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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

Ecologie en Algérie: "Les choses avancent, les mentalités évoluent, mais il reste encore beaucoup à faire ..." par Karim Tedjani

Il y a de cela deux ans, j'avais publié sur ce portail un article intitulé " Ecologie en Algérie: un constat sévère néanmoins teinté d'espoir" dans lequel je faisais un état des lieux de la situation environnementale en Algériequi était loin d'être reluisant mais qui n'était pas non plus, comme son titre l'indiquait, dénué d'espoir.

Depuis, beaucoup de choses ont changés et, même si il reste encore beaucoup de travail pour que l'Algérie redevienne ce paradis naturel qu'elle a été pendant de nombreux siècles, mes espoirs pour un changement positif n'ont pas été totalement démentis par l'actualité environnementale de mon pays d'origine.

En effet, loin de s'être découragés par l'ampleur de la pollution ainsi que celle des nombreuses atteintes à l'intégrité environnementale de leur pays,   les initiatives prises par la sphère des associations écologiques issus de la  société civile algérienne  ne se sont pas étiolées; bien au contraire, elles se sont multipliées de même que de nombreux mouvements "verts" au sein de la jeunesse  ont vu le jour depuis la publication de l'article en question. Partout sur le territoire, des citoyens et des citoyennes algériens s'organisent, sensibilisent la société algérienne à travers des actions de plus en plus structurées. 300 000 emplois liés à l'environnement  ont été répertoriés en Algérie par le programme Deved algérien. Même si ce chiffre me parait quelque peu galvaudé, il est indéniable que, par exemple,  de nombreuses sociétés de collectes ainsi que de mise en valeur  des déchets  domestiques ont vu le jour ces derniers temps à travers tout le territoire. 

Au sein de la société civile, les mentalités ont sensiblement évoluées. "El Bia", l'écologie en arabe, n'est plus un vague concept pour de nombreux algériens et algériennes. J'ai eu maintes fois l'occasion de constater, lors de mes voyages à travers l'Algérie des comportements qui confirment cette affirmation.

Par exemple, il y a de cela quelques jours, alors que je prenais quelques photos dans le parc de Ben Haknoun, dans la région d'Alger, j'ai surpris un jeune homme interpellant sa compagne qui allait jeter une bouteille en plastique vide sur la voie publique en lui lançant "moi je suis pour l'écologie! Ne jettes pas tes déchets n'importe où...". Dans le  quartier où je réside quand je viens en Algérie, à Boudouaou (wilaya de Boumerdes), les habitants se sont organisés pour planter des arbres et des fleurs sur la voie publique. Ces exemples pourraient paraître anecdotiques pour qui ne connait pas la mentalité qui prévalait jusque là parmi une  population devenue, au fil des décennie, très individualiste, mais pour les autres qui, comme moi, s'intéressent de près à la Nature (au sens figuré) des algériens, ce sont de belles petites victoires qui laissent à présager que tout n'est pas perdu. Partout en Algérie, des panneaux incitants à plus de civisme en ce qui concerne le respect de l'environnement ont été disposés ça et là , ce qui laisse à penser que la société algérienne commence à intégrer l'écologie ainsi que les éco gestes dans  son quotidien.

Le gouvernement algérien, disposant depuis longtemps d'un arsenal de lois dédiées à la préservation de l'environnement, semble s'être  enfin engagé depuis dans une politique d'actions et d'incitations  qui n'est plus  à considérer  seulement comme une simple cosmétique démagogique. Lors d'une récente conférence sur l'économie verte, à laquelle j'ai eu l'honneur d'être invité, le ministère de la PME a rappelé qu'il existe aujourd'hui un "couloir vert" visant à favoriser le financement des entreprises moyennes et des micro entreprises qui ont choisit de s'investir dans des secteur tels que le recyclage des déchets ou bien encore le développement des énergies renouvelables. On parle même de la création de 1,4 emplois en corrélation avec l'environnement  qui seront crées d'ici 2025 si l'Algérie se décide vraiment à s'impliquer dans une mutation verte et  salutaire de son économie qui n'a, jusque là pas sût s'extirper d'un cercle peu vertueux: celui de la rente pétrolière et gazière. Bien entendu, à ce propros, il est de bon ton de rester vigilant et de ne pas crier victoire trop vite...

