26 Juillet 2012
Phillipe Veillon, Gérant du bureau d’études PVG environnement à Bordeaux – France , est à présent partenaire du portail Nouara afin de nous faire partager ses connaissance et son savoir faire en matière d'environnement et de développement durable.Une nouvelle rubrique à suivre sur Nouara...
Mais, Mr Veillon est aussi un passionné des moustiques, aussi pour cette première contribution, il m'a envoyé ce présent article , :
Généralités sur les Culicidae [« moustiques », Diptera][1]
Les Diptères sont des insectes qui se caractérisent par la présence de deux ailes. La seconde paire (ailes postérieures) est réduite à deux appendices que l’on appelle « balanciers ». Ces insectes se caractérisent également par des pièces buccales qui servent à piquer ou à sucer.
Figure 1. Classification des genres.
Il s’agit du sous-ordre d'insectes Diptères dont les antennes sont généralement longues et filiformes.
Les Culicides que nous appelons plus communément moustiques, appartiennent à la famille des Culicidae. Cette dernière se décompose en deux sous-familles (Anophelinae et Culicinae) et comprend 3500 espèces réparties dans le monde. La classification des genres est présentée ci-dessus (Fig.1).
Les moustiques sont de petits insectes à métamorphoses complètes. Leur cycle de vie comprend une phase aérienne et une phase aquatique (cf. schéma ci-dessous, Fig. 2).
Figure 2. Cycle de vie du moustique.
La taille des Culicides (stade imago ou adulte) varie le plus souvent entre 5 et 10 mm. Leur corps élancé est recouvert d’écailles. Ces dernières sont de couleurs et de formes particulièrement variables en fonction des espèces. La femelle, plus grosse que le mâle, est la seule, de par la « rigidité » de ses pièces buccales, à pouvoir percer l’épiderme humain et donc se gorger de sang. La prise de sang s’opère sur différents hôtes (oiseaux, reptiles, mammifères dont humains…). Elle permet à la femelle d’assurer la maturation de ses œufs. Les différents acides contenus dans la sueur (acide butyrique notamment) permettent à la femelle de cibler l’hôte sur lequel elle choisira de se gorger. La démangeaison provoquée par la piqûre est la réponse physiologique due à l’injection (lors de la piqûre) de la salive du moustique, contenant diverses molécules dont un anticoagulant.
Qualifié de plus ou moins bon voilier, le moustique est capable de se déplacer à une vitesse moyenne de 3,2 km/h. Si de nombreuses espèces restent dans un rayon géographique limité (exemple des culicides présent en forêt ou sur des marécages) d’autres espèces sont capables de parcourir quelques dizaines de kilomètres. La mobilité de certains culicides est présentée dans le tableau ci-dessous :
Espèces | Capacité à se déplacer |
Aedes vittatus | à proximité des gîtes larvaires |
Anopheles claviger | |
Coquillettidia richiardii | |
Ochlerotatus cantans | |
Culiseta annulata | de 5 à 10 km |
Culiseta subochrea | |
Aedes vexans | +/- 15 km |
Ochlerotatus detritus | de 15 à 20 km |
Ochlerotatus sticticus | +/- 20 km |
Ochlerotatus caspius | +/- 40 km |
Ochlerotatus coluzzii |
Tableau 1. Distances potentiellement parcourues.
L’œuf
Les œufs sont pondus en plus ou moins grandes quantités : - Anopheles claviger : 100 à 180 œufs ; - Anopheles maculipennis : jusqu’à 200 œufs ; - Culex impudicus : jusqu’à 200 œufs…
| La larve
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La nymphe
| L’imago
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Figure 3. Phases du cycle de vie des Culicides. (Dessins : P. Veillon).
Le tableau ci-dessous met en exergue les données relatives à l’habitat des larves. Il s’agit ici d’une liste non exhaustive des espèces et de leurs habitats.
