6 Octobre 2012
Par : Khaled R.
Quant aux appréhensions environnementales, elles sont exagérées. L'Algérie, ce n'est ni la France ni les États-Unis. “Les réserves de gaz de schiste sont situées dans le Sud-Ouest, dans le bassin de Berkine au Sud-Est et dans le Sahara central, c'est-à-dire dans des zones non habitées contrairement à l'Hexagone. Il n'y a pas de risque de polluer la nappe phréatique : l'albien (eau) se trouve à 50-100 mètres, le gaz de schiste à 3 000 mètres. De plus, on isole le puits de manière étanche grâce à la cimentation qui isole totalement les hydrocarbures des autres couches géologiques. Les ressources en eau au Sud sont suffisantes à la fois pour l'AEP, l'agriculture et l'extraction de gaz”, explique Mourad Preure, expert pétrolier international. Ce dossier nécessite néanmoins un débat serein entre experts. On est seulement en phase d'évaluation du potentiel. Des études d'impact environnemental devraient être effectuées pour lever ces appréhensions. Enfin, ces changements sont positifs, souligne Mourad Preure. Ces changements, commente-t-il, constituent un retour à la loi
n° 86-14 sous une autre forme, consacrant la position dominante de Sonatrach sur le domaine minier national, une incitation pour les compagnies étrangères en vue d'investir en Algérie pour davantage de découvertes de pétrole et de gaz au regard des avantages fiscaux précités. Le texte préfigure également un retour en force de Sonatrach sur la scène énergétique mondiale.
K. R
"Je me permet rarement de commenter les articles que je publie, mais, en ce qui concerne ce dernier au titre un peu déroutant, j'aimerais répondre que si les ressources hydriques du Sud suffisent à assurer l'agriculture et les AEP dans la région (peu important au regard du Tell) , le reste du territoire est en stress hydrique aigu.
L'Algérie a donc besoin de toute son eau disponible. D'autant que le Sahara offre de bonnes perspectives de développement pour l'agriculture ; ce qui soulagerait aussi les surfaces agricoles utiles du Tell et des hauts plateaux. Cette eau , mieux répartie à travers le territoire pourrait également contribuer à favoriser l'étalement de la population sur l'ensemble du territoire. Cet exode pourrait compenser la "sur urbanisation" de la zone tellienne où, rappelons le, 80% d la population occupe 20% du territoire. D'un point de vue énergétique, ce serait une bonne chose car cela favoriserait le développement des énergies renouvelables et limiterait la distance entre les sources d'energies et les zones urbaines. La création de nouvelles villes dans le Sud est aussi , on l'espère la promesse de nombreux emplois à créer. De judicieux éfforts et initiatives ont été appliquées dans ce sens. Des secteurs comme l'Agriculture, le Tourisme , les énergies renouvelables sont des niches de marchés très attractives et surtout potentiellement plus respectueuses de l'environnement. De nombreux projets ont aboutis , d'autres n'attendent qu'à être développés.
L'eau est cependant la clef d'un tel défi...
La nappe albienne suggérée dans cet article est certes un réservoir d'eau phénoménal. Cependant, cette eau n'est pas une ressource renouvelable. Les nappes phréatiques mettent des décennies à se reconstituer. De plus, forer intensement ces gisements aura pour conséquence d'augmenter la salinité des terres et donc, à long terme de les rendre infertiles. S'il est possible de cultiver avec la technique du goutte à goutte, de créer des AEP favorisant l'économie d'eau, il ne sera pas possible pour l'instant d'éviter de consommer des millions de m3 d'eau pour chaque forage de gaz de schiste en Algérie.
Au prix où l'eau risque de coûter dans les décennies à venir, on pourrait même considérer que cette exploitation n'est pas rentable sur le long terme pour l'Algérie, même en mettant de côté les "appréhensions" des écologistes algériens. Reléguer d'ailleurs à ce statut des oppositions avérées est une attitude qui en dit long sur les préocupations écologiques de l'auteur de ces affirmations très tendancieuses...
L'Algérie doit oeuvrer à répartir son eau entre toutes les wilayas et non se contenter d'en concentrer la plus grande partie autour d'Alger , Oran et Constantine. come elle le fait pour l'instant. L'Algérie doit diversifier son économie, rappellons-le une fois encore, sans eau, ce n'est pas possible.
L'eau du Sud a donc une valeur inestimable qu'il faudrait bien peser avant de brader aux appêtits des "bonnes gens" du monde pétrolier.
L'eau du Sud, c'est un peu beaucoup l'Avenir de l'Algérie; c'est la valeure ajoutée à ne pas sous exploiter ou, pire, à ne pas gaspiller.
Quant aux précautions qu'il faudrait mettre en place afin d'éviter toute pollution de la nappe albienne, à cause des injections de produits hautement toxiques dans les forages de schistes , il serait bon d'être prudent sur l'éfficience de leur mise en place. Même si en en théorie le risque est moindre, il n'en demeure pas existant. Les conséquences, en cas d'accidents, surtout récurents, seraient tragédiques.
L'Algérie n'est effectivement pas la France ni les Etats unis , elle ne manque pas de gaz pour l'instant, elle n'a même pas de dettes, elle n'a pas urgence à développer les gazs de schistes. Elle, ce dont elle manque cruellement, c'est d'eau .
Assurer l'autonomie alimentaire de notre pays en développant une agriculture "intelligente" et compétitive dans le Sud, favoriser l'étalement de la population à travers tout le territoire sont des projets bien plus nobles que d'assurer à certains une nouvelle source d'entrée de devises alors que les caisses du pays sont loins d'être vides .L'eau du Sud doit servir à developper le pays dans une perspective durable, pas à autre chose me semble-t-il.
S'opposer aux forages horizontaux utilisés pour forer les gazs de schistes , car leur nocivité est avérée scientifiquement, ce n'est pas s'opposer aux gaz de schistes en tant que ressource naturelle . C'est invoquer la patience pour des raisons justifiées. Certaines sont écologiques , mais par corrélation évidente , d'autres sont également socios économiques au regard de l'importance de la ressource eau dans une région du monde où l'on annonce une pénurie d'eau sans précédent dés 2025. Il est possible en Algérie d'attendre que les technologies évoluent... "
Karim Tedjani.