Même si elles n'ont pas totalement disparus, les décharges sauvages sont moins apparentes de même que j'ai pu constater une nette diminution des déchets sur la voie publique dans de nombreuses wilayas.

Bien entendu, ce serait une véritable imposture, ou  bien encore  se voiler la face que de se satisfaire  de ce constat qui a , je l'admet , des allures un peu idylliques face à tout ce qui reste à changer pour qu'il soit vraiment possible de parler d'un vrai changement écologique dans une  Algérie qui gaspille à tort et à travers son eau, alors qu'elle est en plein stress hydrique, qui tarde à faire évoluer son parc automobile vers des modèles moins "pétrolivores" alors qu'elle pourrait limiter d'au moins 10 pour cent sa consommation énergétique et qui , selon les affirmations du professeur Chittour vit "à crédit" depuis le mois d'août dernier, sous entendant ainsi que la périlleuse inflation qui existe entre sa consommation  et sa production énergétiques. Les changement climatiques qui s'opèrent à travers tout le globe accentuent la désertification ainsi que la disparition d'une  biodiversité jusque là si luxuriante. Même si l'on parle régulièrement des énormes potentiels photo voltaïques de ce pays disposant d'un meilleur taux d'ensoleillement au monde, d'ici 2030, il est peu probable que les énergies renouvelables occupent une place prépondérante dans son  système énergétique. Le spectre d'une exploitation des importants gisements de gaz de schiste récemment découverts sur le territoire algérien plane sur les faibles réserves d'eau du pays et menacent de fragiliser la couche terrestre à cause des forages horizontaux nécessaires pour extraire cette ressource.  Que dire du manque flagrant de contrôle des paysans qui utilisent de nombreux pesticides qu'ils se procurent via des réseaux alternatifs et cela  sans aucune formation sur les risques qu'ils font non seulement encourir aux consommateurs, mais aussi à leur propre santé. D'autant  que certains de ces pesticides sont déjà interdits en Europe qui est pourtant la principale pour-voyeuse des ces produits hautement toxiques...

Cependant, malgré cette énumération qui est  malheureusement loin d'être exhaustive, il m'a semblé important de parler  aussi des progrès que l'Algérie a fait pour que les choses évoluent de manière  positive et d'encourager les nombreuses mesures qui ont été prises par toute la société algérienne dans un pays où l'enthousiasme n'est pas une des principale ressource humaine. Beaucoup d'algériens et d'algériennes responsables agissent pour le bien de toute la communauté avec pour seul intérêt de ne pas baisser les bras et de faire évoluer les choses vers un meilleur sens. 

Je tiens ainsi à rendre une fois de plus hommage  à tous ceux et celles comme Mr Mohamed Djazaîri, simple citoyen à la retraite qui lutte pour préserver la source de son village de la wilaya de Boumerdès, de Mr Ali Boutamina qui parcoure de long en large les versants du mont Zouawi à Ibn Ziad ( Constantine) pour  établir une banque de données exhaustive de la faune et de la flore de sa région, de Mr Karim Kerrache qui veille avec les membres de son association sur les cèdres de l'Atlas de la forêt de Takkouchte dans la wilaya de Bejaia ou bien encore de Mme Baba Ahmed  qui active avec passion pour la promotion de la femme rurale à Oran , de Mr Kaarali Abdelhouab qui a crée un arboretum  dans la forêt de Mansoura à Constantine,  et bien entendu Mr Mohamed Tabbouche président de l'association Bariq 21 qui active à Skikda pour la promotion des énergies renouvelables dans cette wilaya. La sphère écologique algérienne regorgent de tant de ces trésors de bonne volonté et cela bien au delà des frontières du pays, je tiens à saluer au passage les initiatives de Nathalie Naïmi, citoyenne française d'origine algérienne qui s'est investit corps et âme pour que les espaces verts soient plus présents dans ce pays.

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