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Nouara Algérie

ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )

"L’Algérie doit faire le «saut énergétique» avec l’Afrique"

  •  Yazid Ferhat
  • lundi 15 juillet 2013 22:13-

Une stratégie africaine pour faire aux défis des changements climatiques est impérative



L’avenir énergétique de l’Algérie et les réponses aux bouleversements climatiques doivent nécessairement se faire dans une stratégie africaine intégrée, expliquent Kamel Mostefa-Kara et Hakim Arif.


« Même si la contribution de l’Afrique au problème du réchauffement climatique est insignifiante, plusieurs études et rapports ont souligné qu’elle était le continent le plus durement frappé par les impacts négatifs induits par le réchauffement climatique ».

L’Afrique, le Maghreb, l’Algérie sont extrêmement vulnérables aux impacts du réchauffement climatiques. Si les pays africains restent dans l’inaction, le continent noir sera davantage touché, estime Kamel Mostefa-Kara, directeur de l’Agence nationale pour les changements climatiques (Ancc) dans son dernier ouvrage co-écrit avec Hakim Arif (Editions Dahlab). Intitulé : « Etat des lieux et perspectives du défi des changements climatiques, 50 ans après l’indépendance de l’Algérie », l’ouvrage ne se contente pas  seulement de retracer la vulnérabilité de notre pays et de l’Afrique face à la problématique du changement climatique, il consacre une large partie aux atouts dont dispose l’Afrique pour renverser la donne. Pour les auteurs, une vision algérienne sur le défi des bouleversements climatiques ne peut se concevoir que dans une stratégie continentale. Cette stratégie s’articulerait autour de trois grands volets. Le premier se rapporte à l’adaptation aux changements climatiques afin d’atténuer les effets néfastes du changement climatiques. Cela inclut notamment les questions cruciales de la sécurité alimentaire et la gestion des ressources hydriques. Le second volet est celui de la substitution énergétique «qui constituera l’amorce d’un nécessaire et pressant éveil économique africain ». Enfin, le troisième volet est celui des négociations internationales sur le climat qui doit être menée par une voix africaine unie. 

L’énergie solaire pour le grand saut énergétique 

Pour l’éveil africain, les auteurs mettent en valeur les importants atouts « en sommeil » de l’Afrique dont le plus important : le solaire. « Cette alternative énergétique étant la seule capable de nous faire effectuer le saut énergétique dont nous avons besoin pour passer à l’ère post-carbone », estiment les auteurs. Dans ce contexte, la pauvreté industrielle et énergétique du continent devient, selon eux, « un atout important ». Car, expliquent-ils, « l’Afrique n’aura pas à effectuer, contrairement autres, une reconversion industrielle brutale et couteuse en moyen humain et financier pour effectuer ce saut à l’ère post-carbone ». Un saut énergétique, rappellent-ils, que l’ensemble de la planète doit impérativement accomplir dans les décennies à venir, «  car il y a urgence climatique ». Il s’agira pour le continent africain d’élaborer un plan ambitieux de d’industrie solaire, « génératrice d’énergie verte, d’emplois et de développement ». L’objectif est non seulement de subvenir aux besoins des populations du continent, mais aussi de devenir une grande puissance énergétique mondiale. L’Algérie pourrait y jouer un rôle important. En effet, le premier gisement énergétique solaire se trouve en Afrique avec une surface constituée à 60 % de déserts. Etudes à l’appui, les auteurs estiment qu’en occupant 0,5 % de la surface entièrement désertique du Sahara, des centrales solaires pourraient produire assez d’électricité pour satisfaire aux demandes actuelles de l’Europe et de l’Afrique ainsi qu’aux augmentations de la demande attendue dans le futur. « C’est une opportunité unique et historique » à saisir. 

Réaménagement des ressources hydriques du continent

L’ouvrage aborde également les solutions préconisées aux ressources hydriques, cet autre atout majeur de l’Afrique qui dispose du premier réservoir d’eau douce de la planète avec 31776 milliards de M3, concentrés dans les lacs, les zones humides et les fleuves. Paradoxalement, en Afrique des populations meurent de soif. Cela est dû, selon les auteurs, à « une absence totale de vision globale et de politique de gestion et d’aménagement cohérente des ressources hydriques du continent ». Ils proposent ainsi l’élaboration d’un « ambitieux » plan de réaménagement des ressources hydriques du continent africain. Cette action n’est pas seulement possible, elle est impérative, estiment-ils. Un plan constitué, selon eux, de grands transferts d’eau interbassin par l’intermédiaire de canaux fluviaux qui pourraient utiliser en partie les fleuves et les rivières existants. Cette solution d’aménagement hydrique à partir du bassin hydrographique du Congo qui s’étend sur 3700.000 km2 est sans dangers. « Il n’y a pas de risque à affecter les immenses ressources du fleuve Congo, sachant qu’un volume estimé à presque 2000 milliards de M3 d’eau douce se jette chaque année inutilement à l’embouchure du fleuve Congo, soit la moitié des ressources en eau mobilisables du continent », expliquent les auteurs.

 

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