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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Développement durable dans le Sud Une dynamique de renouveau" R. Hammoudi (Horizon)

De notre envoyé spécial à Ghardaïa : R. Hammoudi
Publié le 27 janvier 2013

Lors de l’ouverture, hier, en début de matinée, à la salle des conférences de la wilaya, d’une rencontre entre les ministres de l’Agriculture et du Développement rural, des Ressources en eau, qu’accompagne M. Ouali, le SG du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, des doléances multiples ont été exposées.

 

En filigrane, se révélait l’importance de cette immense région du pays où, selon M. Ouali, « l’agriculture ne devrait pas être l’unique activité mais devrait aussi s’accompagner de la restauration des ksour, la relance du tourisme, l’émergence de petites unités de transformation des produits agricoles ». Tantôt plaintes, tantôt espoirs, les revendications émanaient de nombreux éleveurs, exploitants, investisseurs et responsables de zaouïas qui se sont massés dans la salle. Etaient présents également de nombreux élus, des responsables d’institution publiques comme les DG de la Badr et de l’OAIC. L’assistance regroupe divers segments de la société civile venue de cinq wilayas (Biskra, El Oued, Ouargla, Ghardaïa et Laghouat). M. Rachid Benaïssa, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a, dans une allocution d’ouverture, situé l’importance de la rencontre qui sera suivie par d’autres dans d’autres villes. Ces cinq wilayas prennent de plus en plus d’importance en matière de production agricole. Il citera à titre d’exemple El Oued qui assure désormais 36% de la production de pomme de terre. Elle est en tête du classement de la production nationale avec 138 milliards de dinars, suivie de Biskra qui a produit pour un montant de 124 milliards de dinars. « Sur les 25 milliards de dollars de production agricole nationale, les cinq wilayas ont une part estimée, en 2012, à 18,3% mais nous pouvons atteindre 30% vu les potentialités que recèlent ces régions », affirmera M. Benaïssa. Il s’agit, selon lui, « de ne plus se contenter de fixer les populations mais de favoriser une dynamique de renouveau, de développement durable qui conforte la sécurité alimentaire du pays et partant la souveraineté nationale ». « C’est une volonté politique de l’Etat qu’il faut traduire dans les faits et un défi à relever », dira-t-il. Durant un peu plus de trois heures, la délégation écoutera une succession de problèmes que les intervenants évoqueront. La méthode se veut aussi une traduction de cette nouvelle manière de gérer qui prend en compte les attentes et les conceptions provenant de la base. On retient de la cinquantaine d’interventions que des efforts réels ont été accomplis en matière d’irrigation, d’encouragement à l’élevage, mais des sources de déception, voire de mécontentement, persistent. Cela va de la nécessité, comme le soulignera un exploitant d’El Oued, de « la nécessité de simplifier les procédures administratives qui sont, dira-t-il, de véritables parcours du combattant notamment en matière d’octroi de crédits à la banque, à l’urgence de construire des silos de stockage pour les céréales ou des chambre froides pour l’agriculture ». D’autres plaideront pour le relèvement des aides des pouvoirs publics en matière d’énergie électrique, la délimitation de pâturages, le creusement de puits pour le bétail ou pour la restitution des armes des éleveurs. Les propositions n’ont pas manqué comme celle de cet homme qui fera remarquer que « Sonatrach à l’instar de Total devrait mettre en place une filiale qui s’occuperait de l’agriculture ». Tel autre pointe du doigt les sociétés pétrolières qui, selon lui, « devraient verser des dommages et intérêts aux agriculteurs dont les bêtes périssent en s’abreuvant des puits pollués par leurs déchets ».

Préserver l’eau
« Un dialogue transparent et ouvert », pour reprendre les paroles de M. Benaïssa, s’est établi entre les représentants du gouvernement et les agriculteurs. Les premiers ont apporté des réponses et des éclaircissements à toutes les questions posées et formulées. Ainsi, M. Necib, ministre des Ressources en eau, a indiqué que la surface agricole utile dans les cinq wilayas s’étale sur 400 000 hectares. « 60 000 sont irrigués ; et fin 2014, nous envisageons d’atteindre une superficie irriguée de 370 000 hectares ». Qu’il s’agisse des systèmes d’aides ou du régime juridique des terres et parcours steppiques. Rappelant que nous vivons dans un pays au climat semi-aride, il plaidera pour une économie de l’eau qui passe également par le recours à l’eau traitée dans les stations d’épuration. Pas moins de 280 milliards de centimes consacrés aux puits, à leur système de drainage et à leur alimentation. Il a, enfin, assuré que « les ouvrages bâtis sur l’oued Mzab permettent de sécuriser définitivement la région qui a connu de graves inondations ». De son côté, M. Benaïssa a axé son intervention sur la philosophie qui sous-tend le développement durable qui doit, a-t-il dit, « s’appuyer sur les initiatives de la base et l’importance de la confiance partagée ». Il annoncera la constitution d’une commission qui doit trouver des solutions aux préoccupations des agriculteurs et réaffirmé que l’Etat en matière d’aides a fourni de gros efforts pour soutenir le transport, le prix du fourrage mais qu’en retour, « des managers devraient émerger et l’initiative se libérer et entraîner cette synergie des efforts ». Il annoncera, par ailleurs, que « les parcours dans la steppe pour les troupeaux seront délimités et d’autres protégés ». Abordant l’épineux problème de la propriété foncière, il dira que « la terre appartient à celui qui la met en valeur et que la loi 83 18 pour les régions du sud n’a nullement été abrogéé ». Les problèmes et les contentieux liés au foncier notamment agricole devront être résolus durant l’année 2013, a indiqué, pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’Intérieur. "Il existe des instructions et plusieurs outils qui permettent de régler définitivement les contentieux liés au foncier", a indiqué M. Ouali. Le sud semble réunir toutes les conditions pour décoller et des perspectives nullement déprimantes s’ouvrent pour les Algériens désireux y vivre ou investir.

R. H.

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