ECOLOGIE ET ENVIRONNEMENT EN ALGERIE (Une revue de web de plus de 4500 articles )
11 Novembre 2013
A Keddara (Boumerdes), par exemple, les carrières prolifèrent , défigurent une des plus belles nature de la région. Les tonnes de poussières qu'elle charirient dans l'atmopshère polluent les cours d'eau environnents et favorisent l'envasement ainsi que la pollution du grand barrage hydraulique de Keddara.
L’Algérie est un vaste et perpétuel chantier en construction.
Les dépassements de délais, les surfacturations, et donc le gaspillage de fonds et de ressources naturelles ont la réputation, dans ce pays, d’être à la fois monnaie courante mais aussi parfois sonnante. C’est un véritable business de l’obsolescence où la principale règle du jeu est qu’il n’y a justement pas de règle pour s’enrichir. Tout cela a un coût environnemental qui génère souvent de lourdes dépenses qu'une bonne gestion durable aurait pu facilement éviter.
On dirait que chez nous, certains construisent aujourd'hui pour reconstruire demain, déconstruisent au quotidien pour construire de nouveau le plus vite possible , et ainsi de suite… On construit beaucoup, souvent au jour le jour, mais au fond, rarement on ne bâtit un avenir durable pour l'Algérie...
Le mythe de Sysiphe , le plus légendaire des tourneurs-en- rond-pour-rien, n'a rarement été aussi bien illustré par un développement que par celui des infrastructures algériennes. De même, que le maintien de la sacrosainte « croissance continue », si chère aux grands de –régulateurs du marché mondial, trouve sa parfaite application dans le cercle peu vertueux dans lequel s’entêtent la plupart des acteurs d u secteur de la construction en Algérie.
Certes, une croissance durable, c’est-à-dire sans fin, est une vision économique qui peut s’avérer très bonne pour les affaires d’une minorité internationale très industrieuse, mais rarement dans l’intérêt de la majorité de la population d’une nation; celle qui aspire à vivre tout simplement dans des conditions de vie décentes.
Parce que la croissance économique se nourrit avant tout de ressources naturelles et de mouvements , elle ne peut satisfaire que des appétits de court terme alors que, pour répondre à l’intérêt commun, il faut le plus souvent veiller agir sur le long terme.
Pour réaliser toutes ces incessantes opérations de constructions et de déconstructions organisées, parfois sans autre fondement que le profit facile, il faut notamment consommer beaucoup d’eau et de sable ainsi que des millions de tonnes de graviers. Pour cela, il est inévitable d’exploiter des carrières, donc de bouleverser les écosystèmes naturels et urbains périphériques et ce dans un large périmètre autour de ces sites d'extraction.
De plus l’eau fait défaut au pays et le sable du désert n’est pas utilisable pour la construction. Le sable de mer et de rivières ainsi que l’eau sont parmi les ressources les plus demandées et précieuses dans le monde car elles ne cessent de se raréfier. D’autant qu’il en faudra encore beaucoup plus pour tenter l’aventureuse expérience du gaz et du pétrole de schiste en Algérie...
Ces sites d’extractions et de productions, disséminés un peu partout à travers le pays, sont largement reliés par voie routière, ce qui est certes plus pratique mais très polluant et énergivore. De plus les poids lourds et engins nécessaires pour l’acheminent des matériaux sont en grande partie responsables de la rapide usure du réseau routier et de ses embouteillages. C'est une perte sèche considérable et pour le bugdet national et pour l'environnement algérien.
Tous ces trottoirs, ces canalisations, ces routes, ces immeubles que l’on conçoit avec des vices de formes, accélérant ainsi leur obsolescence et donc leur reconstruction, tous ces arbres que l’on plante et replante parce que l’on n’a pas veillé à leur développement quotidien , tous ces piliers en bois de construction, ces chantiers qui s’éternisent sans raison , toutes ces règles environnementales bafouées pour construire n'importe comment , tout cela pèse principalement sur nos forêts, nos montagnes, nos plages, nos oueds, nos zones humides et donc sur les écosystèmes qu’ils abritent.
Que dire des nombreux impacts nocifs avérés ou encore inconnus pour la santé publique dont sont responsables les sites dédiés à l'extraction des matières premières?
Un des intérêts les plus commun que devraient avoir tous les Algériens, à l’instar de tous les habitants responsables de cette planète, c'est veiller à vivre dans un environnement sain pour leur santé ainsi que pour la biodiversité et les paysages naturels qui les entourent. Un environnement leur assurant un cadre de vie agréable et stimulant. Cette condition , base de tout développement économique et social vertueux pour une nation moderne, a été d’ailleurs plus d’une fois mentionnée dans les dernières conventions internationales ratifiées par notre pays.
Il faut construire le pays, créer des emplois. Qui oserait soutenir le contraire ?
Mais construire pour durer et cela dans les règles du respect de l’environnement. Construire solide avec moins de ciment et plus de verdure, tout en veillant à limiter au maximum les consommations énergétiques. Créer de nouvelles carrières et métiers , de nouveaux marchés plus disposés à faire du respect de l'environnement une valeur ajoutée. Développer les nouvelles technologies et revisiter les procédés ancestraux de construction. Assurer une bonne formation aux acteurs du secteur de la construction.
La protection et la préservation de l'Environnement en Algérie passe aussi forcement par là...
S’il y a bien un domaine dans lequel l’Etat algérien se doit d’innover et d’investir, c’est bien dans celui l’aménagement du territoire et de l’urbanisme ainsi que celui de l’Environnement. Certes, mais le citoyen doit également veiller à pérenniser de telles politiques salutaires par des comportements civiques exemplaires. Trop de vandalisme, de non respect du code de la route ou des règles de l’urbanisme et tant d’autres actes d’incivismes participent quotidiennement à stimuler l’obsolescence durable de notre pays.
Il faut lutter contre tous les abus et les mauvais comportements qui induisent le gaspillage non seulement pour sauver nos paysages ainsi que leur faune et leur flore, mais aussi pour garantir la qualité de notre air ainsi que celle de l’eau que nous consommons . Multiplier les chances de diversifier notre économie grâce à un environnement sain et riche en biodiversité.
Les ressources naturelles de l’Algérie ne sont durables que si ses montagnes, ses plages, ses forêts, la mer, son désert, ses oueds, ses zones humides ainsi que sa biodiversité et sa biomasse participent à les renouveler grâce à un équilibre millénaire très complexe qui ne souffre aucun bouleversement de fond.
Gaspiller ces ressources, c’est gaspiller la nature du pays alors qu’elle pourrait être une source de richesses économiques variées et de développement social vertueux pour l’Algérie. Le meilleur terreau pour diversifier notre économie devenue arriérée et léthargique à force de trop reposer sur la rente des énergies fossiles, c'est la qualité de notre environnement combinée à un système économique capable de l'exploiter tout en respectant son intégrité.
Chaque goutte de pétrole, chaque sac de sable, chaque litre d'eau , chaque grain de minerai consacré à bâtir le pays devrait être consommé pour rendre nos infrastructures durables et non volontairement obsolescentes. Toute cette énergie , ces capitaux gaspillés devraient plutôt être investis dans une autre construction de l’Algérie où le social, l’économique et l’environnement ne feraient partie que d’une seule et même Economie : une gestion du grand foyer Algérie dédiée au bien être de tous les Algériens, qu’ils aient la soif d’entreprendre ou non…