12 Janvier 2011
D’après le rapport sur la santé dans le monde de l’OMS « on estime qu’en l’an 2000, le changement climatique était déjà responsable de 2,4 % environ des cas de diarrhée dans le monde et de 6 % des cas de paludisme dans certains pays à revenu intermédiaire ».
En intégrant le programme « méditerranée », qui sillonne différents faciès écologiques dans notre pays, une identification des différents chaînons que constitue l’apparition de maladies directement influençables par les changements des biotopes est une excellente opportunité pour élucider les causes de leur apparition et en prévenir leur conséquence néfaste sur la santé publique. L’équipe pluridisciplinaire de l’expédition apportera un appui certain pour élargir le champ d’investigation de ses maladies et les interactions entre les différents paramètres bioécologiques qui les régissent.
Les maladies transmises par les insectes sont les plus concernées par cette étude. En effet, changements climatiques et par voie de conséquence, les changements environnementaux notamment le phénomène de la désertification, jouent un rôle, plus ou moins important, dans l’épidémiologie des maladies à transmission vectorielle. La probabilité de la survenue d’épidémie mortelle dans nos régions, dans une population dépourvue d’immunité ou de prémunition, est de plus en plus d’actualité.
Plusieurs variables induites par les changements climatiques seront accentuées et changés au profit d’adaptation d’espèces de vecteurs dans notre pays dont leur présence et celles de ses pathogènes étaient minimes ou totalement absentes. Nous citerons en premier lieu l’élévation de la température qui sera la première conséquence de la désertification, mais aussi l’humidité relative dans les zones humides qui se multiplieront et qui agissent directement sur la survie et le déplacement des insectes vecteurs de maladies. Une étude sur la dynamique des points d’eau (lac, rivière, chott, littoral, etc.) et sa corrélation avec les espèces d’insectes et leur bio écologie.
En Algérie, les épidémies des leishmanioses, du paludisme, de la fièvre boutonneuse méditerranéenne sont de plus en plus présentes et difficiles à gérer du fait de l’absence d’études de terrain et de données scientifiques exploitables.
Pour faire face à ces nouvelles données imposées par les changements climatiques, les résultats et les orientations découlant du programme « Méditerranée » permettront le recours à des mesures de lutte antivectorielle efficaces, les moins agressives pour l’environnement et compatibles avec les impératifs de l’économie.
Dr HAMMOU Mohammed, Médecin Tropicaliste et Entomologiste Médical.
Membre du programme "meditérranée"