de l’écologie en Algérie. Cela semblerait confirmer le statut de « radical commun » de ce concept à l’échelle mondiale. Il y a des mouvements « verts algériens » (au sens écologique) qui se profilent même au point que certains semblent déjà s'interroger sur la nécessité de créer un parti écologique algérien .

Cette volonté de politiser le débat écologique, si l’on s’interdit de la dénigrer aveuglement, mérite qu’on se pose quelques questions afin d’être sûr, dans le contexte socio économique et culturel de la société algérienne actuelle, que ce soit bien une option pertinente pour les écologistes algériens.

Tout d’abord, il serait judicieux de s’interroger sur la définition du terme « écologiste » et de se demander si on peut dire qu’il en existe vraiment en Algérie. De même qu’il est possible de se poser la question si être un « écologiste », implique forcement de devenir un jour militant pour un parti écologiste ?

Sur le site du Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales, on convient de trois sens à ce mot.

Le premier est :« Personne spécialisée dans l'étude de l'écologie. ».

La seconde définition du terme « écologiste » est : « (Personne ou groupe de personnes) qui défend l'environnement humain et plus généralement la nature en tant que garants d'un bon équilibre humain ».

Enfin, le dernier sens est « Qui est propre aux partisans de l'écologisme ».

Le terme parait donc  ambigu car, l’écologie et l’écologisme ne sont pas des notions à amalgamer, comme cela est  malheureusement la tendance actuelle .L’écologie est l’étude de l’harmonisation des ressources naturelles et humaines d’un environnement donné, mais aussi une culture mondiale. L’écologisme est un mouvement politique qui semble vouloir imposer le traitement de l’environnement comme une source de progrès social et économique pour les sociétés modernes de demain. On peut se considérer comme écologiste pour les deux premières définitions de ce terme et se voir donc injustement affublé du préjugé d’être un militant de l’écologisme.

Les associations écologiques en Algérie que j’ai pu rencontrer, ont toutes la même volonté d’être plus sollicitées par le gouvernement afin de régler des problèmes locaux. Peu d’entre elles m’ont parut avoir une réelle vision nationale et internationale du sujet. Beaucoup aussi, entendent par « écologie », la notion de protection de la nature et ne sont pas vraiment conscients de ce qu’un tel projet social peut impliquer politiquement. Loin de vouloir amondrir leurs mérites, je pense qu'il est normal que les choses évoluent à leur rythme dans ce jeune pays. 

En Algérie , il y a de plus en plus de citoyens qui ont opté ou opteront à l'avenir pour des études supérieures liées à l'environnement. Les amoureux de la Nature, les soucieux de la bonne santé publique sont biens plus nombreux qu'on ne le pense. Des journalistes, ainsi que des chercheurs se sont spécialisés dans le domaine de l'environnement. C'est pour cela, et sûrement pour d'autres raisons, que l'on peut affirmer qu'il y a de vrais écologistes en Algérie. De là en en faire des militants de l'écologisme, c'est autre chose...

Ce fait admis, tentons à présent de voir si un parti écologique en général, et plus particulèrement en Algérie est a considérer comme étant  forcement une bonne chose pour régler les problèmes environnementaux ? 

Un parti écologique,  dans le   contexte d'une  vraie démocratie , aura la possibilité de proposer des candidats pour divers élections locales et nationales.

Il incarnera, autour d’une famille politique, la volonté de faire de la protection de l’environnement et de la santé publique des  préoccupations collectives et citoyennes. Ainsi son action sera locale et nationale de même que son rayonnement international. Des membres de ce parti pourront être élus au Parlement, au Sénat et même certains  auront la possibilité d'être membre du gouvernement.

Autant dire à quel point il semblerait possible d’agir réellement sur la politique d’une démocratie en optant pour l’option de polariser le débat écologique autour d’un parti écologique solide et bien managé.

