26 Juin 2010
L’Avenir a rencontré hier le docteur Lambert Mubobo, médecin à la Clinique kinoise pour apporter quelques éclaircissements à nos lecteurs sur l’impact et le facteur des risques environnementaux sur notre santé que plusieurs d’entre nous ignorent. D’entrée de jeu, le Dr Mubobo a dit qu’il existe une publication consacrée aux normes essentielles qui doivent être respectées en matière de santé environnementale dans les structures de soins des pays à revenu faible. Celle-ci présente une étude complète sur la manière dont l’environnement dans son ensemble a un impact direct sur la santé. Le pourcentage de la maladie, imputable à l’environnement est donné pour 85 catégories de maladies et de traumatismes, a-t-il indiqué.
Les résultats de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) montrent que des facteurs de risques environnementaux jouent un rôle dans plus de 80% des maladies régulièrement recensées par l’Organisation mondiale de la Santé. Globalement, on estime que 24% de la charge mondiale de morbidité et 23% de tous les décès peuvent être attribués à des facteurs environnementaux. Parmi les enfants (0-14 ans), ces chiffres s’élèvent à plus d’un tiers de la charge de morbidité. Notre interlocuteur a ajouté que ces premières estimations peuvent avoir d’importantes implications pour les preneurs de décisions car les risques environnementaux pris en compte dans cette recherche pourraient être réduits de façon significative par des interventions dont le ratio coût-efficacité a été prouvé. Il a approuvé que l’environnement concerne tous les facteurs physiques, chimiques et biologiques exogènes et tous les facteurs connexes influant sur les comportements. Cette notion recouvre l’étude des facteurs environnementaux susceptibles d’avoir une incidence sur la santé, ainsi que la lutte contre ceux-ci.
L’hygiène du milieu vise à prévenir les maladies d’origine environnementale et à créer un environnement favorable à la santé. Le Dr Mubobo a renchéri qu’assurer de l’eau potable et des moyens d’assainissement pour les établissements sanitaires constitue une priorité absolue. De l’eau de boisson sûre, des moyens d’assainissement de base et l’élimination hygiénique des déchets infectieux permettront d’éviter la propagation des maladies et d’améliorer la situation sanitaire. Dans tous les cas, de bonnes pratiques de l’hygiène est essentielle pour prévenir la transmission des maladies. L’eau doit être fournie en quantité suffisante pour permettre une hygiène appropriée. Il faut se laver les mains immédiatement après avoir été aux selles et après avoir manipulé des excréments de bébés, avant de préparer la nourriture et avant de manger.
Prévenir la maladie grâce à un environnement sain
Une estimation de la charge de morbidité imputable à l’environnement. Le problème des infections liées aux soins de santé est un sujet de préoccupation croissante pour la communauté internationale. Signalons qu’un quart environ de la morbidité mondiale peut être attribuée aux dangers environnementaux. Cette proportion s’élève à près de 35 % en Afrique subsaharienne. Un environnement plus sain permettrait d’éviter, chaque année, près de 13 millions de morts. « Chacun est incité à contribuer à la conservation et à la protection des ressources en salubrité de l’environnement pour nous épargné des maladies liées à l’environnement malsain », a-t-il conclu.
Laurette Kambamba