18 Septembre 2011
“Il s’agit du premier débouché pour nos exportations en Afrique et du 3e hors OCDE, derrière la Chine et la Russie”, souligne l’étude d’UBIFrance.
L’Algérie a été “un marché refuge” pour les exportations françaises au plus fort de la crise. C’est ce que relève la synthèse des points de vue des experts du réseau agroalimentaire d’UBIFrance concernant l’impact de la crise sur la situation économique, la consommation, la distribution dans le secteur agroalimentaire pour les principaux marchés de la France à l’export ainsi qu’une analyse des perspectives offertes. “Il s’agit du premier débouché pour nos exportations en Afrique et du 3e hors OCDE, derrière la Chine et la Russie”, ajoute le document, élaboré “pour répondre aux besoins des responsables exports des entreprises et de leurs organisations professionnelles”.
La synthèse publiée par UBIFrance, passe au crible 25 des principaux marchés extérieurs de la France dont l’Algérie. Le document relève que “l’année 2010 a été marquée par une loi de finances complémentaire (LFC 2010) qui n’a pas vraiment répondu aux attentes des entreprises étrangères implantées sur le marché algérien. Celles-ci doivent s’adapter à un cadre réglementaire et juridique encore renforcé, après une LFC 2009 déjà jugée sévère pour les investissements directs étrangers”. Désormais, rappelle UBIFrance, toute cession d’actifs à un opérateur étranger sera assujettie à la délivrance d’un certificat de renonciation de l’État algérien à son droit de préemption. Par ailleurs, toute modification de l’actionnariat de ces entreprises entraînera sa mise en conformité avec les règles de répartition du capital social (règle d’actionnariat algérien majoritaire 51/49 ou des 30/70 dans le cas des sociétés d’importation). En matière de lutte contre la spéculation, a été instituée une taxe sur les superprofits réalisés dans des conjonctures particulières (hors secteur des hydrocarbures) qui s’appliquera sur les marges exceptionnelles selon un taux variant de 30 à 80%, “sans plus de précisions à ce stade”. Dans le cadre des marchés publics, les soumissionnaires étrangers remportant des contrats devront s’engager à investir en Algérie dans le cadre d’un partenariat avec une entreprise algérienne majoritaire... “Hormis ce cadre réglementaire qui peut contrarier certains projets d’investissement et qui est une réaction à une trop forte dépendance des importations, il faut garder à l’esprit les fondamentaux du marché algérien qui reste très demandeur, peuplé de 36 millions d’habitants, à proximité géographique et culturelle de la France”, note UBIFrance, précisant que l’Algérie a été “un marché refuge” pour les exportations françaises “au plus fort de la crise”. “Il s’agit du premier débouché pour nos exportations en Afrique et du 3e hors OCDE, derrière la Chine et la Russie”, souligne l’étude.
La part de marche de la France sur les importations alimentaires de l’Algérie est passée de 26
à 23% de 2009 à 2010
Selon UBIFrance, toute la filière agroalimentaire est tirée par trois facteurs essentiels interdépendants qui représentent un nombre considérable d’opportunités pour les entreprises françaises. Premièrement, UBIFrance cite la nouvelle autoroute Est-Ouest qui permet le développement des échanges et l’implantation de plate-formes logistiques qui intègrent de grandes capacités en froid et qui vont permettre un essor et une modernisation de la distribution.
Deuxièmement, ajoute le document, la grande distribution s’est installée en 2010 en Algérie et va fournir 4 à 6 hypermarchés de 5 000 m2 par an dans les 3 prochaines années ; l’industrie agroalimentaire locale devra investir pour fournir ces points de vente, qui ne peuvent se satisfaire d’autant d’importations. Enfin, la politique du renouveau agricole et rural, basée sur des contrats de performance, s’est efforcée de créer depuis 2008 un environnement incitatif pour permettre la prise de risques et l’investissement des agriculteurs et des éleveurs algériens, avec notamment l’application d’une loi très importante sur la privatisation sous forme de concessions de 40 années renouvelables des terres du domaine privé de l’État, rendant ainsi le tiers de la surface agricole utile hypothécable, cessible et transmissible. “C’est le secteur de l’agriculture qui a le plus grand retard à rattraper ; elle doit se mécaniser, améliorer et développer ses semences, ses cultures et son cheptel”, estiment les experts d’UBIFrance, indiquant que “la part de marché de la France sur les importations alimentaires de l’Algérie est passée de 26 à 23% de 2009 à 2010 pendant que la part de l’Argentine passait de 10 à 16%. Juste derrière, le Brésil, avec 12%, creuse l’écart avec le Canada et les États-Unis qui représentent chacun environ 3% des importations alimentaires du pays”. Les importations alimentaires en provenance de France ont chuté de près de 16% en 2010 en valeur mais ont, en réalité, augmenté de 12% en volume. “Cela s’explique essentiellement par la baisse du cours moyen du blé, première importation algérienne”, conclut l’étude.