D’un autre côté, il me semble que concentrer les aspirations écologiques de la société civile autour d’un organe politique, dispenserait en quelque sorte les autres partis de développer de réels projets écologiques et, surtout, d’intégrer vraiment cette notion dans la matrice idéologique de leurs programmes politiques. Souvent, ces derniers,  et particulièrement ceux qui ont une chance de se retrouver au second tour,  se limitent à passer de vagues accords avec les militants de l'écologisme afin de récolter leur voix. L'exemple du nucléaire, en France, me semble une illustration flagrante de cette tendance.  Chaque parti politique doit avoir des écologistes (au sens apolitique) parmi ses cadres. La mono culture de l’écologie n’est pas bonne pour la biodiversité d’une nation.

De plus, pour soutenir ce parti, il faudrait une vraie prise de conscience de toute la société et surtout, que la population de cette nation considère que l’écologisme est viable par apport aux aspirations de sa majorité.

Il faudrait évoluer dans une vraie démocratie où tout désir de changement ne serait pas systématiquement suspecté d’être subversif. Il faudrait un contexte socio économique que seuls à peine 10 pays dans le monde peuvent s’assurer. Il faudrait tant de choses pour que l’écologisme des pays développés représente un réel poids électoral dans tous les pays qui ne répondent pas aux archétypes des sociétés industrielles développées.

On peut d'ailleurs, signaler au passage que le mouvement international "Green Peace", qui est un des plus influents de la planète, n'a pas choisi l'option de politiser ses actions. "Greenpeace est une organisation indépendante des Etats, des pouvoirs politiques et économiques, " nous informe-t-on sur leur site officiel français. Il serait intéressant, de savoir pourquoi...

En attendant, en Algérie la situation environnementale se dégrade…

Les autorités commencent à voir d’un mauvais œil les écologistes parce que nombres d’entre eux tombent dans le piège de « déborder » du sujet. La marge de manœuvre des associations écologiques risque à nouveau d’être limitée.

Pour ma part, il ne faut pas tout confondre.

L'écologisme politique  et l’écologie des amoureux de la nature.

Pour moi, l’écologisme n’a, à l’heure actuelle aucune chance d’être représentée au pouvoir en Algérie. Comme d’ailleurs dans peu de pays africains, il me semble. Je suis loin de me délecter d'une telle réalité, mais il me semble très difficile, pour l'instant de prouver le contraire.

En Algérie, comme dans nombre de pays en voie de développement, la solution passe par l’action civique et collective et surtout une évolution de la société. Les écologistes doivent laisser la société algérienne se développer à son rythme et admettre que ses particularités ne sont vraiment en accord avec l’écologie qu’ils ont appris hors des frontières de l’Algérie. Je pense n’étonner personne en disant que dans nombre de pays « en voie d’émergence », les pouvoirs en place, encore jeunes en démocratie, s’appliquent à saboter toute initiative écologique pour peu qu’elle soit trop politisée. Ainsi, l’écologiste est perçu, dans ce genre de « république démocratique » parfois même comme un agent subversif de l’étranger.

Faut-il avoir forcement un profil politique pour vouloir garder son pays beau et propre ? Je ne pense pas. Au contraire, il faut distiller, à tous les échelons de la société et parmi tous les partis politiques, le désir d’harmonie entre l’homme moderne en recherche et la nature ancestrale en danger. Le débat écologique est aussi un débat international, des ongs algériennes se doivent de représenter aussi l'Algérie hors de ses frontières et ne pas laisser seulement  au gouvernement cette lourde tache. Montrer l'exemple, agir individuellement, collectivement , travailler à instaurer une culture écologique en Algérie , informer le public des dangers qu'il encourt et surtout, participer à la création d'emplois et de formations liés à l'environnement. Pour moi, c'est la voie à suivre pour le moment.

Loin de vouloir paraître complaisant avec qui que ce soit, ou de dénigrer les aspirations de certains, j’ai voulu soulever certaines interrogations à propos de la pertinence d’un parti écologique en Algérie en 2011. J’ai tenu à situer dans le temps cette interrogation afin d’insister sur le fait que je remets cette pertinence surtout au regard du contexte de l’Algérie actuelle et des urgences environnementales du pays. J'ai conscience qu'on ne peut traiter d'un tel sujet en quelques paragraphes et j'aimerais que vous considériez cet article comme l'amorce d'un débat auquels vos commentaires, je l'espère,  apporteront plus de consistance et de richesse d'opinions.

  

Article rédigé par Karim Tedjani pour www.nouara-algérie.com.

 

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