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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"La mutation du monde rural en Algérie" suivi d'une vidéo relatant l'histoire du monde paysan français.

 

 

 

« La mutation du monde rural algérien : impacts sur  l’écologie et l’environnement en Algérie. »

 

L’Algérie moderne, c'est-à-dire celle  qui a commencé à émerger avec la fin « des années rouges »,  est un pays animé par l’ambition d’un peuple désireux d’accéder à tous  les «  bienfaits » d’une société développée.

Il suffit de se rendre dans une grande ville d’Algérie et plus particulièrement  à Alger, pour adhérer à ce constat .En effet, belles voitures, villas de luxe, tourisme de masse, vêtements de marques (souvent des copies), portables, cybercafés, superettes, hôtels de luxe, tous ces indices (et bien d’autres) nous révèlent les nouvelles aspirations d’un peuple fasciné par ce petit écran qui les inonde de clichés d’abondances internationales. Le peuple algérien veut vivre l’expérience du luxe et du faste consumériste à présent que les médias orientaux et occidentaux les lui ont révélé. La publicité a depuis pris largement sa place dans le quotidien des habitant(es) du pays. La façon de consommer et de vivre   dans ce pays a changé et, cette mutation a eu logiquement une incidence sur la vie du monde rural, notamment sur sa façon de produire, d’exploiter la nature et donc intrinsèquement sur l’environnement du territoire.

L’exode rural, principale facteur de mutations dans les campagnes algériennes.

Déjà, un exode rural massif dès le années 90, une des conséquences de la période très insécuritaire du terrorisme qui a embrasé le pays pendant une dizaine d’années, avait nettement affaibli les effectifs de nos paysans et éleveurs. Or, en augmentant sensiblement le nombre d’urbains, ce déplacement a aussi augmenté la demande de denrées alimentaires. Ce qui a obligé les ruraux à produire plus avec moi de bras à disposition. D’autant plus que beaucoup de fermes algériennes étaient de véritables entreprises familiales, ce qui rendait le prix de la main d’œuvre et le besoin en mécanisation bien moindre qu’à présent .Une large partie des familles ont été disséminés entre ceux qui sont resté pour travailler la terre et ceux qui choisirent de tenter leur chance en ville.

 Aujourd’hui, dans nos campagnes, la télé a de nos jours  occupé la quasi-totalité des foyers .Même les habitations illégales, électricité courante (on utilise alors des groupes électrogènes pour regarder le petit écran le soir essentiellement) sont toutes munies d’antenne satellite. Les jeunes « douaris » (paysans) aspirent largement à vivre comme dans les spots publicitaires et les séries télévisées. Ils n’envisagent pas le métier de leur prédécesseurs  et encore moins leur mode de vie comme digne d’attrait. De plus en plus et ce même les jeunes filles, étudient en ville où ils s’imprègnent de la mentalité et des  comportements des  citadins  et leurs parents sont conscients qu’ils doivent se rapprocher des grandes cités pour faciliter leur progression scolaire, ne serait-ce qu’en réduisant leur éloignements des établissements d’enseignement. La relève risque de ne pas être très conséquente dans le monde du travail agricole.

L’Algérie s’urbanise et les campagnes se vident progressivement. Celle des agriculteurs et  des éleveurs  devra produire plus et plus régulièrement, si elle veut ne pas être supplantée par la prédominance d’un marché d’exportations qui saura répondre à une demande croissante de produits alimentaire de la part des citadins.

Une mutation génétique.

De ce fait, les paysans optent progressivement pour des semences, des techniques d’exploitation plus « modernes » à les entendre. La tendance est  à la mécanisation, à l’exploitation de grandes surfaces,  à la biochimie (pesticides, engrais)  ainsi qu’à l’utilisation de semis industriels largement importés d’Europe. Cependant, force est de constater que, si les rendements ont augmentés, les frais aussi et la qualité des produits n’est toujours  pas au rendez-vous. Pourtant, les fruits et les légumes que cultivaient leurs grands-parents, et ce,  de manière totalement « bio »,  avaient un goût exquis. Ces gens ainsi alimentés avaient une santé de fer alors que nos contemporains souffrent pour beaucoup de maladies digestives .Que dire  sinon autant de la viande ? La comparaison entre un poulet « arabe » élevé en pleine nature et celui produit en batterie n’est même pas à faire ! De plus, l’introduction d’espèces exotiques à beaucoup nuit au patrimoine génétique de nos spécimens locaux (notre pays affiche un tant d’endémisme  de 12,6%).Ces plantes, ces légumes, ces fruits et ses animaux ont su au fil des siècles, s’adapter à notre climat  si particulier. J’ai souvent posé la question aux agriculteurs algériens  qui ne juraient que par la biochimie :