Espèces | Mares | Fossés | Forêts inondables | Mares temporaires | Végétation abondante | Citerne / pneus | Sources | Ruisseaux | Bassins | Soucoupes / boîtes de conserve | Trous d’arbres / rochers | Drains | Flaques / lits de torrents |
Aedes cretinus |
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| X* |
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Aedes cinereus |
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| X | X | X |
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Aedes vittatus |
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| Xt |
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Anopheles claviger | X¦ | X¦ | X¦ | X¦ | X¦ | X¦ | X¦ | X ¦ |
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Culex pipiens pipiens (*) |
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| X± |
| X± | X± | X ± |
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Culex impudicus (R) |
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| Xv |
| Xv |
Culex hortensis | X¥ |
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| X¥ | X¥ | X¥ |
Orthopodomyia pulcripalpis |
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| X * |
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Légendes :
Eaux claires, fraîches et zones ombragées : ¦
Eaux chargées en matières organiques : ±
Eaux chargées en tanins : *
Eaux pures, fraîches et zones ensoleillées : R
Eaux cristallines ou chargées en matières organiques : ¥
Eaux douces à saumâtres : t
Eaux riches en oxyde de fer : v
Tableau 2. Habitats / bio-écologie des larves.
L’activité des imagos femelles, source de la nuisance (piqûres), est variable selon les espèces. Les femelles sont actives lors des périodes : albo-crépusculaire* (et/ou) diurne (et/ou) crépusculaire (et/ou) nocturne. La Fig. 4 ci-après met en évidence les hôtes choisis par les Culicides et leur période d’activité.
* albo-crépusculaire : du latin albus (blanc) et crepus : relatif au crépuscule, à la clarté diffuse du lever ou du coucher du soleil.
Figure 4.Typologie de la nuisance et période d’activité.
Ces clés permettent de « caractériser » de manière sommaire les genres cités ci-dessous (Fig. 5-7) :
Anopheles
Figure 5. Positions de la larve et de l'imago (Anopheles). | Aedes
Figure 6. Positions de la larve et de l'imago (Aedes). |
Culex
Figure 7. Positions de la larve et de l'imago (Culex). |
Les moustiques sont vecteurs de nombreuses maladies dans le monde (paludisme, dengue, chickungunya…). Une parfaite connaissance de leur bio-écologie et de leur comportement est notamment nécessaire si l’on veut envisager des solutions pertinentes en terme de régulation ou d’éradication des populations. L’adaptation des certaines espèces face aux insecticides, l’évolution climatique et l’anthropisation de nombreux espaces naturels rendent la lutte contre les moustiques particulièrement complexe. Une veille permanente est donc nécessaire pour connaître l’évolution des populations et le cas échéant l’expansion de certaines maladies.
Les espèces spécifiques à l’Algérie seront présentées sous forme de fiches signalétiques dans les prochaines publications.
[1] Nota une partie large de ces textes est extraite d’un article publié dans le Bulletin de la Société. Linnéenne de Bordeaux, Tome 146, (N.S.) n° 39 (3) 2011. Article rédigé par Philippe VEILLON.
Phillipe Veillon
Gérant du bureau d’études PVG environnement à Bordeaux – France -.
Domaines d’intervention et expérience (actuelle et passée) :
Inventaires faunistiques et floristiques (études d’impacts, dossiers ICPE) ; étude d’impact dans le cadre d’une réhabilitation d’une fiche industrielle ; Dossiers de demande d’autorisation d’exploiter au titre des ICPE ; Audits et Diagnostics ; définition, évaluation et gestion de la nuisance du moustique sur le département de la Gironde ; … .
Membre de la Société Linnéenne de Bordeaux (sections botanique et Entomologie – réalisation de conférences – publication d’articles).
ACTUALITE :
* PVG ENVIRONNEMENT participe au forum NEED qui se déroulera le 13 septembre 2012 à la CCI de Bordeaux.
* PVG ENVIRONNEMENT sur le journal SUD-OUEST : cliquez ici
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