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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"Gaz de schiste: Genève prié de jouer la carte de la transparence" Par Le Courrier

 

http://www.lecourrier.ch/

 

LUNDI 22 AVRIL 2013

GRAND CONSEIL • Une motion des Verts, qui a trouvé en commission le soutien de  tous les partis, demande que le canton renonce formellement au gaz de schiste.

Le canton de Genève pourrait s’engager plus activement contre l’exploitation et la consommation des gaz de schiste. En commission de l’énergie et des Services industriels du Grand Conseil, c’est en tous les cas à l’unanimité qu’a été votée une motion déposée par les Verts et qui s’inquiète des conséquences très dommageables pour l’environnement du recours à cette énergie.

Ce texte reprend une formulation similaire à la disposition antinucléaire 160 E de la Constitution genevoise, en vigueur jusqu’au 1er juin 2013. Il demande notamment que le canton s’oppose «par tous les moyens juridiques et politiques à sa disposition à toute exploration et exploitation de gaz et huiles de schiste sur le territoire du canton et aux environs de celui-ci».

 

Energie à problèmes

Genève est concerné à double titre. En premier lieu, le canton est impliqué via les Services industriels genevois (SIG) dans un projet de forage sous le Léman sur le site de Noville (Vaud et territoire français). Le chantier est mené par la société Petrosvibri, dont la régie publique est indirectement actionnaire via sa participation à la société Gaznat. Sur ce site, les prélèvements ont mis en évidence l’existence de gaz piégés. «Ce n’est donc pas du gaz de schiste au sens strict», précise Isabelle Dupont-Zamperini, porte-parole des SIG. «Cela ne change pas grand-chose, estime François Lefort, député Vert au Grand Conseil genevois et initiateur de la motion, les méthodes d’extraction pour du gaz piégé sont de toute façon extrêmement polluantes.»

La méfiance à l’égard de ce type d’énergie est liée à la fracturation hydraulique permettant de libérer ce gaz. Cette technique implique l’utilisation de produits très polluants. L’extraction de tout type de gaz a également un impact environnemental élevé via l’émission de gaz à effet de serre. Le relâchement de CO2 dans l’atmosphère lors de la consommation du combustible n’est donc pas le seul problème.

Deuxième intérêt potentiel de la motion: plusieurs projets – dont l’un dans le Pays de Gex, à quelques encablures de Genève – sont en cours en France voisine. Le gouvernement s’est d’ailleurs inquiété auprès des autorités françaises de ces sites et de leur impact sur la nappe phréatique, qui ne connaît pas les frontières. Le président français, François Hollande, a certes annoncé un coup de frein à l’exploitation de ce gaz en décrétant un moratoire. «Cela n’empêche, le permis d’exploration de Gex est bel et bien encore valable», relève M. Lefort.

 

L’Etat face à ses responsabilités

La question se pose: quelle est l’impact de la motion votée en commission et inscrite à l’ordre du jour du Grand Conseil, qui se réunit jeudi et vendredi en séance plénière? Rappelons qu’un tel texte n’a pas de force obligatoire. Reste que, vu le soutien unanime enregistré en commission, on imagine mal le Conseil d’Etat faire l’impasse sur le texte s’il est voté en plénière.

Pour le moment, le gouvernement n’a pas encore pris connaissance du texte, explique Patrick Baud-Lavigne, secrétaire général adjoint au Département de la sécurité et chargé des questions énergétiques. Et de relever que pour les SIG, la priorité est surtout mise sur la géothermie.

Pour autant qu’un projet de valorisation des gaz de schiste soit envisageable, «cela passerait de toute façon par l’octroi d’une concession». Les pouvoirs publics gardent donc la maîtrise de leur sous-sol. Pour le site de Noville, relève François Lefort, l’Etat français a exigé des renseignements complémentaires, il n’y a donc plus de permis d’exploration en force.

Quoi qu’il en soit, cette motion permettra de préciser la position du canton sur le sujet, ce qui est à saluer, car la question est complexe, se réjouit Roger Deneys, auteur du rapport de commission.

Et le député socialiste de relever un aspect dont le grand public n’a pas forcément connaissance. Le moratoire français a aussi des aspects négatifs en ce qu’il entrave également les forages destinés à la géothermie. Ceux-ci requièrent également une forme de fracturation hydraulique (mais sans émission de polluants). «Et pour le gaz, quel que soit le type d’extraction, vous générez forcément une pollution relativement importante.»

Le canton, s’il se veut cohérent, devrait assez logiquement éviter d’importer ce type d’énergie. Sauf que, confirme Mme Dupont-Zamperini, il n’existe pour l’heure aucun organisme en mesure de certifier l’origine du gaz, comme il est au contraire possible de le faire pour l’électricité (le grand public genevois ne consomme que du courant certifié exempt d’énergie nucléaire). Alors que Genève importe du gaz d’Afrique du Nord, l’Algérie est d’ores et déjà en train d’envisager l’extraction de gaz de schistes à une large échelle, afin d’anticiper l’épuisement de ses réserves de gaz naturel.

 

Pour une vision globale

«Politiquement, nous devons être en mesure de nous poser la question dans une perspective globale, relève M. Deneys, est-il cohérent d’acheter du gaz ailleurs, sans savoir très bien dans quelles conditions il est extrait et quel est son impact sur les populations riveraines, tout en refusant chez nous, pour des motifs de protection de l’environnement, l’utilisation de ces techniques?» I

 

Le Courrier

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