« Comment faisaient vos parents sans pesticides ni engrais ni vétérinaires? » .Tous m’ont répondu qu’à leur époque la majeur partie de ces maladies n’existaient pas ou peu…

 

 Les races ovines et caprines du pays se sont nettement hybridées avec des espèces étrangères alors que Mlle Derrouiche biologiste  m’a confié qu’elles étaient très intéressantes à développer. La Carpe a été introduite par les français lors de la colonisation, cela a eu un effet désastreux la biodiversité de nos rivières, fleuves et étangs. L’aquaculture est très en vogue, des poissons exotiques vont être élevés en Algérie, cela ne va pas arranger les choses. Une mutation génétique au niveau de notre patrimoine végétal et faunistique  semble s’opérer et les paysans, s’ils n’en sont pas totalement responsables, n’en demeurent pas moins parmi les principaux acteurs. Au lieu de chercher à perfectionner ses spécimens endémiques, l’Algérie s’applique à les remplacer par  d’autres qui sont censées être plus rentables voire adaptées.

La fragilité de nos forêts

La demande en terre cultivables et la crise du logement, ont fait de nos agriculteurs et de certains promoteurs peu scrupuleux de véritables ennemis pour nos forêts qui sont déjà bien mal en point. En effet,  on sait aujourd’hui que plus d’un million d’hectares de nos arbres ont été brulés lors de la colonisation française .Prés de 32000 hectares partent encore   en fumée chaque année. Afin d’augmenter la surface de terre exploitable, beaucoup dans ce pays s’attèlent à empêcher par des incendies criminels, la repousse des arbres et des maquis sur notre territoire. A Guerbes (wilaya de Skikda) l’eucalyptus, espèce très proliférante a été introduite par l’homme et prend progressivement l’ascendant sur les espèces locales ; cela n’est pas un cas isolé en Algérie dont les forêts abritent prés de 70 espèces (dont certaines sont endémiques) et que l’homme y introduit des espèces exotiques plus rapides à pousser.

75% de forêts disparues, une érosion génétique de 30% et une perte de prés de 1300 espèces végétales sont à déplorer dans ce pays dont le vert est la couleur symbolique. Le Cyprès du Tassili, le sapin de Numidie ainsi que le Pin noir du Djurdjura et d’autres spécimens sahariens sont menacés d’extinction d’après un rapport du professeur Morsli. (link)

"En septembre dernier, la Protection civile a enregistré près d’une centaine d’incendies, qui se sont déclarés dans une vingtaine de wilayas parmi lesquelles: Béjaïa, Jijel, Bouira, Tizi Ouzou, Skikda, Blida, Souk Ahras et Guelma. Ils ont eu pour conséquence la destruction de près de 592 hectares de forêts." nous informe-t-on dans le quotidien "l'Expression" .

Loin d’être exhaustif, ce modeste état des  lieux m’a été inspiré par mes nombreux  voyages dans mon pays d’origine et plus particulièrement en zone rurale et les nombreuses conversations que j’ai eues avec des paysans (jeunes et anciens), des journalistes ainsi que des scientifiques. J’ai voulu associer à ce dernier la vidéo de l’histoire de l’agriculture en France, afin de vous faire constater que cette mutation n’est pas un fait nouveau et qu’elle a ses conséquences.

 L'agriculture de notre pays ressemble beaucoup à celle des années 50 en France qui fut une génération de mutations…..

 

Tedjani Karim pour www.nouara-algerie.com

 

 

Sources :

Entretien avec Mlle Derrouiche Louiza Magister en génétique (la phylogénie), enseignante de génétique à l’université de Blida.

« Biodiversité et diversité des écosystèmes Algériens » par Morsli Abdelkader Enseignant INA (Alger)

 Annexe:" Conséquence des mouvements d’éxode : Aïn Touta s’urbanise anarchiquement:" par El Watan  link 

 

 


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